dimanche 14 juillet 2013

De la lutte à l'homophobie aux affres d'une nouvelle bien-pensance...

L'enfer est pavé de bonnes intentions, dit le proverbe.  Il arrive ainsi qu'en réaction à un fléau donné, par exemple l'homophobie, l'attitude ayant pour but de l'éradiquer nous fasse sombrer vers une intolérance aussi pire que celle dénoncée.  On pourrait, pour prévenir ce genre d'excès, recourir au dicton « De la mesure, toujours de la mesure, même dans la mesure... »  

Une image qui dit tout...
J'ai été à même d'expérimenter ce phénomène récemment, en mettant en ligne dans Facebook une nouvelle révélant qu'un couple d'hommes homosexuels, après avoir mis trois ans pour obtenir la garde d'un garçon, l'avait violé pendant six ans, en plus de l'offrir à des réseaux de pédophiles.  Si certains internautes ont manifesté un dégoût légitime envers les deux « parents », d'autres, apparemment indifférents au sort de la victime, ont hurlé à l'homophobie.  Tout le monde n'a pas les mêmes priorités...

Si j'ai mis en ligne pareille nouvelle, c'est en réaction aux positions pour le moins perverses et misandres du lobby LGBT, aux yeux de qui, en France, à tout le moins, l'homoparentalité est pratiquement présentée comme une alternative à l'hétéroparentalité, envisagée comme une porte ouverte à la pédophilie et aussi, bien sûr, à la violence faite aux femmes, ces activistes étant soutenus par les féministes radicales.  On se souviendra des injurieux slogans de certains porte-parole : « Mieux vaut une paire de mères qu'un père de merde. »  ou du très subtil « Les lesbiennes font des parents hors père. »  Éloquent, n'est-il pas ?

Cette attitude hostile aux pères hétérosexuels reste d'autant plus condamnable que des études démontrent que la violence conjugale reste deux fois plus répandue chez les couples gays et lesbiens, et quatre fois plus chez les bisexuels (Statistique Canada). Évoquez ces chiffres et de bonnes âmes vous accuseront de vous livrer à une chasse aux sorcières.  La ministre française Christiane Taubira, chargée du dossier tant controversé du mariage « pour tous », a été surprise en train de dissimuler une enquête faisant état de dix fois plus d'agressions sexuelles commises sur des enfants par des gays que par des hétérosexuels.   Si ces résultats sont véridiques, il s'agirait d'une monumentale pierre dans le jardin des nouvelles vertus homosexuelles en matière de parentalité...

« Haro sur l'homophobie ! »

C'est dans ce contexte particulier que j'ai mis en ligne le fait divers cité plus haut, avec la note suivante : « Bien sûr, il y a des couples hétérosexuels qui commettent pareils abus, mais qu'on ne vienne plus nous présenter l'homoparentalité comme un alternative à l'hétéroparentalité pédophile. N'oublions pas que la ministre française chargée de piloter le dossier du mariage pour tous a tenté de dissimuler une étude faisant état de dix fois plus d'abus sexuels sur enfants chez les gays que chez les straights. »

Les réactions ne se sont pas fait attendre.  J'ai sélectionné ici un « Best of » des « meilleures » réparties de bien-pensance inspirées par ce post.

Il ne faut pas généraliser !

Facebook, que de découvertes !
Non, en effet, il ne faut pas davantage traverser la rue sur une lumière rouge, laisser une personne en détresse sans la secourir, ne manger que de la malbouffe, garder ses ordures chez soi indéfiniment, priver ses enfants de nourriture, etc.  Quand a-t-il été question de feux de signalisation, de malbouffe, d'ordures (au sens strict, bien sûr) ou de privation alimentaire ?  Jamais.  Quand a-t-il été dit par moi ou par d'autres internautes que tous les gays étaient des agresseurs d'enfants ? Jamais.  Il y a parfois un univers de différences entre le message que l'on véhicule, et celui que certains décident de comprendre.

Les études seraient de la propagande anti-gay...

Statistique Canada n'a pas toujours donné l'heure juste sur les sujets qu'elle a abordés.  À témoin l'enquête sociale générale (esg) de 1993, à laquelle des groupes de femmes avaient participé au plan de l'élaboration, et d'où les hommes avaient été exclus des statistiques concernant les victimes de violence conjugale.  Cet incident mis à part, c'est toutefois au même organisme, malgré tout le plus fiable qui soit, que nous devons les esg de 1999, de 2004 et de 2009, confirmant que la violence conjugale est bidirectionnelle, même si les cas les plus lourds regroupent des femmes comme principales victimes.  

À force de vouloir lutter contre l'homophobie, va-t-on en arriver à envisager les gays comme des personnes sans défaut, ou devant bénéficier d'une totale immunité diplomatique ?  Il s'agit là d'un danger bien réel.  Je lisais récemment cet autre fait divers d'un jeune homme qui avait été abusé pendant des années par ses parents homosexuels, mais qui n'avait pas été secouru malgré ses plaintes répétées parce que la police redoutait de passer pour homophobe.  

Dans un autre ordre d'idée, n'est-ce pas la même névrose, cette fois en lien avec la xénophobie, qui avait poussé des intervenants de la DPJ à ne pas agir outre mesure dans le dossier de l'affaire Shafia ?  On se rappellera de la suite : quatre femmes assassinées par un père, un fils et une seconde épouse, islamistes fanatisés.  Voilà des conséquences tangibles de la bien-pensance et de ses dérives.

L'amalgame entre homosexuels et pédophiles est malheureux

Seuls les pédos hétéros devrait être dénoncés ?
L'auteur de cette phrase, dans le fil de discussion, ajoute : « J'espère qu'il s'agit d'une erreur. »  Aucun doute là-dessus... Je n'ai lu nulle part que quelque participant que ce soit au débat - très émotif - suscité par mon post ait identifié tous les homosexuels comme pédophiles.  Il y a donc bien eu une erreur.  Ce qui me paraît malheureux, c'est que le simple fait de souligner un fait divers faisant état d'abus graves échelonnés sur plusieurs années puisse à se point scandaliser les bien-pensants, sans que ceux-ci ne manifestent la moindre sympathie envers la victime.  Si j'avais mis en ligne un fait divers avec les mêmes paramètres, mais mettant en cause des parents hétérosexuels, je vous parie que ces nobles cœurs seraient montés - légitimement, d'ailleurs - aux barricades pour dénoncer les agresseurs et pour plaindre la victime.

Un autre internaute m'a écrit que le journaliste n'aurait pas dû préciser l'orientation sexuelle du couple d'agresseurs, au motif d'éviter l'homophobie.  Il aurait donc fallu dissimuler ce facteur.  Rendu là, les mots me manquent et les bras me tombent...

Silence radio

Ce qui m'a littéralement pué au nez, dans le déferlement d'outrances et d'effets de balustre concernant « l'homophobie » de mon post, c'est qu'à aucun moment, il ne se soit trouvé parmi ces vierges offensées qui que ce soit pour plaindre la victime.  La rectitude politique représentait apparemment à leurs yeux une valeur nettement supérieure à la compassion envers un enfant - de sexe masculin, il est vrai, moins sujet à sollicitude qu'une victime féminine - martyrisé pendant six ans, non seulement par ses deux pères, mais par un nombre incalculable de prédateurs.  Un détail, apparemment...

Prière de ne pas déranger...
Je me contrefiche éperdument, devant pareille tragédie, des atermoiements de dames patronnesses ou de coupeurs de cheveux en quatre se donnant bonne conscience  en jetant les hauts cris quand des agresseurs homosexuels sont mis sur la sellette, plutôt que de compatir au malheur des victimes.  Si c'est là un exemple du projet de société auquel ces moralistes de pacotille ont décidé de croire, je n'aurai que cette phrase à leur adresser : continuez sans moi, mais interrogez-vous sur vos priorités en matière de valeurs sociétales.  C'est urgent.

8 commentaires:

Alain a dit…

Olivier,

Vous pointez là un bien dangereux sujet. Nul doute que la psychose gouverne les actes de nos institutions : On réagit en fonction de tout ce qui est féminin et qui pousse des hauts-cris. Sans doute se disent-ils « des fois qu’on manquerait quelque chose », vaut mieux « inquisitionner » tout de suite que de se retrouver avec un scandale plus tard.

Le scandale, c’est qu’on a perdu le sens de la mesure, comme vous dites. Traverser la rue, à l’intersection et sous la protection d’un signal piétonnier, est devenu un sport extrême. Non, ce n’est pas un sport extrême, c’est une activité normale qui doit s’exercer avec un minimum de vigilance et de prudence : On regarde quand même des deux côtés avant de traverser.

Vous citez : « les lesbiennes sont des parents hors père ». Cette phrase seule évoque tout le déséquilibre de notre société. J’ai entendu un psychologue réputé dire que « le plus rose des hommes sera toujours plus bleu que la plus bleue des lesbiennes ». La construction de l’identité se fait sainement entre deux pôles opposés : père et mère. D’autres évoqueront les contraires naturels pour définir les pôles opposés : jour et nuit, yin et yang, pluie et beau temps, été et hiver. Comment voulez-vous qu’un enfant construise une identité solide, saine et équilibrée avec deux parents du même modèle? Essayez de marcher avec deux jambes gauches ou de ramasser un ballon de basketball avec deux mains droites.

Avez-vous remarqué qu’à chaque fois que notre société s’est affranchie d’une idéologie, elle est entrée de plain-pied dans une autre? Le féminisme a remplacé la religion. Sous couvert d’accommodements raisonnables, des religions plus enclines au radicalisme tentent d’imposer leurs us et coutumes. Le débat sur la laïcité conduira à tous les excès que vous évoquez ici alors qu’il devrait nous libérer de toute idéologie.

On a toujours fait référence à un balancier qui oscillait de gauche à droite. En réalité, je crois qu’il ressemble à un pendule de Foucault, placé sur un des pôles, et qui partirait en tous sens: Complètement fou.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Qu'il s'agisse d'accommodements religieux, d'avortement, ou d'homosexualité, le problème d'en débattre vient de fait que, du côté des pour comme des contre, des extrémistes monopolisent le débat, tandis que des voix plus nuancées sont étouffées par le vacarme de leurs lamentos.

J'ai déjà lu des témoignages de gens qui se sont dits heureux d'avoir eu deux parents homosexuels, bien que j'en ai lu davantage qui ont affirmé le contraire. Le mariage pour tous, en soi, ne me dérange pas dans la mesure où il offrirait les mêmes droits légaux (pension, succession) que le mariage traditionnel.

Là ou la bât blesse, davantage que l'homoparentalité en tant que telle, c'est la façon dont ce dossier est défendu comme une offensive à peine voilée contre l'hétéroparentalité. En bref, les militants radicaux du mouvement LGBT font exactement ce dont ils accusent les opposants au mariage pour tous : ils les démonisent.

Pour ce qui est de l'homopatentalité, les candidats vraiment sérieux restent à ce point minoritaires que ce phénomène pourrait ne pas susciter d'inquiétude. En apparence.

Dans les faits, faute de balises, comme dans le cas de l'avortement, par exemple, nous pourrions sous peu assister à une distorsion inquiétante du concept de base, incluant, au non du respect de la différence, la polygamie, la polyandrie, et pourquoi pas, la pédophilie, soi-disant si redoutée en provenance des pères hétéros.

Au Brésil, si je ne m'abuse, un mariage à trois a été célébré. Voilà où mène l'absence de points de repère, assujettie à un besoin maladif d'éviter l'épithète tant honni : homophobe !

Anonyme a dit…

Dans le Calepin d'Érasme, Jean Paré propose que nous cessions d'utiliser l'expression "pensée politiquement correcte" et la remplacions par "pensée formatée".
Quel bijou lorsqu'on considère à quel point tant de nos contemporains semblent incapables de cogiter hors des normes strictes du programme qui les habite; voire incapables de réponse non pré-programmée.
Penser par soi-même does not compute semble t-il.
J'adopte!

Malthus

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

J'adopte aussi et je seconde !

Alain a dit…

En somme, on sonne la retraite de la formule "Ce qu'il faut comprendre"...

Soeurs de Lune a dit…

c'est légal de poster la photo de quelqu'un dans son accord ? au fait, "les lesbiennes sont des parents hors père" n'est qu'une façon de dire que deux femmes peuvent être les parents d'un enfant, sans quelqu'un du sexe masculin, avec l'amour qui les unis. il est beau de penser si profondément mais parfois inutil et peut devenir malsain. retourner la communauté LGBT contre elle même est, je pense, absolument inapproprié dans ce contexte.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

« c'est légal de poster la photo de quelqu'un dans son accord ? » ????

Quant à retourner la communauté LGBT contre elle-même, vous m'attribuez un pouvoir que je n'ai pas. Cette collectivité peut très bien se déchirer sans mon concours. Rien cependant n'excuse le lobby LGBT féministe de condamner la présomption de garde partagée pour les pères hétéros tout en faisant la promotion de l'homoparentalité. Les parents homosexuels seraient donc meilleurs que les pères hétéros, suppôts du méchant Satan patriarcal ? En agissant ainsi, ce mouvement se montre hétérophobe et reproduit à son compte la ségrégation dont il se dit victime. Totale incohérence.

fylouz a dit…

Vous citez (et ce n'est pas la première fois) ce "fait" : "La ministre française Christiane Taubira, chargée du dossier tant controversé du mariage « pour tous », a été surprise en train de dissimuler une enquête faisant état de dix fois plus d'agressions sexuelles commises sur des enfants par des gays que par des hétérosexuels."

Serait-il trop vous demander de nous donner vos sources ?

Personnellement, j'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé. S'agirait-il de l'étude de Mark Regnerus ?
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/751283-mariage-pour-tous-les-mirages-de-l-etude-anti-homoparentalite-de-mark-regnerus.html

Contrairement à vous, je me trouvais en France à l'époque des manifestations dites "Famille pour tous". C'était l'alliance écœurante de la politique d’extrême-droite et du goupillon. J'ajouterais que les médias n'en avaient que pour eux, avec l'absence de répartie sérieuse habituelle de leur part.

Le fait est que vous diabolisez tout un groupe à partir de quelques slogans et d'un fait divers. Vous êtes d'habitude plus sérieux lorsqu'il s'agit de dénoncer le féminisme radical. Mais bon, on va encore dire que je suis dans l'insulte, sans doute.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...