dimanche 3 juillet 2011

DSK : la présomption d'innocence envers et contre tout !

Cyrus Vance Jr : la rançon de l'opportunisme
Ma dernière chronique m'a valu plusieurs commentaires, des favorables comme des plus critiques.  Aux yeux de certains lecteurs, le passé discutable de Dominique Strauss-Kahn envers les femmes le désigne de facto comme coupable.  À un système qui condamne un homme à l'avance jusqu'à preuve du contraire, il faudrait, à les en croire, en substituer un autre où le passé, la tronche, la statut social ou des témoignages défavorables corroborés par aucune sanction, auraient le statut de preuves déterminantes.  Il importerait alors, sur la foi de ces perceptions, d'envoyer aux rebuts la présomption d'innocence et de condamner l'individu, sans autre forme de procès.  L'arbitraire d'une telle conception de la justice me fait frémir.  Quand je milite pour l'abolition d'un système bancal, ce n'est certes pas pour en établir un autre.  Jamais je ne souscrirai à pareille dérive.

Un lecteur m'écrivait qu'il trouvait la Justice plus sévère envers les victimes qu'envers les accusés.  Il y a deux décennies, j'aurais été d'accord.  Plus maintenant.  Malgré son rang social et politique, DSK a été littéralement crucifié sur la place publique, par la justice, qui l’a arrêté comme un vulgaire criminel, par les médias, qui l’ont déclaré coupable avant procès, par les féministes radicales et enfin, plus grave encore, par la population américaine, l’opinion française ayant été plus partagée.

DSK, précipitamment arrêté comme un criminel.
En - très - clair, à mes yeux, même le dernier des salauds a le droit et doit absolument garder le droit à la présomption d'innocence.  En cela, je demeure catégorique.  Ce principe doit demeurer le point de départ de tout procès.  APRÈS, il incombe au procureur de la Couronne de prouver la culpabilité de l'accusé avec la plus implacable rigueur, mais en respect avec les faits et la Loi, point à la ligne.  Établir une culpabilité demeure l'affaire de l'accusation, pas du système !

Nul doute que la réputation de DSK de vieux satyre ne plaide pas en sa faveur, mais entre ce type d’individu et un agresseur sexuel, il existe une marge que le système policier et judiciaire doit reconnaître et respecter.  Idem pour les médias et la population. Le procureur de New York, Cyrus Vance Jr, fait désormais figure d'opportuniste, trop pressé de se faire du capital politique sur le dos d'un innocent.  La responsable de l'Unité des crimes sexuels, réputée impitoyable, a remis sa démission.  Pourquoi ?  Dès que je lis impitoyable, je crois comprendre ennemie de la présomption d’innocence et je ne pense pas qu’une telle attitude, très pro-femme, puisse à moyen ou à long terme servir les intérêts des victimes.

Nafissatou Diallo, victime ou manipulatrice ?
On invoquera alors, si l’acquittement est prononcé, DSK, comme on invoque déjà Outreau, la chasse aux sorciers dans les écoles de Ségolène Royal ou, au Québec, les Dumont, Fournier, Halde ou Bouchard, tous victimes d’un système où la présomption d’innocence a été honteusement bafouée.

Au contraire de certains lecteurs, je n’arrive pas à voir en Nafissatou Diallo une victime du système, compte tenu de l’amoncellement de mensonges qu’on lui découvre, et dont je vous épargnerai ici la nomenclature. Si les enquêteurs se sont montrés implacables envers elle, ils n’auront fait que leur travail, car c’est cette approche qu’ils devaient privilégier, en cas de doute sur la parole de la plaignante.

Nul ne peut dire avec certitude si DSK est coupable ou innocent. La notion de doute raisonnable doit cependant prévaloir dans une affaire où les dés ne sont pas à l’avantage de la présumée victime, non pas à cause d’un parti pris ethnique, sexiste, ou relatif à la classe sociale, mais bien par sa propre faute.  Le système américain a, comme le système canadien, par trop tendance à condamner à l’avance un homme accusé d’agression sexuelle. Je n'insisterai jamais assez sur le fait qu’une fois la présomption d’innocence mise sur la table, il incombe au procureur de la Couronne seulement d’établir la culpabilité d’un accusé.  Pas au système qui lui, doit rendre justice.

9 commentaires:

Malthus a dit…

Cette femme a démontré en maintes occasions être une menteuse-pour-profits habile et sagace, jouant le système sur toutes les bonnes cordes, manipulant larmes et appel à la pitié comme une pro. RIEN de ce qui sort de sa bouche n'a la moindre valeur.
Le coup de téléphone enregistré en prison ou on l'entend clairement dire`"Cet homme est très riche- je sais ce que je fais" lui vaudra très certainement des accusations d'extorsion et de perversion de la justice. Les avocats de DSK font d'ailleurs déjà pression sur la couronne a cet effet.
L'effet pervers de cette affaire est que la population en générale commence à developper un réflexe de rejet de la plainte des qu'elle est formulée, ce qui ne peut évidement que nuire au véritables victimes d'aggressions. Les féministes, ei elles étaient capables de logique, devraient unir leurs voix et *exiger* des sanctions sévères contre ces menteuses extortionnistes de facon à protéger l'intégrité du système et décourager l'accusation non-fondée. Mais bon- ce sont des féministes. Pathologiquement incapables de penser long-terme de facon rationelle.

bisbilloe100 a dit…

« La force sans la justice, c'est la tyrannie » dixit Blaise Pascal

Reste à souhaiter que cette histoire servira d'étincelle pour ramener les médiocres procureurs de la couronne en contact avec la réalité. Avant d'autoriser des accusations en matière criminelle, les policiers ont théoriquement l'obligation de mener une enquête impartiale comme il se doit et de disposer au terme de la dite enquête de preuves probantes et compromettantes de nature à convaincre hors de tout doute raisonnable un jury de citoyens.

Ici, comme dans des milliers de dossiers similaires ou apparentés instruits en matière criminelle chaque année au Qc par la couronne de broche, la police n'a manifestement même pas eu l'initiative d'effectuer le moindre travail d'investigation pour lequel ses agents sont pourtant généreusement rémunérés. Et le DA n'a jamais non plus eu l'idée de consulter le dossier soumis par la police avant d'autoriser la plainte. N'importe qui doté d'un cerveau fonctionnel comprend que nous sommes devant une vaste escroquerie judiciaire. Le vrai problème, c'est qu'il s'agit de la nouvelle norme sous le joug d'un système judiciaire sous l'emprise d'une idéologie déviante, le fémifascisme d'état. Les allemands pour leur part avait opté pour le national-Socialisme...

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ Malthus Je ne trouve rien à ajouter à votre commentaire, tant il va dans le même sens de mon propos général. Quant aux dérives judiciaires futures vers lesquelles leur intransigeance mènera les féministes radicales, je ne peux m'empêcher de penser à la maxime de Benjamin Franklin : "Si les gens malhonnêtes comprenaient l'avantage qu'il y a à être honnête, ils deviendraient honnêtes par malhonnêteté."

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ Bisbille On m'a déjà expliqué que les enquêtes à charge, incriminant l'accusé, étaient pratiquées bien plus volontiers que les enquêtes à décharge, qui doivent pourtant jouer le rôle salutaire de l'avocat du diable. Curieux paradoxe qu'en l'absence de ce dernier, les justiciables aboutissent immanquablement en enfer...

Malthus a dit…

Ahhh, Bisbille- comme vous avez raison. La policie ne se donne meme plus la peine de faire le travail de base, comme dans le cas du "monstre de st-eloi" ou la plaignante indiquait aux policiers qu<elle avait sauté hors du véhicule de son aggresseur alors qu'il roulait a 80 km/h, sur le Metropolitain.
Meme un policier débutant aurait alors percu le mensonge, considérant le manque de d'ecchymose, de déchirure ou d'abrasion sur la victime. Mais non. Comme l'URSS qui forcait ses scientifiques a remplacer le protocole par une théorie pro-parti, nos policiers ont remplacé le travail de limier par l'acceptation aveugle des 'preuves' obtenues par le ouie-dire féminins.
A vomir!

Roger Kemp a dit…

Salut Olivier
J'ai souri en lisant ton blog car avant hier en auto je reconduisais ma soeur à quelque part et pendant le trajet à la radio, le cas DSK était abordé. Ma soeur tout de go réplique qu'elle était frustré de savoir que les accusations étaient tombées dans le cas DSK. Je lui répliquai quasiment à la lettre ton texte sur la présomption d'innoncence. La tension a monté d'un cran, elle aussi disait que les victimes sont des victimes de la justice des hommes. Que la justice des hommes est faite par et pour les hommes. Comme tu vois, dépendamment de quel côté de la clôture nous sommes il y aura toujours quelqu'un pour te contredire. Mais moi mon cher Olivier, je peux te dire que si je voulais écrire un texte sur le sujet, je ferais un copier coller du tiens tellement il est conforme à ma pensée.
Salut mon ami.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Tout un compliment de ta part, Roger ! Je salue ton courage d'avoir tenu tête à ton interlocutrice sur un sujet aussi sensible. Sa réaction démontre à quel point le préjugé d'une Justice, régie implacablement par des diktats patriarcaux, demeure tenace chez certaines personnes. Une perception qui aurait pu s'avérer crédible il y a quelques décennies. En fait, beaucoup n'imaginent pas à quel point le retour du balancier est désormais défavorable aux hommes, ni combien il importe de rectifier le tir. Encore merci de ton point de vue.

Anonyme a dit…

Aux 21eme siècles les femmes ont le pouvoir de briser n'importe quel homme en deux phrases, un pouvoir démesuré aux responsabilités quasi inexistante, aucun homme en occident ne peut se vanter d'avoir autant de pouvoir qu'une femme.
Et ça parle encore d'une domination masculine....

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

En effet, et les féministes radicales de nous seriner que nous n'avons pas de problèmes, que des privilèges. C'est pourquoi il importe, plus que de défendre le sort particulier de DSK, de se battre pour le maintien, que dis-je, le rétablissement de la présomption d'innocence.

Si contre toute attente, DSK devait être reconnu coupable (à ce stade-ci, on voit mal comment), imaginez le message pernicieux qu'un tel verdict enverrait à nos systèmes judiciaires faussés par la déviance féministe : même les puissants passent à la casserole, le ciel est désormais votre limite... ou leur enfer ! De machine à broyer les hommes, notre système en deviendrait une à en faire du bran de scie...

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