lundi 10 octobre 2011

1999 : Statistique Canada révélait la parité en violence conjugale

Les femmes aussi peuvent frapper...
Le bogue de l’an 2000 a sans doute paru devancé d’une année aux yeux des féministes radicales quand elles découvrirent les résultats de l’Enquête sociale générale (ESG) de 1999 sur la violence conjugale.  C’était en effet la première fois que Statistique Canada interrogeait enfin un échantillonnage égal d’hommes et de femmes sur cette triste réalité.  Auparavant, seules les femmes étaient interpellées, avec le résultat que le public ne disposait que de la moitié des informations afin de se faire une opinion globale de l’étendue du fléau.  Bien sûr, cette méthodologie nécessairement biaisée avait pour résultat de fausser la réalité en ne présentant les hommes que comme des prédateurs et les femmes, que comme leurs éternelles victimes.

Un premier constat avait de quoi bouleverser cette perception aussi caricaturale qu’erronée : pour la première fois de son histoire, à échantillonnage égal, Statistique Canada découvrait que la violence conjugale était autant exercée par les femmes que par les hommes.  Les féministes misandres durent multiplier scènes de protestations et d’indignation, non sans un certain succès, puisque d’étranges mises en garde venaient manifestement banaliser ou minimiser la portée des résultats.  Examinons donc les réactions d’alors à cette page d’histoire…
  
Des résistances au changement…

Une question part le bal :  « Comme l'ESG démontre que les femmes sont aussi violentes que les hommes, pourquoi entendons-nous alors toujours parler de la violence faite aux femmes? »  D’étonnants éléments de réponses suivent, accompagnés de mes commentaires, en gras

Une grande question, de petites réponses...
« Tout d’abord, l'ESG ne reflète pas fidèlement la prédominance de la violence à l'endroit des femmes. L'examen d'autres enquêtes, aussi menées par Statistique Canada, nous présente une image plus exacte de la situation. Alors que Statistique Canada ne disposait pas de données concernant les hommes, comment pouvoir parler d’image plus exacte de la situation ?  Saviez-vous, par exemple, que l'ESG de 1993, comparativement à l'Enquête de 1993 sur la violence envers les femmes, mesurait à peine la moitié de la violence réellement vécue par les femmes? Tandis qu’elle ne mesurait aucune des deux moitiés de la même réalité vécue par les hommes.  Déconcertant sens mathématique chez des statisticiens ! L'ESG, de toute évidence, ne saisit pas toute l'ampleur de la violence faite aux femmes. La suite de ces interventions prouvera que ce commentaire s’avère tout aussi valable envers les hommes…

Deuxièmement, les femmes les plus victimisées n'ont pas participé à l'ESG qui excluait les femmes en transition, les femmes dans des refuges, les femmes qui tentent d'échapper à la violence, les femmes sans-abri et pauvres, les femmes qui n'ont pas le téléphone, les femmes malentendantes et qui ont des difficultés d'élocution et les femmes qui ne parlent ni français, ni anglais. (…) D'autres enquêtes ont démontré que ces femmes connaissent de multiples formes de violence.

Comme il n’existe aucune maison de transition ni de refuge pour hommes victimes de violence conjugale, bien que le besoin demeure manifeste, il deviendrait facile, voire malhonnête, de prétendre que ces derniers n’ont vécu aucune exclusion, puisqu’ils sont exclus de facto.  Et que dire des hommes sans abri, trois fois plus nombreux que les femmes, et de la pauvreté vécue par les chômeurs et assistés sociaux, également plus nombreux chez les hommes ?  On semble par ailleurs vouloir se convaincre que seules des femmes seraient privées de téléphone, souffriraient de problèmes auditifs ou de difficultés d’élocution, ou ne parleraient ni français, ni anglais.  Comment imaginer que de tels handicaps, ignorances ou privations ne soient que l’apanage des femmes ? Le misérabilisme rivalise ici avec l’invraisemblance.

L'itinérance, d'abord une affaire de femmes ?
Troisièmement, l'ESG mesure la violence conjugale sur une période de cinq ans et de 12 mois précédant l'enquête. Ainsi, une femme victime d'agressions sexuelles ou physiques dans son enfance n'est pas dénombrée. Pas plus qu'une femme victime de violence avant la période de cinq ans visée par l'enquête.  Ne peut-on pas affirmer exactement la même chose pour les hommes ?  Franchement, défaire pareil argumentaire est trop facile…

Quatrièmement, l'ESG porte principalement sur la violence conjugale et ne prend donc pas en considération toutes les autres formes de violence vécues par les femmes dans leurs relations intimes, p. ex. la violence dans les fréquentations, la violence des souteneurs, des clients, des trafiquants ou le harcèlement sexuel au travail, le viol par un étranger ou une connaissance, ou la violence vécue dans la vie de tous les jours.  La violence dans la vie de tous les jours peut devenir un champ d’investigation des plus vastes…  On pourrait à ce moment également compiler les agressions sexuelles infligées aux garçons, enfants comme adolescents, la violence subie par les jeunes hommes, notamment dans un contexte de délinquance ou de gangs de rue, sans compter les métiers à risque, dont ceux de policier ou de soldat, où les hommes demeurent majoritaires.

Cinquièmement, même dans le contexte de la violence conjugale, les chiffres définitifs de l'ESG sur la violence conjugale ne tiennent pas compte des données sur la violence psychologique. Cela signifie que les deux formes de violence sont traitées sur une base distincte alors que, dans les faits, elles sont interreliées, une forme de violence étant souvent une source d'exacerbation qui mène à la seconde. »

Certaines frappent avec des mots...
S’il est exact que les deux formes de violence sont interreliées, on voit mal comment les auteurs peuvent présumer que les femmes en soient les principales ou les seules victimes, en l’absence même de données.  Plusieurs enquêtes ont démontré que les femmes restent les premières à exercer la violence psychologique.  En 2005, des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières, de l’Université d’Ottawa et de l’Université Laval confirmaient cette perception dans leur étude intitulée Les comportements de violence psychologique chez les jeunes couples : un portrait dyadique. Sur les 259 couples, âgés entre 18 et 35 ans, ciblés par l’enquête, 44 % des hommes et une majorité de 55 % des femmes avaient admis avoir exercé de la violence psychologique.

Le grand mensonge

On pouvait donc constater, dès 1999, que la résistance à la reconnaissance de la parité homme femme en violence conjugale n’avait d’égale que la grande pauvreté des arguments avancés en vue de l’invalider.  Mais qu’en est-il de nos jours ?  Au Québec, pourtant considéré par trois ESG consécutives comme la province la moins affectée par la violence conjugale, l’Institut national de la santé publique y allait lui aussi de sa « mise en garde » en 2009, après avoir réitéré sa conviction que les femmes demeuraient les principales victimes de la violence conjugale : « Attention : les données de l'ESG de 2004 concernant la prévalence de la violence conjugale suggèrent que les femmes sont aussi violentes que les hommes. Ces données doivent être utilisées avec prudence et discernement car elles reposent sur une méthodologie controversée.  Sans doute fait-on ici allusion à l’échantillonnage enfin égalitaire…  Notons que l’ESG de 2004 confirmait la parité révélée dès 1999.

Suit ce gros mensonge : 17 321 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal ont été rapportées à la police en 2008. Ces crimes ont fait 14 242 victimes féminines (82 %) et 3079 victimes masculines (18 %). »  Une telle affirmation est malhonnête et misandre pour deux raisons : on fait passer de simples signalements pour des agressions sanctionnées par des verdicts de culpabilité, ce qui est faux ; on feint aussi d’ignorer que les hommes ne signalent pas, par crainte de ne pas être pris au sérieux, ce qui fausse les pourcentages, et que toutes les femmes disent la vérité quand elles appellent la police. 

Rien de plus facile que de faire arrêter son homme...
Ces deux facteurs suffiraient à biaiser la perspective si en plus on ne devait composer avec le fait que, à cause du protocole d’intervention en violence conjugale, près de 10 000 hommes sont arrêtés sans raison chaque année, selon  deux chercheuses.  Un nombre approchant a été vraisemblablement comptabilisé dans les 17 321  signalements travestis en infractions.  C’est ce grave abus de pouvoir que le gouvernement cherche à continuer de dissimuler sous un subterfuge que seule l’apathie de nos journalistes lui permet de réussir à cacher.  Tôt ou tard, l’État québécois devra cependant répondre de ses actes.  Il ne lui restera plus qu’à s’appliquer ses douteuses mises en garde …

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais pourquoi les médias se taisent-ils de la sorte ? Ils sont pourtant si réactifs à rapporter toutes sortes de trucs qui sont tout simplement inacceptables, immorals même si considerer "légal"... tiens, ca me fait penser à la du "patrimoine familial" ça....50% du patrimoine + une pension à vie, et ça, même si madame vit avec un nouveau conjoint depuis 2 ans et demi....immoral, inacceptable mais "légal" ! Oh, et en passant, monsieurs a la garde des enfants, plein temps, et ne reçoit rien de madame en ce sens...il a les moyens "lui" !

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Les médias se taisent aujourd'hui pour les mêmes raisons qui faisaient qu'ils se taisaient à l'époque de la grande noirceur face aux abus de pouvoir du clergé. Nous sommes simplement passés de la grande noirceur cléricale à la grande roseur féministe, ce qui fait que les évidences les plus monstrueuses de leur pouvoir sont tues par des journalistes qui ont peur de perdre leur travail.

Ça ne vous rassérénera pas, mais voici l'une des mes chroniques sur les abus légaux en cas de séparation ou de divorce qui menacent les hommes : http://olivierkaestle.blogspot.com/2011/02/ami-si-vous-songez-au-mariage.html

Patrick Guillot a dit…

Pour information : ce samedi 22 octobre, l'association française "Sos Hommes battus" organise son premier colloque sur le thème "Couples : femmes violentes, hommes victimes" en banlieue parisienne. Les intervenants y rendront bien sûr hommage aux deux ESG (et à Denis Laroche) qui représentent effectivement deux grandes victoires sur le sexisme.

Cet événement rare ne rassemblera pas un grand nombre de personnes, mais il a une haute portée symbolique. Il serait bon d'y faire écho au Québec : cela donnerait du courage aux hommes violentés, et à ceux/celles qui les soutiennent.

http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2011/10/11/colloque-sur-les-hommes-battus.html

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Tout à fait d'accord, Patrick, je le signale sur Facebook, même si cet événement ne se déroule pas au Québec, dont la contribution sera néanmoins soulignée.

Combien de fois n'ai-je pas entendu des défenseurs européens des droits des hommes nous envier nos études canadiennes et québécoises démontrant la parité en violence conjugale ? Cet apport doit être reconnu et, si possible, contagieux...

adordoi a dit…

Et encore une fois quels sont les vrais chiffres.
Puisque qu'une femme se déclara victime de violence conjugale si son conjoint l'a regardés de travers il y a 6 mois de ça.
Tandis qu'un homme dira qu'il n'est pas victime de violence conjugal alors que sa conjointe lui a mis une baffe il y a 2 jours de ça.

Et ne parlons même pas de cette misandrie qui fait que l'on genre les enquêtes, seulement pour les femmes.
Et cachez ses études un peu impartiales alors quelles ne montrent que la pointe de l'iceberg.
Seul les pseudos études shootés aux stéroïdes doivent être montrés, gonflez les chiffres ce n’est jamais assez.

Ça va faire mal le jour ou la va comprendre que la grande majorité des victimes de violence conjugales sont des hommes y compris les morts (ceux poussé aux suicides par une sorcière).
Et le jour où l’on comprendra que la violence des femmes s’exerce dans le cercle intime et tous cela avec la bénédiction du gouvernement et des tribunaux.
Le jour où il faudra rendre des comptes approche, le jour où il faudra a expliqué à une nation que le féminisme n’est qu’un mouvement suprémaciste qui avance sous couvert d’égalité.
Ce jour la les femmes auront intérêt a baissé les yeux.
Tout le mal qui a était fait aux enfants et aux hommes au nom de " l’égalité", ce mal ne pourra être effacé, n’y pardonné.
Quand le retour de bâton arrivera priez pour qu’il n’y est de dérapage trop violent.
Vous cherchez la guerre vous allez l’avoir la différence c’est que les hommes n’utilisent pas la manipulation, la violence psychologique, ça risque de faire drôle de se faire charger physiquement….

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

D'accord avec l'ensemble de votre constat, mais j'espère que, lorsque l'étendue des dommages causés par le féminisme seront connus, on n'assistera pas à un nouveau mouvement de balancier où femmes intègres et égalitaires seraient traitées sur le même pied que les ambassadrices misandres d'un féminisme ayant perdu toute légitimité. Ceux qui en ont tiré profit, avocats comme ex-conjointes quérulentes, devront également rendre compte de leurs actes. C'est du moins la grace que je nous souhaite.

Anonyme a dit…

Les médias sont contrôlés par les femmes ou la femme du mari qui contrôle le média.

Et la femme passent encore pour un ange dans l'imaginaire collectif.
Serge

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Je crois que le cliché de la femme angélique se voit de plus en plus torpillé, de nos jours, et le fait, très vrai, que les médias sont devenus une affaire de femmes (il suffit de regarder la SRC) ne pourra pas éternellement étouffer l'évidence. La criminalité en général a beaucoup diminué au cours des 30 dernières années. Une seule augmente, ou est de plus en plus constatée : la criminalité féminine. À méditer pour l'avenir...

Anonyme a dit…

Bonjour Olivier, si ça serait possible d'avoir des infos sur l'article du 10 octobre 2011 ça sera apprécier, des noms des gens concernés, un site web qui mention le cas, tout moyen de trouver de l'information sur ce cas. Celui-ci m’intéresse tout particulièrement. Merci d'avance...

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Excusez-moi, mais l'article en question en est un sur l'avènement de la parité constatée de la violence conjugale. Aucun cas particulier n'est cité. Peut-être une erreur de date ?

Pour ce qui est de mes autres chroniques traitant de faits vécus, je me dois de respecter la confidentialité des personnes concernées, notamment pour des raisons légales. J'espère que vous comprendrez mes contraintes.

Anonyme a dit…

Jai ete victime de violence conjugale pendant 6 ans et apres quand jai finalement faite une plainte au police et bien tout ces revirer contre moi au tribunal. .. ma vie et scrapper et je trouve le système de justice assez deplorable

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Vous n'êtes malheureusement pas un cas isolé. Très mince consolation. Bonne chance pour le futur, ne vous laissez pas abattre.

Anonyme a dit…

Bonjour, ne dit on pas qu'on ne réalise pas la portée d'une chose quand on ne s'en interesse pas. J'ai toujours déploré la condition des hommes au Canada mais je voyais aucun soulèvement, aucun ral-bol de la part des hommes, qui sont victimes d'une inégalité sociale criarde. C,est quand j'en ai été victime et que j'ai vraiment commencé à chercher que j'ai un blog comme le votre et je pense qu'il devrait en avoir des miliers pour se faire entendre. Ce qui est déplorable c'est que nombreux sont des hommes qui soutiennent cette inégalité, et après analyse j'ai constaté que ces hommes ne sont justes pas touchés par les lois élaborés de toutes pièces contre les hommes. Je salue le genre de lutte que vous menez et je peux vous assurez que vous m'aurez intégralement à vos côtés dans cette lutte, cette lutte pour l'égalité entre humains, églité stricte à tous les niveaux ou égalité consensuelle qui satisfait toutes les parties. À première vue nous ne demandons pas trop mais nous peinons à nous faire entendre et comprendre. Des mauvaises volontés? Quelque soit les contraintes il faudrait que les hommes aient le temps et le courage de se mobiliser en grande masse pour dire non à cette manigance, cette aliénation d'une catégorie du genre humain. Si vous voyez mon message et que vous y adhérez, juste mettez moi svp plusieurs liens vers lesquels je pourrais me diriger pour apporter ma pière à cette lutte. Merci et je vous assure que j'ai foi en un avenir meilleur, pour les pères, les enfants et l'humanité tout entière.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...