lundi 26 novembre 2012

FFQ : la neuvaine du « men bashing » est commencée...

Comme il fallait s'y attendre, la neuvaine du men bashing chère au mouvement féministe québécois et occidental vient de débuter ce 25 novembre, journée internationale dite de lutte contre la violence faite aux femmes.  Les rituelles litanies présentant les femmes comme seules victimes de la violence, et les hommes, comme ses uniques auteurs, si ridicules et réductrices soient-elles, inonderont l'espace médiatique, avec la flasque complaisance de ce qui nous sert de journalistes.

Le men bashing, un rendez-vous annuel...
Opportunistes et rapaces par nature, pourquoi nos militantes se priveraient-elles de cette lucrative activité durant laquelle elles se serviront de la cause des femmes à des fins exclusivement corporatistes afin de conserver leur pouvoir étatique et le financement qu'il garantit.  Devenus lobby, les groupes  féministes tenteront d'accroître leur chiffre d'affaire en nous inondant de statistiques dopées et d'états d'âme victimaires agrémentés d'une idéologie qu'elles voudront faire passer pour la réalité.  Le 6 décembre, anniversaire du massacre de Polytechnique, représentera le point culminant de cette écoeurante opération de relations publiques.

Et ça marche, ainsi que l'avait laissé entrevoir en 2008 le Vérificateur général du Québec de l'époque, Renaud Lachance, révélant que le financement déjà plus que substantiel des maisons d'hébergement, les premières à bénéficier des retombées de ce cirque médiatique, avait doublé en cinq ans, passant de 30 à 60 M $, sans étude préalable des agences de santé. Il y a de quoi questionner la pertinence de ces éléphants blancs, puisqu'une étude partielle de Lachance avait démontré que les maisons d'hébergement étaient sous fréquentées et leurs responsables, nullement interpellées quant au maigre bilan de leurs activités.  Une maison, financée de près d'un demi-million $, n'avait même pas accueilli dix femmes en une année...

La FFQ, comme d'habitude...

Ne ratant pas la perspective de remplir ses coffres et ceux de ses groupes membres, la Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui devrait se rebaptiser la Fédération féministe du Québec, puisque les femmes qui se retrouvent en elle se raréfient plus vite que les cheveux sur le crâne de James Hyndman, vient de lancer une campagne intitulée 12 jours d'action pour l'élimination de la violence envers les femmes.  Une telle neuvaine demeure toujours aussi sexiste pour deux raisons : en ne parlant que de la violence subie par un sexe sur deux, elle ignore délibérément la violence subie par les hommes tout en rendant ces derniers seuls responsables de toute forme de maltraitance.  

Alexa Conradi, distinguée présidente de la FFQ.
Bien sûr, le lamento sur la violence conjugale et sexuelle sera entonné, afin qu'en bénéficient les maisons d'hébergement et les centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (calacs), consolidant ou augmentant ainsi un financement étatique confortable.  On fera encore fi de toutes les études gouvernementales démontrant la parité en violence conjugale, hormis les meurtres entre conjoints, et celles démontrant que toute forme de criminalité est en baisse, particulièrement la violence conjugale et sexuelle.  

Toutes les formes de violence sont en baisse, vraiment ?  Pas tout à fait : la violence féminine et, parmi elle, adolescente, atteint des sommets de plus en plus problématiques.  Mais cette déviance-là, ne comptez pas sur la FFQ ou sur ses membres pour vous en parler, pas plus que des victimes masculines d'agressions sexuelles, les garçons ou les hommes qu'ils deviennent après les abus.  Non, il faut que les hommes restent des salauds !  On ne va pas commencer à pleurer  sur des victimes masculines, que diable, fussent-elles des gamins !

Il n'y a pas que les hommes qui soient mis de côté par le discours pleurnichard des féministes : les enfants, les aînés, les personnes handicapées, et les communautés culturelles - autres que musulmanes - restent également ignorées.

Le monopole de la souffrance...

« Cette année, nous indique la FFQ, la campagne a pour thème : «  Les femmes sont encore victimes de violence parce qu’elles sont des femmes, et aussi parce que :

1)      On ne croit pas les femmes
2)      On excuse les hommes
3)      On garde le silence
4)      On propage des stéréotypes sexistes et racistes 

« Elle met en évidence que, ici comme ailleurs, les femmes subissent encore aujourd’hui de la violence parce qu’elles sont des femmes et l’impunité favorisée par les systèmes judiciaires et étatiques qui s’avèrent incapables de garantir la sécurité et le respect de la vie des femmes. »

Femme battue :
le seul visage du féminisme ?
L'argumentaire de la FFQ se révèle si fallacieux qu'on peut le retourner comme une crêpe.  Au fond, on pourrait tout aussi bien évoquer les quatre mêmes motifs afin d'expliquer le violence faite aux hommes :

1)      On ne croit pas les hommes;
2)      On excuse les femmes;
3)      On garde le silence;
4)   On propage des stéréotypes sexistes et racistes.

Et l'on pourrait également reprendre la suite :  « Ici comme ailleurs, les hommes subissent encore aujourd’hui de la violence parce qu'ils sont des hommes et l’impunité favorisée par les systèmes judiciaires et étatiques qui s’avèrent incapables de garantir la sécurité et le respect de la vie des hommes. »  Après tout, ces derniers ne représentent-ils pas, selon Statistique Canada, plus de 70 % des victimes d'homicide au Canada ?  Le Canada n'est pourtant pas un pays où la violence est aussi répandue qu'en Iran, en Irak, en Arabie saoudite, ou en Israël, non ?  

À cette violence extrême, on pourrait ajouter la fréquente violence policière, pour les hommes arrêtés sans motif sur simple accusation d'une conjointe intrigante, dans le cadre du protocole d'intervention en violence conjugale, la violence judiciaire, qui fait que des hommes inoffensifs sont traités comme des criminels en puissance, ou la violence par omission, par l'indifférence étatique à l'égard de la gent masculine et par l'absence de ressources pour les hommes en détresse.

Les garçons comptent moins que les femmes ?

Une étude ontarienne, citée dans l'excellent document intitulé Le garçon invisible, réalisé par l’Association des familles d’accueil du Canada (AFAC) pour le compte du Centre national d’information sur la violence dans la famille, de Santé Canada, corrobore cette hypothèse en précisant notamment que les garçons demeurent surreprésentés chez les jeunes dans les catégories des mauvais traitements physiques avec des pourcentages de 59 % chez les 0-3 ans, 56 % pour les 4-7 ans et de 55 % pour les 8-11 ans.  Ces majorités peuvent paraître courtes, mais dans un contexte où les victimes reconnues de sévices en tout genre restent principalement féminines, elles permettent de rééquilibrer les perspectives. 

De tels yeux pourraient émouvoir toute femme 
dotée de sensibilité, mais pas la FFQ...
N’est-il pas étonnant que le groupe des 12-15 ans soit le seul à afficher une prévalence supérieure pour les filles, avec 56 % ?  Entre ces âges, les garçons sont toutefois moins portés que leurs consoeurs à signaler une conduite abusive et tentent de se défendre eux-mêmes.  Une volonté de s’affirmer prématurée peut entraîner un repli sur soi dévastateur, en cas d’échec.  Les garçons de tous les groupes d’âge sont par ailleurs victimes de coups et de blessures nettement plus sévères que les filles, en plus de représenter 54 % des victimes de mauvais traitements émotionnels.  Qui en parle ?  Ah oui, c'est vrai, le document s'appelle Le garçon invisible...  

Un témoignage inattendu...

Lorsqu'il y a deux ans, je publiais une chronique intitulée Et la violence faite aux hommes, c'est cool ?... l'un des membres fondateurs de Québec solidaire, Christian Montmarquette, devait y aller d'un commentaire fort intéressant, à la suite de la version de mon texte publiée dans le site souverainiste Vigile :

« En tant que membre militant de Québec Solidaire, je vais sans doute me faire beaucoup d’ennemis-es Monsieur Kaestlé. Mais, pour être franchement honnête, je dois reconnaitre que votre article éclaire de multiples de (sic) zones sombres et occultées de ce domaine.  Non, il n’y a pas de ressources pour hommes.  Non, la violence n’est pas l’apanage exclusif des hommes.  Selon moi, la violence féminine se fait seulement plus discrète, sinon cachée, notamment par de la violence économique, sociale et psychologique.

J’ai vu de trop près des hommes complètement détruits et de manière permanente, autant financièrement que par l’impossibilité de voir leur enfants.

Une chose est certaine en tous cas dans mon esprit, Quand il y a violence et divorce, ce sont "LES DEUX" qui ont besoin d’aide.  Or, une telle aide est complètement absente pour les hommes, alors que la situation des femmes ne fait que s’améliorer et que celle des hommes se détériore. »

Christian Montmarquette,
membre de Québec solidaire
Je ne manquerai pas cette - rare - opportunité de féliciter un membre de Québec solidaire pour sa franchise et son intégrité sur un sujet aussi controversé.  Gageons que nous n'entendrons jamais de tels propos de la part des deux chefs de ce parti, Françoise David, elle-même ancienne présidente de la FFQ, devenue la succursale féministe de son parti, ni d'Amir Khadir, que ces questions intéressent autant que me captivent les pérégrinations d'Occupation double.  

Il y a cependant de l'espoir, quant à la reconnaissance de la condition masculine et des problématiques qui s'y rattachent.  Si un militant de Québec solidaire admet ces états de fait, tout est possible.  Espérons que le virus de lucidité et d'humanisme de M Montmarquette soit contagieux parmi ses troupes jusqu'à l'Assemblée nationale.  On peut toujours rêver...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Il existe un principe en argumentation: si vous prenez la peine de spécifier quelque chose, vous le faites au détriment de tout les reste.
Kant m'en voudra mais utilisons un support psychologique pour bien illustrer le point: LA VIOLENCE ENVERS LES BLANCS EST INACCEPTABLE!!!
Des qu'on lit une telle phrase, deux points nous apparaissent clairement 1) Le blanc ne doit jamais être frappé ou assailli (c'est inacceptable!) et 2) la violence contre les autres couleurs de peau ne tombe pas dans la même catégorie de condamnation, si même elle est à condamner. (rien n'est dit à ce propos whatsoever).
Vous me voyez venir avec mes gros sabots, nul doute, mais le fait demeure qu'on professe encore et encore les mêmes mantras, année après année, dès que décembre pointe du nez.
Les femmes ne forment pas une élite, un groupe vers lequel nous devrions privilégier notre empathie, notre support et nos moyens. Les enfants, les vieillards, les hommes souffrent tout autant des violences qu'on leur fait subirent mais nous les excluons de notre discours, de nos mesures et de notre attention dès que nous proclamons les 7 mots les plus chers au vocabulaire féministe: La Violence Envers les Femmes Est Inacceptable.

Malthus

Anonyme a dit…

J'ai cliqué un peu vite.
Peut-être devrions-nous soumettre à Larousse une nouvelle entrée pour leurs pages roses:"Tant éclaire la lumiere que l'ombre en devient intriguante"

Malthus

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Ne me parlez surtout pas de pages... roses, Malthus ! ;-)

Pour le reste, nous en sommes aux mêmes constats des mêmes tristes et tragiques dérives idéologiques. Ce qui me rassure et me motive, d'une chronique à l'autre, c'est que nous sommes de plus en plus nombreux à briser le mur de l'indolence et à affirmer la nécessité d'un impératif ménage dans un tel capharnaüm.

Espérons que nous sommes à la fois viraux et contagieux...

Alain a dit…

Olivier,

"-Il n'y a pas d'éclair dans un ciel bleu."

Cette phrase, je l'ai dite en entrevue voilà des années et que je répète à chaque décembre depuis, quand je vois toute l'application de la stratégie féministe à casser du sucre sur les dos des hommes.

Pour que frappe l'éclair, il faut certaines conditions que les météorologues de ce monde vous expliqueront mieux que moi.

Ces conditions, ce sont les allusions, les non-dits, les sous-entendus, les remarques désobligeantes et que-sais-je-encore, les paroles blessantes que l'homme endure, jour après jour.

Selon l'enquête sociale générale de 1999, il y a 29 femmes sur 1000 qui sont victimes des violences physiques de leur conjoint. Selon la même enquête, 39 hommes sur 1000 sont victimes des vilences physiques de leur conjointe. Et quand on parle de violence physique, selon cette enquête, l'événement le moins grave est la gifle.

Après ça, imaginez ce que peuvent être les autres gestes... Et les hommes endurent plus que les femmes, sans s'en plaindre... Vivement, un vent de changement là aussi...

Alain

Alain a dit…

En 2008, le Ministère de l'éducation a dégagé un budget de 16,9 M$ pour aider les écoles secondaires à lutter contre la violence. J'étais un parent sur le conseil d'établissement de l'école d emon fils lorsqu'on a appris cette nouvelle. Et je voyais la directrice de l'école qui tentait d'utiliser cette somme pour sensibiliser plus encore à la violence faites aux filles...

J'ai alors demandé à mon fils d'être mes yeux et mes oreilles et de me rapporter toute la violence dont il était témoin. Ce qu'il m'a dit m'a renversé mais pas vraiment surpris...

Il m'a dit qu'il a été témoin à plusieurs reprises de geste de violence posés par les filles envers les garçons dans 9 cas sur 10!!

J'ai été renversé par la prévalence parce que les émissions et les publicités suggérées à nos ados ont élevé la violence faite aux garçons au rang de fait héroïque et l'ont banalisé. C'est cool pour une fille de frapper son chum.

Quelle que soit la personne qui la perpètre, la violence de toute nature sera toujours inadmissible...

Et ça, ça devrait être le vrai message à véhiculer.

Alain

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Le lavage de cerveaux commence dès la petite école, au Québec comme en Occident. Anecdote : quand il était au primaire, mon fils, furieux, me rapportait un jour qu'une stagiaire avait préféré croire la parole de deux filles qui l'accusaient faussement d'avoir frappé l'un de leurs amis, qui n'aimait pas mon garçon, plutôt que la sienne.

Quand le même gamin a ensuite frappé mon fils, la stagiaire a refusé de le croire, alléguant qu'elle n'avait pas vu l'incident. Elle n'avait pas davantage vu mon fils le frapper auparavant, puis que l'incident relaté par les deux filles était pure invention.

J'ai fait valoir cette incohérence à l'école et demandé si cet établissement trouvait légitime d'encourager les fausses allégations. La supérieure de la stagiaire a vite fait de lever la sanction injuste que cette dernière avait infligé à mon fils. Comme quoi ne pas se laisser faire peut s'avérer salutaire.

John a dit…

Généralement, les gynocentristes disent que les hommes frappent les femmes à cause de leur sexe, parce que cela arrange bien leurs affaires. Il ne s'agit pas de le démontrer concrètement, -d'ailleurs ils ne le font jamais-, mais le but est bien de rendre, à eux seuls, la communauté féminine intouchable.

Il suffit de fabriquer la victimisation, pour ensuite réclamer des privilèges. On est dans les procédés classiques du communautarisme. Ce que j'appelle "les professionnels de l'égalitarisme" sont en réalité des usurpateurs opportunistes. Ils savent parfaitement que pour gagner du galon dans la société rapidement, il n'y a rien de plus efficace que la victimisation. Ils parlent au nom de leur communauté raciale ou sexuelle mais en fait, ils l'instrumentalisent pour l'associer avec un statut victimaire.

Encore, le fait de parler en nom collectif, c'est-à-dire en invoquant le statut de "classe opprimée", donne plus d'importance et de gloire.

Tout ceci n'est finalement que du micro-fascisme qui profite aussi au pouvoir. La victimisation collective (qui ne peut pas avoir lieu sans une bonne dose de complotisme) est quelque chose qui fonctionne. Le mensonge est plus gros et par définition, plus difficile à réfuter. Il devient vérité précisément parce qu'il ne laisse quasiment aucun doute dans l'esprit à cause du caractère attendrissant du discours dans lequel il s'inscrit. Il fait appel à l'émotion, et lorsque cette dernière est dévoyée, l'objectivité s'y fond et les deux hémisphères du cerveau ne font désormais plus qu'une ; c'est déconstruire l'esprit pour le reformater, le principe même de tout totalitarisme.

Il s'agit de leur fonds de commerce. Vous remarquez bien que l'oppression est quand même devenue une affaire de business et de pouvoir. Elle est passée, comme beaucoup de notions, dans ce camp à cause de la dictature de l'Argent dans laquelle on vit, où la fin justifie les moyens. Dans ce contexte, la finalité du projet est d'être célèbre et riche, le reste n'est que littérature.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Excellent analyse, John. Merci.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...