samedi 16 novembre 2013

Affaire Baldwin-Sabourin : cherchez la victime...

Il est difficile de voir une victime en Alec Balwin, acteur talentueux à la carrière bien remplie, mais également réputé pour ses frasques auprès du sexe opposé comme pour son impétuosité allant parfois jusqu'à la violence.  C'est pourtant la perception que révèle le verdict de culpabilité pour harcèlement prononcé par le juge Robert Mandelbaum, de la Cour de Manhattan, contre Geneviève Sabourin, cette actrice québécoise follement éprise, pour ne pas dire obsessivement toquée de l'acteur américain. 

Geneviève Sabourin, dans le triste rôle de sa vie.
Ce dernier, à bout de ressources et de patience en vue d'arriver à faire comprendre à son admiratrice qu'il n'était pas intéressé par ses charmes, si jamais il l'avait déjà été, a dû en venir à la traîner en justice afin de refroidir ses ardeurs mythomanes.  Espérons que cette fois, la dame aura compris le message. 

La sentence, tombée ce 14 novembre, a été sévère : 210 jours de prison, qui viendront s'ajouter aux 30 autres que l'accusée s'est méritée pour outrage aux tribunal, après avoir multiplié les comportements vexatoires et les interruptions intempestives.  Dire qu'elle aurait pu accepter quelques temps plus tôt une entente à l'amiable qui lui aurait évité toute peine de prison...

Il semble que l'hypothèse selon laquelle Geneviève Sabourin ait eu une aventure avec l'acteur américain - ce que ce dernier a toujours nié - l'ait autorisé, dans son délire romanesque, à l'accabler de centaines de messages téléphoniques et de courriels enflammés dans un élan désespéré de rendre réciproque ce qui manifestement ne relevait que d'un sentiment à sens unique.  La folle mais brève idylle s'est-elle réellement déroulée dans les faits ou dans l'imaginaire survolté de Mme Sabourin, nous ne le saurons probablement jamais. 

Quand la bien-pensance s'en mêle...

Quoi qu'il en soit, il s'est trouvé des âmes chagrines pour ne voir dans la comédienne québécoise que la victime d'un infâme don Juan, qui l'aurait ajoutée à sa vaste collection de conquêtes avant de l'abandonner froidement, sans un regard de considération.  À supposer que Baldwin mente et qu'une brève idylle ait bel et bien eu lieu, Sabourin était-elle justifiée d'agir comme elle l'a fait ?  Le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un, autorise-t-il à le poursuivre ensuite de ses assiduités une fois qu'il a mis fin à toute relation ?

Car enfin on parle ici d'une femme qui, en plus d'avoir envoyé des centaines de messages non désirés, s'est présentée à la résidence de l'acteur sans y avoir été invitée, en plus de terroriser sa femme et de l'insulter.  Les messages, dont certains ont été présentés en preuve au procès, témoignent d'une humeur pour le moins instable, alternant les annonces de projets non sollicités de vie à deux et les réactions de dépit larmoyant devant l'indifférence de l'homme de ses rêves.  

Alec Baldwin et son épouse.
Le fait de ne voir en Mme Sabourin que la victime de cette histoire risible et pathétique trahit une misogynie involontaire et une misandrie certaine.  

Misogynie, parce que ces bien-pensants infantilisent par leur attitude la comédienne québécoise, majeure et vaccinée, comme s'il s'était agi d'une gamine de 16 ans, sans expérience de la vie et victime d'un suborneur éphébophile.  Misandre, parce qu'il y a gros à parier que si ce psychodrame avait mis en cause une actrice délinquante, du type de Lindsay Lohan, qui aurait éconduit un ancien amant harcelant et désireux de lui imposer une relation non désirée, ces mêmes gérants d'estrades soutiendraient la vedette féminine.  Dans ce dernier cas, ils auraient raison.

Des citoyennes qui voient clair

Heureusement, nombreux sont ceux et celles pour qui la responsabilité individuelle de ses actes reste un critère d'analyse prédominant dans cette triste affaire.  Voici le témoignage d'une internaute, laissée sur le site de Radio-Canada, avant le prononcé du verdict : 

« Même s'il y avait effectivement eu une liaison entre ces deux personnes - ce que nous ne saurons jamais et qui ne nous regarde pas - ce harcèlement n'a pas sa raison d'être. On ne poursuit pas ainsi une personne qui ne veut plus vous voir, on ne lui fait pas de menaces, on ne va pas chez lui sans y être invité. Le comportement de Mme Sabourin est pour le moins inapproprié: même son attitude en cours, qui lui vaut ces 30 jours de prison, n'a pas de justification. Si elle est condamnée à l'issue de son procès, le juge va surement lui suggérer de consulter. »

Une autre lectrice s'est exprimée ainsi, sur le site du Journal de Montréal, à l'annonce du verdict :

Consulter pourrait s'avérer un sage conseil à prodiguer.
« Le chef d'accusation était le harcèlement et le fait d'avoir eu ou pas une relation amoureuse avec le monsieur n'avait rien à voir avec le motif de la poursuite; rien dans la loi n'autorise le harcèlement envers une autre personne; c'est ça que la dame n'a pas compris. Entendu aux nouvelles que madame sera interdite de séjour aux USA à sa sortie de prison; elle ne pourra donc pas travailler aux États-Unis. Avec sa sentence elle écope d'un casier judiciaire au criminel, alors qu'elle aurait pu s'éviter d'en avoir un, si elle avait accepté une entente. Elle a refusé toute entente, elle préférait aller en procès et ce même contre l'avis de ses avocats. Elle fait pitié… »

Un tel événement oblige à réviser nos perceptions en vue de les dépoussiérer de stéréotypes tenaces.  Il arrive parfois que la victime d'un délit arbore des allures de hooligan tandis que son agresseur ressemble à une douce colombe.  S'il y a une leçon à retenir de la saga Baldwin-Sabourin, c'est bien qu'il faut juger d'une situation selon les actes, et non l'allure des protagonistes.  Si Geneviève Sabourin a été une victime dans toute cette histoire, c'est incontestablement d'elle-même.  Et d'elle-même seulement.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Un peu plus, cela aurait pu être comme le film "Liaison fatale" avec Michael Douglas... Elle doit effectivement consulter un professionnel de la santé mentale. Aucun doute là-dessus. Serge

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

La comparaison avec ce film s'impose très aisément. Heureusement, le dénouement n'a pas été aussi sanglant, bien que l'attitude de Sabourin ait été on ne peut plus suicidaire. Elle aura tout perdu : respectabilité, crédibilité, carrière, casier judiciaire vierge, possibilité de travailler aux États-Unis, tout ça en plus de s'être ridiculisée là-bas comme chez nous. Je n'en reviens pas quand j'entends des bonnes âmes prendre la défense d'un être aussi déjanté. Oui, Serge, vous avez raison : elle doit consulter au plus tôt !

Anonyme a dit…

Sévère tu dis? Un homme aurait écopé entre 2et5ans ferme..tout en étant présenté comme un montre dangereux ..au lieu d une pauvre femme victime, un brin excessive, ayant besoin juste d un peu d aide, comme ce fut le cas ici...Un autre example parmi des millier qui nous montre comment notre société est sexiste anti-homme...Dans la réalité Sabourin n est qu une exploiteuse financière mégalomane qui cherchait a faire un coup d argent grâce a nos loi féministe-sexiste en ayant une relation et enfant avec un homme riche...et elle se croyait au dessus des lois criminelle a cause qu elle est femme...C est ce que notre socité enseigne de façon subtile..Son erreur est qu elle a juste un peu trop exagérer...Mais au Québec elle aurait fait quand même zéro prison..et c est probablement l homme victime qui aurait été blâmé par la société. C est pour ca qu on a l impression que ca été sévère...les USA sont juste un peu moins suprémaciste-fémisiste que le Québec...c est tout

Anonyme a dit…

Si j'étais psychologue, je dirais: Voyez la grosseur du sac qu'elle tient à bout de bras- énorme, trois fois trop gros pour les besoins de la femme moderne- de toute évidence c'est l'enfant qu'elle fantasme avoir de Baldwin.
Et aucun autre psychologue ne pourrait affirmer, preuves à l'appui, que je suis dans l'erreur. Au mieux, ils offriraient
une théorie alternative.
Personne n'a jamais tort dans les sciences molles- pardon!- les "sciences sociales". Mon diagnostic- moi qui n'ait pas passé une seule seconde sur les bancs universitaires mais qui saurait très bien construire un vif plaidoyer en faveur du "tort" psychologique causé envers cette dame "victime" du playboy- sacoche enceinte à l'appui- et que cette défense vaudrait tout autant que celle professée par nos doctes baccalauréats.
Je prends la peine de mentionner ceci seulement pcq Guy Turcotte retourne de nouveau en cour et que les mêmes liseurs de palmes se livreront à leur cirque habituel.
Encore une fois nous seront soumis à une multitude "d'experts" dont la somme totale du savoir et "l'expertise" se résumera à: C'est ce que je crois.
En espérant que, cette fois, la preuve inéluctable et accablante, passe par-dessus la somme des "ce que nous croyons" de nos mous "scientifiques".
Anyone can yield a yarn. Only someone can prove a fact.

Malthus

Anonyme a dit…

Turcotte a été l exception de nos tribunaux feministe-sexiste...et c est pour cela que notre société supremaciste feministe a crier scandale !! On a osé donner une sentence a un homme qui est reservé aux femmes uniquement dans ce genre de drame...Vous aurez vu que notre société aura pas pris trop de temps a corrigé cette *erreur*

Anonyme a dit…

Attention un dangereux parasite bobo ici en France cherche à diviser les hoministes en amalgalmant masculinisme, antiféminisme et hominisme : association de père, hommes battus
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/790189-sos-papa-et-autres-masculinistes-l-antifeminisme-comme-raison-d-etre.html

Anonyme a dit…

Ah là là, vous les Canadiens vous plaignez que les Ricains soient en avance sur vous.

Que dire chez nous où on en est encore à la défense des pères et où on ne parle toujours pas du cas des hommes battus ?

Pourquoi je ne suis pas Nord Américain ?

Anonyme a dit…

Hello :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/21/01016-20131121ARTFIG00825-les-associations-reservees-sur-le-nouveau-plan-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes.php

Anonyme a dit…

Bof! Vous savez, "l'Amérique" n'à rien d'enviable sur la situation homme-femme.
Les pères doivent prouver qu'ils sont de bons parents lors de divorce ou séparation (obstacle totalement inconnu aux femmes); même lorsque ensanglantés des attaques de leur conjointe, c'est à eux qu'on passe les menottes; il n'existe pas- ou peux- de refuge pour hommes violentés; les fausses accusatrices de viols ou méfaits sexuels ne sont pas imputables (aucune accusation jamais déposée contre ces criminelles et leur nom est soustrait des registres publiques, même lorsqu'il est clair qu'elles ont manipulé la police pour des motifs criminels); les injonctions servant à garder les hommes/pères à distance sont distribuées sans la moindre enquête, tels des bonbons dans une distributrice et l'homme "américain" n'a toujours aucun droit au Choix, pourtant reconnu comme un droit fondamental- donc, universel- par l'intelligentsia féministe.
Semble t-il qu'en Amérique, seules les femmes ont le doit de vivre une sexualité saine et épanouie sans la crainte de leur organe reproducteur.
Ne remplissez pas votre visa trop vite. Si vous êtes un homme, l'Amérique n'a pas grand chose à vous offrir.

Malthus

Anonyme a dit…

@Malthus

Bien sur c'est partout la même rengaine. Les médias donnent l'illusion d'une avancée en la matière, en tout cas les reportages et font mine de s'intéresser aux problèmes des hommes battus.
Le seul point positif (et encore ça dépend à quel degré) pour les hommes, c'est ces pères sur les grues qui ont fait la une des médias pendant quelques temps, mais à en croire les sympathisants de la cause des hommes, rien n'a changé.
Je pense qu'une révolution masculiniste n'est pas à exclure, car comme tout mouvement ce sont les extrémistes qui crient le plus fort, je pense notamment à Zemmour et Soral, parce qu'il n'y a aucune alternative, les hoministes ne sont pas plus respectés par les féministes et la société que les masculinistes. Et pour ne rien arranger, les hoministes ont tendance à faire cavalier seul, plutôt que de s'allier avec des gens qui n'ont pas forcément la même opinion. Je suis ce qu'on appelle un différentialiste, mais ce n'est pas pour autant que je cracherai sur une éventuelle union avec un essentialiste (je parle des masculistes bien entendu) car je suis à fond pour me battre pour que les hommes ne soient pas l'ombre des femmes comme elles l'ont été jadis, en tout cas que ce ne soit pas contraignant pour l'homme, car certains aiment être dominé par une femme celà relève de leur propre choix et ne me regarde pas. Mais je sais que certains essentialistes de la cause des hommes ne veulent pas tendre la main aux différentialistes qu'ils prennent pour des masculinistes.
Le fait est que bien qu' étant tous d'un idéal différent, nous avons le même ennemi en commun à savoir le féminisme, et nous différentialistes pouvons nous tromper tout comme les essentialistes. Le monde d'après nous aurons tout le temps de le construire en fonction de nos différences après avoir détruit - pourquoi pas en se révoltant - celui-ci.

Anonyme a dit…

Je pense que ces petits mots gadgets masculinistes a été employé pour nous diviser essentialistes et différentialistes : qu'un homme veuille être sage homme ou babysitter celà relève de son choix, que je respecte, choix que je n'appliquerais pas à ma personne pour des raisons personnelles, mais encore une fois essayons dans un camp comme dans l'autre de nous rassembler, car l'étau se resserre (http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2013/11/24/la-bienveillance-se-retire-les-milices-de-l-ombre-avancent-250132.html#more) et plus que jamais nous avons besoin de rassembler nos forces que nous le voulions ou non.
Au diable nos différences d'opinions, de religions,de sexes ... Il faut recréer un vrai mouvement masculiste qui soit aussi fort que celui du féminisme sinon il n'y aura jamais de contrepoids et nous signerons notre arrêt de mort.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...