jeudi 25 mars 2021

François Legault trouve « normal » de dénoncer publiquement les agressions sexuelles…

Seuls les idiots ne changent pas d'idées.  Gageons que François Legault pense toujours les propos que je dénonçais dans ce billet du 15 juillet 2020, paru dans dixquatre.com.

François Legault

Est-ce par opportunisme politique, ou parce que la popularité de son parti lui est montée à la tête, ou simplement pour éviter de dormir sur le sofa s’il ne pense pas comme son épouse, qui considère que les hommes doivent appuyer les dénonciatrices, toujours est-il que notre premier ministre, François Legault, s’est mis les deux pieds dans la bouche en déclarant trouver « normal » de dénoncer sans preuves des agressions sexuelles, réelles ou inventées, sur les réseaux sociaux.

« Une des façons pour communiquer rapidement et avoir de l’impact, ce sont les médias sociaux », devait-il déclarer étourdiment ce mardi, allant jusqu’à contredire sa ministre de la Condition féminine, Isabelle Charest, qui, nettement plus sensée, avait affirmé, une heure plus tôt :

« « J’encourage les victimes à se tourner vers les bonnes ressources pour pouvoir cheminer et avoir une certaine réparation », a déclaré la ministre Isabelle Charest dans une entrevue à QUB radio, mardi après-midi. Selon elle, les médias sociaux ne constituent pas la meilleure voie pour dénoncer des cas de violence sexuelle. »

Tentative désespérée

Sans doute l’infortunée ministre avait-elle désespérément tenté de corriger le tir désastreux de son chef qui, la veille déjà, s’était fourvoyé de façon sidérante :

« Je veux saluer les gens qui ont eu le courage de dénoncer, parce que ça aide à ce que tout le monde soit plus sensible, d’une certaine façon. C’est un peu plate que ça se passe comme ça, mais je veux saluer leur courage. »

Maman a raison

Non seulement la conjointe de François Legault, Isabelle Brais, ne s’est-elle pas distanciée de son côté des propos ahurissants de son mari, mais elle est allée jusqu’à interpeler les hommes afin qu’ils appuient les dénonciatrices :

« Chers hommes, vous qui êtes des chevaliers, des princes, des gentlemen… vous qui traitez les femmes avec respect et qui les aimez véritablement… j’ai tellement envie de vous entendre vous insurger contre les agissements de vos frères déviants… ceux-là mêmes qui salissent votre réputation et qui vous embarquent dans leur bateau de merde…! »

Encourager l’illégalité

Que des victimes d’agressions sexuelles éprouvent le besoin de témoigner de leur expérience sur les réseaux sociaux, aucun problème.  En revanche, à partir du moment où des noms circulent, les risques de dérapage deviennent évidents… mais pas pour tout le monde, semble-t-il.

Qu’un chef de parti, de surcroit premier ministre du Québec, aille jusqu’à encourager l’illégalité d’accusations publiques dépasse l’entendement.  Doit-on conclure que Legault a si peu confiance en son système judiciaire qu’il encouragerait plutôt la « justice » populaire ?  Une populace enragée et hystérique pour qui « sitôt accusé, sitôt condamné » reste la devise lui parait-elle plus digne de confiance que sa propre magistrature ?

Des poursuites en diffamation sont possibles

François Legault réalise-il que, même si les allégations sont fondées, les accusés peuvent poursuivre, le plus souvent au civil, leurs accusatrices ?  Plus rares, des poursuites au criminel ne sont pas exclues :

« Pour qu’une poursuite criminelle ait lieu, la personne victime de diffamation – dans ce cas-ci, le présumé agresseur – doit porter plainte à la police. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) devrait ensuite accepter de déposer une accusation et l’accusée – la victime d’agression sexuelle – sera présumée innocente à moins que la Couronne ne réussisse à prouver hors de tout doute raisonnable qu’il y a eu diffamation. »

Climat social inquisitorial

 Loin de faire avancer la cause des victimes d’agressions sexuelles, les propos de François Legault encouragent la vengeance et les vendettas par le biais de procédés inquisitoriaux.  La présomption d’innocence, cet irritant aux yeux des néo féministes, se trouve pulvérisée sous l’amoncellement sans cesse croissant des règlements de compte de victimes réelles ou fictives.

Des plaignantes sans scrupules (eh oui, ça existe…) pourront utiliser ensuite des accusations non fondées dans un contexte de lutte pour la garde des enfants, ou simplement afin de nuire à un conjoint dont elles veulent se venger.  Notre société est en train de devenir le théâtre d’un cirque victimaire qui ne satisfera même pas les dénonciatrices vraiment agressées.

Propos irresponsables

Quelle satisfaction morbide et amère leur apportera de voir leur agresseur broyé par une foule enragée et aveuglée par les instincts les plus médiocres ?  Dans le cas d’allégations mensongères, notre société ne connaîtra-t-elle pas un recul effarant des droits légitimes à une justice impartiale ayant pour mandat de ne condamner qu’avec preuves et d’acquitter des gens sans reproche ?

Par ses propos irresponsables, François Legault vient d’ouvrir une nauséabonde boîte de Pandore. Il ne sera pas évident de mesurer l’étendue des dégâts, mais ils risquent d’être considérables.

Facebook autorise à identifier sans preuve des présumés coupables d’agressions sexuelles…

 Ce billet a été publié précédemment le12 juillet 2020 dans dixquatre.com, mais, deuxième vague de covid-19 mise à part, il reste d'actualité.

Je ne sais pas à quoi pourrait ressembler une éventuelle deuxième vague de covid-19, ni même si elle aura lieu, mais il semble bien qu’une autre deuxième vague ait déjà commencé : celles des allégations publiques d’agressions sexuelles.  Il existe même des pages Facebook dans lesquels des quidams sont clairement identifiés et accusés, sans que la police de la pensée de cette noble institution ne sévisse contre les administratrices desdites pages.

L’une d’elles, à laquelle je ne ferai aucune publicité, affiche une liste de coupables supposés d’agressions sexuelles ainsi que leur lieu de résidence, sans tenir compte du risque de gâcher la vie de personnes portant le même nom.  L’administratrice de la page admet ne pas connaître « 99 % » des gens dont elle dévoile étourdiment l’identité, mais prend pour acquis qu’ils ne sont pas accusés sans raison.  Une – autre – irresponsable qui se prend pour une justicière.  Bref, la présomption d’innocence fout le camp.

Une poursuite est engagée

J’ai demandé son opinion à un avocat à savoir cette l’administratrice pouvait encourir des poursuites pour diffamation. Il m’a répondu sous toutes réserves qu’il s’agissait d’une éventualité réaliste.  L’une des personnes identifiées m’a écrit par ailleurs qu’elle avait déjà envoyé une mise en demeure à la délatrice.  Peut-être que d’autres lui emboîteront le pas.

Une autre page autorisée par Facebook regroupe des récits de victimes supposées qui terminent chaque histoire en dévoilant l’identité du coupable présumé.  Ici encore, on fait bon marché de la réputation des individus mentionnés.  Sitôt accusés, sitôt condamnés.

La présomption d’innocence, cet irritant à abolir

N’en ratant toujours pas une pour se faire remarquer – et ramasser -, la professeure de l’UQÀM et « autrice » Martine Delvaux s’est fendue d’un post pour le moins ahurissant sur Facebook à propos des agressions sexuelles :

« Qu’on arrête de brandir la présomption d’innocence.  Que les dénoncés, plutôt, fassent la preuve qu’ils ne l’ont pas fait. »


Et rebelote sur le désir d’abolition de la présomption d’innocence, couramment renommée « inversement du fardeau de la preuve », expression un peu plus passe-partout.  Je rappelle que le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, Sylvain Caron, a interpellé Justin Trudeau pour le convaincre de la « pertinence » d’un tel concept.

Et elles disent que les services de police ignorent les victimes…

Imaginez, le directeur du plus important service de police au Québec désire abolir la présomption d’innocence…  Et les néo féministes osent dire que les forces policières ignorent les victimes d’agressions sexuelles ?  Soulignons également que François Legault, de son côté, a dit examiner cette question « avec prudence ».

Pas la seule

Delvaux n’est pas la seule à déblatérer sur le sort réservé aux accusés d’agressions sexuelles.  Faut-il se surprendre qu’une autre professeure de l’UQÀM, Sandrine Ricci, trouve particulièrement cool que des victimes présumées accusent publiquement et impunément des hommes, en majorité, sur les réseaux sociaux :

« « Briser le silence, c’est aussi briser la solitude, jusqu’à un certain point. Sur ces réseaux sociaux, une chose que les victimes de violences sexuelles vont chercher, c’est une forme de reconnaissance, de validation. Elles vont chercher du sens par rapport au caractère problématique des gestes qu’elles ont subis et dont elles peuvent se rendre compte plus tard », explique la doctorante. »

La volonté de nuire n’existerait pas chez les accusatrices…

À lire la professeure, il n’y aurait jamais de volonté de nuire à des hommes innocents de la part de femmes vindicatives, notamment dans des causes de divorce ou de lutte pour la garde des enfants :

« Sandrine Ricci n’est pas d’avis que ces dénonciations sont une forme de vengeance publique. Selon elle, les femmes qui dénoncent publiquement leur agresseur le font aussi pour informer les autres femmes. Elles veulent donner du sens à une expérience qu’elles pensaient avoir vécu seules. »

Accuser n’est pas sans risque

J’imagine que la néo féministe se croit.  Pourtant, le type de dénonciation qu’elle valide n’est pas sans risque, même quand elles sont fondées, comme le précise cet article :

« Les victimes d’agressions sexuelles qui dénoncent publiquement leurs agresseurs sur les réseaux sociaux s’exposent en effet à des poursuites en diffamation, même si leur récit est entièrement véridique. »

Il faut préciser que les possibilités d’accusations au criminel pour un tel délit restent faibles.  C’est par la voie d’une poursuite au civil qu’un plaignant peut éventuellement obtenir réparation, mais une telle avenue implique des coûts.

Les CALACS soutiennent les accusatrices

Faut-il s’étonner de voir les centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles, dont le mantra demeure #onvouscroit, offrir leur soutien à quiconque veut dénoncer publiquement un présumé agresseur ?  Voici leur propos :

« « À toutes les survivantes, #onvouscroit. Que vous décidiez de dénoncer ou non, c’est une décision qui appartient à chacune et qui est totalement légitime», invitant les victimes de ces gestes à contacter le CALACS de leur région pour obtenir du soutien. »

 La dénonciation publique est-elle une avenue libératrice ?

Il n’existe aucun doute que les victimes d’agressions sexuelles méritent soutien et réconfort tant des services policiers que des intervenantes en violence conjugale et sexuelle.  La dénonciation publique est-elle pour autant l’avenue libératrice préconisée par Sandrine Ricci ?

Tant qu’on s’en tient à présenter des témoignages d’agressions vécues, aucun doute.  À partir du moment où des noms de présumés agresseurs circulent, on dérape inévitablement.

Des initiatives mal gérées qui dérapent

 Ce n’est pas à une populace aux instincts primaires et survoltés qu’il appartient de rendre justice aux – véritables – victimes d’agressions sexuelles.  Pour ces fanatiques, un homme, ou éventuellement une femme, peut se voir aussitôt condamné sans aucune preuve sur simple dénonciation.  Des gens sans reproche peuvent voir leur réputation, leur vie familiale, professionnelle et leur avenir à jamais détruits, même quand des preuves irréfutables de leur innocence auront finalement été fournies.

Mal gérées, les initiatives qui ne devraient qu’encourager le récit public d’agressions, sans identifier qui que ce soit, tournent au vinaigre et pourraient bien finir pas discréditer tant leurs instigatrices que les véritables victimes d’agressions, en plus des personnes victimes d’accusations non fondées ou exagérées.

Ajout : à ceux qui se verraient accusés dans l’une ou l’autre page diffamatoire hébergée par Facebook, vous pouvez la dénoncer en remplissant ce formulaire.

mercredi 24 mars 2021

Comment devenir une victime professionnelle : guide pratique

Vous avez jaugé l’air du temps et compris que la vertu est à gauche et la perdition, à droite.  Vous avez donc décidé d’hurler avec les loups intersectionnels et leurs comparses néo féministes, LGBTQ+, trans lobbyistes, multiculturalistes et tutti quanti.

La filière universitaire

Vous avez débuté votre périple idéologique par la filière universitaire, véritable camp d’entraînement pour agent de police de la pensée, qui vous soutiendra dans une perpétuelle indignation devant à peu près tout ce qui heurte les dogmes de votre nouvelle confession faite de prêt à penser.  N’ayez pas peur des insomnies, ni des brûlements d’estomac.

Armée de vos nouveaux préceptes, plus besoin de vous infliger la tâche de réfléchir par vous-même.  De bienveillants professeurs deviendront vos gourous et vous inculqueront le petit catéchisme d’activiste en lutte contre un ennemi unique et monolithique appelé extrême droite, incarné généralement par les hommes blancs hétérosexuels de 50 ans et plus.

Vite, aux safe spaces !

Vous n’aurez qu’à vous abandonner au courant de leurs douces paroles et à vous laisser sombrer dans de perpétuelles contractions spasmodiques, tant intellectuelles que stomacales, au sein d’un safe space tout prêt de votre cafétéria.

Une fois en possession d’un diplôme en sciences sociales et, si vous avez de l’ambition, pourquoi pas en études de genres ou féministes, vous vous préparerez à squatter un girls club soit universitaire, cette fois en tant que chargée de cours, soit, si vous avez une certaine aisance verbale ou écrite, médiatique ou politique.

Haro sur le masculin !

Cassez du sucre sur tout ce qui représente la réalité masculine dans notre société, et vous serez accueillie à bras ouverts en faisant étalage de votre novlangue néo féministe faite de termes et expressions aussi savoureuses que choisies telles que « masculinité toxique », « manspreading », « mansplaining », « slutshaming », « transphobe », « hétérosexisme », « hétéronormativité », et tant d’autres désopilantes joyeusetés.

Maintenant voilà, votre discours, bien qu’omniprésent dans nos universités, médias et instances politiques, reste passablement étranger à l’ensemble de la population qui, soit n’y a jamais vraiment prêté attention, soit le trouve risible et sans intérêt.  Il ne touche qu’une minorité d’idéologues qui, comme vous, se croit détentrice d’un savoir salutaire et investie d’une mission libératrice.

Les gens s’en fichent éperduement…

La plupart des gens dits à tort « ordinaires » sont aux prises avec des problèmes bien réels comme les fins de mois serrées, les problèmes des enfants à l’école, le panier d’épicerie qui coûte de plus en plus cher, l’incertitude du lendemain face à une pandémie dont l’impact reste indéfini, gérée par des décideurs qui semblent improviser au jour le jour.

Bref, les affres d’un patriarcat tentaculaire qui ne survivrait que pour opprimer toujours davantage les femmes et les filles alors que la condition féminine ne s’est jamais aussi bien portée au Québec, leur passe mille pieds par-dessus la tête.  Pour ce qui est du multiculturalisme mur à mur que vous défendez, le soutien massif de la population à la loi 21 parle de lui-même : vous êtes hors-jeu.

Comment devenir enfin victime

Comment alors persuader ces gens que vous trouvez endormis que vous êtes une victime messianique défendant de nobles principes humanitaires, véritable Martin Luther King de la condition féminine ou du multiculturalisme ?

Facile.  Si vous avez compris la force des médias, sociaux et main stream, et développé l’art de vous en servir, arrangez-vous pour soulever une vague d’indignation contre vous en cognant sur le seul groupe d’individus envers lequel on tolère le mépris et l’hostilité allant jusqu’à la plus profonde aversion : l’homme blanc hétéro.

Carburer à l’indignation… des autres !

Avec un peu de chance, dépendamment de votre rayonnement, vous pourrez espérer attiser l’indignation d’un ou de plusieurs chroniqueurs bien en vue pour ensuite présenter votre numéro de victime en proie au « harcèlement » et à la « haine » de vos détracteurs.  Qui sait, peut-être arriverez-vous ainsi à décrocher quelques entrevues rémunérées ou à mousser les ventes faméliques d’un essai foireux.

Si vous n’avez aucun rayonnement médiatique, vous pouvez en créer un instantanément en accusant publiquement une personnalité bien en vue d’agression sexuelle. La vérité importe peu dans ce genre de stratégie et, même une fois qu’il aura été clairement établi que vous n’avez subi aucuns sévices, vous n’aurez jamais à répondre de vos actes devant la justice.  En ce qui a trait au public, en revanche, il pourrait en aller différemment.

Une profession inutile et toxique

La profession de victime professionnelle, pour inutile et toxique qu’elle soit, est promue à un bel avenir au Québec, comme partout en Occident.

Il suffit de constater le recul de l’intelligence et de la liberté d’expression devant les cris d’indignation inspirés par l’emploi du mot « nègre », par le constat pourtant évident que seules les femmes peuvent être menstruées, ou par l’emploi de l’expression « blanchissant » sur certains cosmétiques de L’Oréal, pour s’en convaincre.  Quelques exemples parmi une multitude…

La misogynie, bien sûr, vous connaissez, mais… la misandrie ?

Les ridicules et assommantes tempêtes médiatiques ayant pour objets les faux problèmes du « racisme systémique » québécois et la « transphobie » de JK Rowling, qui a osé le « blasphème » que seules les personnes de sexe féminin peuvent être menstruées, sont-elles les signes avant-coureurs d’une accalmie de la pandémie devenue le principal sujet d’actualité ?

On souhaiterait plutôt un retour à la pondération, au bon sens, à l’analyse objective et sans préjugés idéologiques, mais c’est sans doute trop espérer de la nature humaine.  Au fond, peut-on parler de retour à des attitudes salutaires délaissées depuis longtemps, si elles ont jamais existé ?

Dans son brillant et controversé essai intitulé Manifeste d’un salaud, Roch Côté brossait un portrait à la fois impitoyable et lucide du milieu universitaire québécois, déjà infesté de dérives idéologiques d’extrême gauche et néo-féministes et de l’intolérance fanatisée qui les accompagnent inévitablement.  Son livre est paru en 1990, il y a trente ans.  Prophétique.

La misandrie, l’éléphant dans le salon

Alors que les pseudos intellectuels de la gauche régressive se complaisent en psychodrames qui les font se sentir exister, au détour d’une morne existence faite d’atermoiements stériles et de borborygmes qu’ils prennent pour des révélations, un débat pourtant essentiel peine à franchir la ligne d’arrivée de nos médias.

Promenez-vous dans la rue et demandez au hasard à dix personnes – bien sûr en respectant la distanciation physique… – ce qu’est la misogynie, il y a fort à parier que toutes vous répondront qu’il s’agit de la haine ou du mépris envers les femmes.  Demandez aux mêmes personnes ce qu’est la misandrie et je vous parie que vous serez chanceux si vous en trouvez deux ou trois qui sauront de quoi vous parlez…

Le sexisme envers l’homme blanc hétéro ?  « Full cool ! »

Et vous-même, savez-vous que la misandrie est la haine ou le mépris envers les hommes ?  En fait, de toutes les formes de discriminations, celle manifestée envers l’homme blanc, hétérosexuel, « cisgenre » et quinquagénaire est la seule tolérée.  Pire encore, elle est valorisée, « tendance », « chill », « full cool » et aussi à la mode de nos jours que la mini-jupe dans les années 60 ou les pantalons à pattes d’éléphant dans les années 70.

« Il y a bien deux sexismes. » – Patrick Guillot

Un essayiste, Patrick Guillot, peu connu au Québec, mais bien davantage en France, s’est penché sur le phénomène social de la misandrie au fil des siècles.  Guillot s’interroge depuis plus de 20 ans sur les différentes formes de sexisme.  Il est l’auteur de Quand les hommes parlent, La cause des hommes, pour la paix des sexes et a cofondé en 2008 le Groupe d’études sur les sexismes. Il vient de publier, aux éditions De Varly, un nouvel essai intitulé Misogynie, misandrie, il y a deux sexismes. 

Son éditeur présente ainsi son ouvrage :

« Dans son histoire, le féminisme a eu des adversaires bien identifiés : la misogynie, le conservatisme, le puritanisme, etc.  Mais il semble que l’on assiste à l’émergence d’un autre adversaire, plus sournois et peut-être plus dangereux : la misandrie, autrement dit le sexisme contre les hommes.  Car il y a bien deux sexismes…

Là où le féminisme demande que la valeur des femmes soit reconnue à l’égal de celle des hommes, la misandrie affirme que les hommes sont d’une nature inférieure, en particulier au plan moral.

Là où le féminisme appelle à plus de respect dans les rapports humains, la misandrie prône la haine des hommes.

Là où le féminisme revendique l’égalité des droits entre les sexes, la misandrie exige des droits supérieurs pour le féminin. 

Paradoxalement, même si elle en est une caricature, la misandrie excelle à utiliser le féminisme comme paravent.  Il y a là un réel danger pour ce dernier : lorsque les deux courants sont confondus, des points de vue misandres peuvent lui être abusivement attribués, et il s’en trouve discrédité.

Refusant cette confusion, l’auteur s’efforce d’établir entre eux une claire distinction, aussi bien dans l’histoire que dans l’actualité. »

Le néo-féminisme, le bras armé de la misandrie ?

Dans cette présentation de l’essai de Patrick Guilot, une phrase m’interpelle particulièrement : « Paradoxalement, même si elle en est une caricature, la misandrie excelle à utiliser le féminisme comme paravent.  Il y a là un réel danger pour ce dernier : lorsque les deux courants sont confondus, des points de vue misandres peuvent lui être abusivement attribués, et il s’en trouve discrédité. »

Comment ne pas voir dans ce constat une définition de cette aberration idéologique de plus en plus dénoncée par l’expression « néo-féminisme » ?  Nul doute que cette mouvance haineuse et fanatisée est devenue le bras armé d’un sexisme envers les hommes qui s’exprime en toute impunité dans nos publicités, nos films, nos téléséries, nos téléromans, et jusque dans nos arènes politiques, institutionnelles et démocratiques ainsi que dans nos médias d’information.

Cette dérive n’est pas que québécoise, elle est occidentale.  Patrick Guillot, par ailleurs Français, est un lanceur d’alarme.  Sa parole, claire, articulée, documentée et pondérée, mérite notre attention.

Nouvelle trouvaille néo féministe : le viol par le regard !

Chaque fois que je pense que nous avons touché le fond du baril avec une nouvelle lubie néo féministe, il se trouve des excentriques pour me démontrer « qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire », selon l’expression convenue. 

Après le patriarcat du steak, l’air conditionné sexiste, la fermeture éclair dorsale oppressive, la galanterie violente, les changements climatiques patriarcaux et la « culture du viol » omniprésente dans nos universités, voici les femmes visées par un nouveau péril dont la plupart ne soupçonnait même pas la réalité : le viol par le regard !  On rigole plus, là.

La paranoïa sexuelle érigée en système

C’est un article du magazine Libération qui nous annonce cette nouvelle trouvaille avec une introduction pour le moins sidérante :

« A partir de quel moment le regard posé sur vous porte-t-il atteinte à votre intégrité ? Venu des Etats-Unis, le concept de «eye rape» gagne l’Europe. Pourra-t-on bientôt porter plainte contre un regard jugé insistant, dégradant ou non-désiré ? »

Vous avez bien lu.  Et ne croyez pas que ce genre de lubie ne nous ait pas déjà atteint.  J’ai déjà glissé dans un ou deux de mes billets cette citation révélatrice, datant déjà de 2015, du Comité Femme de l’université Laval, obnubilé par la « culture du viol » :

« Un regard trop insistant, une blague insidieuse, un geste inapproprié, la persistance d’un flirt non désiré, tout cela participe à la culture du viol. »

Vaudeville militant

« Un regard trop insistant…  Culture du viol… » L’article de Libération nous illustre par ailleurs de quelle façon stupidement agressante, des « militantes » s’y sont prises pour « sensibiliser » les méchants hommes, de facto considérés comme nécessairement prédateurs sexuels :

« 14 juin 2019, Genève. Lors d’une grande marche pour les droits des femmes, une cohorte d’adolescentes se met à scander un slogan –«Ne nous regardez pas !»–, en faisant tout ce qu’elle peut pour attirer l’attention. Longeant la terrasse d’un café où des gens sont paisiblement attablés, elles redoublent d’énergie –«Ne nous regardez pas !» Fusillant du regard les hommes (héberlués) devant qui elles passent, elles leur intiment l’ordre de détourner les yeux, comme si le fait d’être vues portait atteinte à leur personne. Le spectacle est absurde mais significatif : partant du principe que le «regard masculin» (male gaze) est par essence celui d’un prédateur –un regard qui vous déshabille–, certaines femmes l’assimilent à une forme insupportable de domination. »

Paranoïa de domination masculine et sexuelle

Bref, nous ne sommes pas loin de la paranoïa de domination masculine et sexuelle entretenue par nos néo féministes québécoises à propos de la galanterie, qui serait à leurs yeux, au mieux, du « sexisme bienveillant », au pire, une « forme de violence et de possessivité », comme nous l’a révélé Judith Lussier.

Au Québec, en Suisse ou ailleurs, on observe la même obsession à voir du harcèlement sexuel dans les comportements les plus anodins :

« Depuis 2012, la définition du harcèlement sexuel s’est d’ailleurs à ce point élargie qu’elle inclut maintenant les notions dangereusement floues de «dignité» et d’«offense».

« (…) A Lausanne, depuis novembre 2019, une app permet de «signaler» à la police toutes les formes d’inconduite sexuelle, telles que : «sifflement», «remarque à caractère sexuel/sexiste», «bruitage, gestes obscènes», «frottement», et… au sommet de la liste, «regard insistant». »

Ça pourrait nous arriver

Imaginez, des policiers, sans doute en effectifs aussi insuffisants que chez nous, contraints, sous peine de se voir accusés de complicité avec les « agresseurs », d’intervenir à la moindre plainte de « regard insistant ».  Et que faut-il penser des plaignantes, si fragiles qu’un regard suffise à les bouleverser ?  Ne se trouvent-t-elles pas infantilisées comme de pauvres petites choses sans défense ?

Nous n’en sommes pas encore rendus là, mais nos idéologues universitaires entretiennent un tel climat de paranoïa sexuelle, que ce qui arrive en ce moment à Lausanne pourrait bien atteindre nos localités.   Notre système d’éducation est déjà intoxiqué, comme je le soulignais il y a deux ans.

« Pas équipés pour comprendre ce qu’est le consentement »

Les notions de ce qu’est une agression sexuelle sont devenues à ce point confuses, qu’Hélène David, alors ministre de l’Enseignement supérieur, avait jugé opportun de déclarer déjà en novembre 2017 :

« Les cégépiens ne se sentent pas équipés pour comprendre ce qu’est le consentement. Même après avoir vu la vidéo sur la tasse de thé […] ils avouent ne pas être capables d’évaluer par eux-mêmes s’ils ont toujours donné leur consentement », a-t-elle mentionné. »

Souhaitons-leur de pouvoir retrouver leurs salles de cours…  Bien sûr, des jeunes adultes ayant bénéficié d’un solide environnement familial trouveront ridicules les prétentions de l’ex-ministre, avec raison, mais qu’adviendra-t-il de jeunes insécures et manipulables, une fois contaminés par le discours victimaire et alarmiste ambiant.  N’oublions pas la déclaration du Comité Femme de l’université Laval : même un regard insistant participe à la « culture du viol »…

Des « sentinelles » à la rescousse !

La situation est à ce point consternante, semble-t-il, que nos établissements collégiaux nécessiteraient l’instauration de « sentinelles » afin de protéger nos étudiantes contre les dangereux prédateurs que sont nos garçons, comme l’expliquait le comité de la condition des femmes de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) :

« En matière de prévention, l’une des idées proposées par le comité de la condition des femmes est de créer, dans chaque cégep, un « comité intercatégoriel de concertation » composé de représentants étudiants et syndicaux, d’une infirmière, d’un psychologue, d’une travailleuse sociale et d’un membre de la direction, soutenu par un intervenant spécialisé provenant d’un organisme d’aide aux victimes. »

Ne souriez pas trop vite…

Imaginez si le viol par le regard finit par être reconnu socialement.  Faudra-t-il mobiliser l’armée, les corps policiers, dans nos établissements et partout ailleurs ?  Ce concept ridicule peut faire sourire.  Celui voulant qu’un jour un ado puisse se déclarer de sexe opposé sans que l’on puisse le contredire sous peine d’être accusé de transphobie aussi aurait pu faire sourire il y a quelques années.  Il est maintenant réalité…

Ce billet a été publié précédemment dans dixquatre.com le16 janvier 2020.

Halte là ! La galanterie est un sexisme « bienveillant », affirment des féministes…

Ce billet, paru précédemment le 5 mars 2018 dans dixquatre.com reste - hélas ! - plus que jamais d'actualité.

Eh oui, messieurs, tenez-vous le pour dit, la prochaine fois que vous tiendrez la porte à une femme, que vous ramasserez un objet qu’elle aura laissé choir, ou que vous l’aiderez à mettre son manteau : vous vous faites les complices d’une sournoise domination patriarcale. C’est du moins le propos audacieux d’éminentes féministes ô combien conscientisées qui ont su voir clair dans votre petit jeu…

Dans la Pravda féministe du Conseil du statut de la femme, la Gazette des femmes, Marie Lachance, afin de s’assurer que ses lectrices comprennent bien son propos, fait cette distinction essentielle : « On a toutes et tous tendance à confondre courtoisie et galanterie. Si l’une aide au mieux vivre ensemble, l’autre siège à la table du sexisme ordinaire. Explications en mots. Et en dessins à colorier! » Vous avez bien lu, « en dessins à colorier » ! Voici à quel niveau didactique en arrive le CSF. Quelle marque de respect envers l’intelligence de ses lectrices !…

Si bien partie, Mme Lachance enchaîne avec le concept de « sexisme bienveillant », une nouveauté du même acabit que la « culture du viol », si populaire par les temps qui courent : « Messieurs, si vous portez systématiquement les paquets d’une amie, mais que vous ne le faites pas forcément pour un ami, vous reproduisez – peut-être inconsciemment – une forme de sexisme bienveillant. Un sexisme ordinaire pas facile à détecter, parce que confondu avec la politesse, la courtoisie, la générosité… »

À la veille de la nouvelle année, Raphaëlle Rémy-Leleu (non, ce nom n’est pas une blague…), porte-parole d’Osez le féminisme (celui-là non plus) renchérissait dans LCI : « La galanterie instille, préserve et développe l’idée que les femmes sont inférieures. Elle fait partie de ces incessantes cordes de rappel qui mettent l’homme dans une position de pouvoir, très valorisée, sous couvert d’être protecteur. Et si ça n’était qu’une question de politesse : qu’on nous explique en quoi la politesse devrait dépendre du sexe d’une personne. On peut être bienveillant envers tout le monde. Être bienveillant et poli envers tout le monde, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, c’est peut-être le conseil à retenir, en guise de résolution pour la nouvelle année. »

Je suis d’accord avec la fin de son énoncé : pourquoi ne pas développer la gentillesse envers tout le monde ? Mais il y a un hic. Comment Mme Rémy-Leleu et ses semblables feront-elles la différence entre un homme qui leur tiendra la porte par gentillesse et un autre par galanterie ? Y aura-t-il quelque indice dans le mouvement même du suspect qui aidera la féministe avertie à faire la différence entre les deux attitudes ? Faudra-t-il enquêter sur le passé de l’individu afin de déterminer s’il tient tout autant la porte à des hommes ou à des enfants ? Tout un défi, à la mesure du discernement féministe…

Le sexisme « ambivalent »…

Dans le même article, on peut s’instruire sur le concept si éclairant de sexisme « ambivalent » : « […] C’est la théorie du « sexisme ambivalent », et on la doit à Susan Fiske et Peter Glick, professeurs de psychologie. En clair, ils estiment dans leurs travaux que le sexisme existe sous différentes formes. La première, le sexisme hostile, est celui qui est visible et qui affiche une discrimination aux yeux de tous : par exemple, un salaire moindre pour une femme ou des commentaires rabaissants. Mais il existe aussi, selon ces chercheurs, un « sexisme bienveillant », qui part d’une bonne intention, mais qui ramène quand-même la femme à un statut d’infériorité : exemple, la galanterie. »

Je me demande où en serait notre pauvre humanité sans la contribution essentielle de tels penseurs. On ne les payera jamais assez pour nous ouvrir les yeux sur tant de turpitudes…

Bien sûr, toute symphonie victimaire comporte à l’occasion quelques fausses notes, comme en témoigne cette opinion dissidente de Virginie Girod, auteure et historienne sur la condition féminine :

« Je ne me sens pas attaquée par un homme qui porte ma valise ou qui me tient une porte parce que je ne me suis jamais sentie inférieure à un homme, je n’ai pas ce complexe qu’on beaucoup de féministes radicales adeptes de la théorie du genre. L’homme et la femme sont complémentaires en bien des domaines, ce qui n’implique pas forcément une subordination de l’un à l’autre. La vraie égalité n’est pas l’égalitarisme mais la reconnaissance des qualités de l’autre dans le respect de ses différences. »

Finalement, la confiance en soi et l’épanouissement personnel dans le « respect des différences » seraient-ils des concepts antiféministes ? Faut croire que oui, selon nos idéologues chéries, pour qui mieux vaut vivre frustrée et « conscientisée » que radieuse et féminine…

Tous les hommes profitent de la « culture du viol », croit une chercheuse !

Suzanne Zaccour
C’est fou les perles de sagesse que l’on peut découvrir en consultant La gazette des femmes, cette parution du Conseil du statut de la femme qui nous sensibilise à tant de « réalités » qui resteraient méconnues sans le précieux concours de ses journalistes.  Nos impôts sont bien investis.

On y apprend qu’il existe un sexisme bienveillant, la galanterie, que la ménopause peut devenir une construction sociale, et maintenant, que même les hommes les plus inoffensifs profitent de la « culture du viol ».  Nous vivons une époque formidable.

C’est cette fois par l’entremise de l’intervieweuse Pascale Navarro, énergique défenseuse de la parité mur à mur et qui s’est également signalée par sa condamnation de la nudité féminine dans l’art, que nous découvrons, émerveillés, les doctes propos de Suzanne Zaccour, doctorante en droit à l’université d’Oxford et « autrice » de La fabrique du viol, un essai, on s’en doute, des plus éclairants.

« Viol » et « agression sexuelle » doivent devenir synonymes !

Alors que, de plus en plus, tout et n’importe quoi, un regard insistant, un sifflement dans la rue, une plaisanterie grivoise, peut être considéré comme une agression sexuelle, Mme Zaccour, ne reculant devant aucune inhibition, considère que toute forme d’agression sexuelle devrait être regardée comme un viol :

« Je fais le choix d’utiliser les deux mots (« viol » et « agression sexuelle ») comme synonymes. D’après le droit canadien, l’agression sexuelle correspond à n’importe quel geste sexuel commis sans le consentement de l’autre personne. Le viol n’a pas de définition dans la législation canadienne, mais il est souvent compris dans un sens plus restrictif. C’est ce sens restrictif de « pénétration sans consentement » que j’essaie de faire tomber. Le mot « viol » est fort, utilisé dans le langage courant et dans l’expression « culture du viol ». C’est donc important d’en moderniser le sens. »

Traduit en langage clair, « moderniser le sens » signifie-t-il que tout et n’importe quoi risque de devenir un viol ?

Quand Mme Zaccour affirme que, selon le droit canadien, l’agression sexuelle correspond à « n’importe quel geste sexuel commis sans le consentement de l’autre personne », elle extrapole quelque peu.  En fait, il s’agit en réalité de « tout contact physique de nature sexuelle posé sans le consentement de la personne, allant des attouchements à la relation sexuelle complète », pour les agressions sexuelles de niveau 1, les moins graves, selon le code criminel canadien.

Visiblement, la chercheuse confond – délibérément ? – la définition du droit canadien avec celle du Secrétariat à la condition féminine : « Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage. »

À l’instar du SCF, Mme Zaccour prend ses désirs pour des réalités.

Les hommes, tous coupables !

Commentant la publicité misandre de Gillette, qui tentait, sous prétexte de sensibilisation, de culpabiliser les hommes sur leur présumé penchant généralisé pour la « masculinité toxique », la néo féministe affirme :

« S’ils (les hommes) se rendent compte qu’ils font partie du problème, on peut dire qu’il y a une réponse positive de leur part. Il faut comprendre que, même quand les hommes ne sont pas personnellement responsables d’une agression, ils profitent quand même d’un système : celui de la culture du viol. C’est ce que j’essaie de démontrer, c’est ma principale motivation. »

Vous avez bien lu. Si vous êtes un homme, que vous soyez un violeur en série ou doux comme un agneau, vous profitez de la « culture du viol », ce concept vague et indéfini qu’il est cependant impératif de reconnaître comme une problématique mortifère de notre société « patriarcale ».  Bref, les hommes sont tous coupables, selon « l’autrice ».

Les bons gars tirent parti du sentiment de danger causé par les « bad boys »…

Avoir vécu si vieux sans réaliser à quel point je faisais partie de la « culture du viol » !  Évidemment, les femmes vivant dans la peur perpétuelle d’une agression, il est normal qu’elles se soumettent à l’autorité protectrice des bons gars présumés, qui ne le sont qu’en apparence :

« Les hommes tirent avantage du sentiment de danger que provoquent les agissements des « mauvais gars ». Les femmes sont sous pression, ce qui fait qu’ils bénéficient d’une certaine disposition ou même d’une soumission de leur part, soumission à toutes sortes de contraintes (esthétiques, sexuelles, domestiques, etc.). On dit souvent : le problème c’est le système, que ce soit les médias, le droit ou la publicité, mais qui contrôle ces systèmes? Réponse : ce sont des individus, et souvent des hommes. Ils doivent reconnaître leur responsabilité individuelle. »

Or donc, parce qu’une minorité d’hommes contrôlent le système – patriarcal, il va sans dire – , monsieur tout le monde doit reconnaître sa responsabilité individuelle à propos d’un contexte sur lequel il n’a absolument aucun contrôle ?  Et tout ça inclut les contraintes esthétiques, sexuelles, domestiques et tutti quanti.  C’est fou le pouvoir sociétal que nous avons, sans même le réaliser.  Ça fait peur…

L’impunité à monsieur tout le monde quand il agresse…

Non seulement, monsieur tout le monde est responsable du comportement des dirigeants de ce monde mais, même lorsqu’il n’est pas « déviant », il peut commettre impunément des agressions :

« C’est pour ça que c’est si important de comprendre ce qu’est la culture du viol : ce ne sont pas des personnes nécessairement déviantes qui commettent des agressions, mais monsieur Tout-le-Monde, parce que la culture dans laquelle nous baignons assure leur impunité. »

Comment douter ensuite de la pertinence de ses propos devant cet extrait de son livre :

« Si j’avais à déterminer quel pourcentage de femmes a vécu une agression sexuelle, je parierais sur les 95 %. D’après mon expérience, presque toutes les femmes adultes ont vécu une agression sexuelle. J’ai reçu plus de confidences de victimes que je ne peux en compter. […] »

Que seraient nos vies sans elles ?

Notre vie serait bien terne sans les doctes enseignements de ces activistes.  L’univers parallèle dans lequel elles évoluent, avec tous ses fantasmes d’oppression patriarcale, de « culture du viol », de « galanterie violente », de « jouets et de livres genrés et sexistes » et de « viol par le regard » n’a pas fini de nous étonner.  Pas de doute, nous vivons une époque formidable.

Ce billet a été publié précédemment dans dixquatre.com le 26 janvier 2020.

mardi 23 mars 2021

Criminalité : 1 auteur présumé sur 4 est de sexe féminin

Dans notre société riche en clichés où les rôles d’homme prédateur et de femme victime sont depuis longtemps devenus une norme sociale, la statistique établissant qu’un auteur présumé sur quatre impliqué dans une affaire criminelle déclarée soit de sexe féminin a de quoi laisser songeur.  Bien sûr, les personnes de sexe féminin restent minoritaires dans ce domaine, mais avouons qu’elles ne le sont pas autant qu’on le supposerait.

Une étude de Statistique Canada intitulée Les contrevenantes au Canada, 2017, réalisée par Laura Savage et rendue publique il y a un an, est à ce propos riche en statistiques :

« En 2017, 942 777 personnes de 12 ans et plus étaient impliquées dans une affaire criminelle déclarée par la police et, parmi ces auteurs présumés, 1 personne sur 4 (25 %) était de sexe fémininNote . »

Taux de criminalité plus élevé chez les jeunes

L’enquête révèle que les taux de criminalité les plus élevés se retrouvaient chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans (2803 auteures présumées pour 100 000 personnes), mais les adolescentes de 12 à 17 ans ne sont pas en reste :

 « Cette tendance était particulièrement évidente chez les personnes de sexe féminin, les taux de criminalité ayant atteint un sommet chez les adolescentes (773 auteures présumées pour 100 000 adolescentes de 12 à 17 ans) (données non présentées). »

La criminalité des adolescentes étant devenue un phénomène en plein essor partout en Occident, il est normal que le Canada ne fasse pas exception :

« Par exemple, les adolescentes représentaient 31 % des auteures présumées d’agression sexuelle de niveau 1, et 59 % des auteures présumées de distribution non consensuelle d’images intimes. De même, la proportion d’auteures présumées était plus élevée parmi les jeunes auteurs présumés que parmi les auteurs présumés d’âge adulte. Par exemple, de tous les jeunes auteurs présumés de communications indécentes ou harcelantes, 41 % étaient de sexe féminin (par rapport à 36 % des auteurs présumés d’âge adulte). »

D’abord, les crimes contre les biens, ensuite la violence

Alors que 35 % des crimes imputés à une personne de sexe féminin concernaient les crimes contre les biens, la violence suivait immédiatement :

« Le quart (25 %) des infractions imputées à des auteures présumées étaient de nature violente. »

Taux d’auteures présumées d’homicide 27 fois plus élevé chez les Autochtones !

Alors que notre perception des femmes autochtones est celle de victimes, cette statistique, touchant spécifiquement les homicides, a par ailleurs de quoi jeter à terre :

« En 2017, au sein de la population de sexe féminin, le taux d’auteures présumées d’homicide était 27 fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones (5,4 pour 100 000 Autochtones de sexe féminin par rapport à 0,2 pour 100 000 non-Autochtones de sexe féminin). Par comparaison, parmi la population de sexe masculin, le taux d’auteurs présumés d’homicide d’origine autochtone était près de 12 fois plus élevé que celui de leurs homologues non autochtones (23,1 auteurs présumés pour 100 000 Autochtones de sexe masculin par rapport à 2,0 pour 100 000 non-Autochtones de sexe masculin). »

Le déni n’est pas une solution

Il ne s’agit pas ici de faire passer les femmes autochtones du statut de victimes tous azimuts à celui de prédatrices meurtrières, mais bien de nuancer une réalité qui a grand besoin de l’être.  Toute médaille a son envers, quoi qu’en pensent certaines idéologues qui vivent dans un déni perpétuel de la violence féminine.

Le refus d’admettre ce fléau implique de ne jamais en identifier les causes et encore moins de développer des pistes de solution, de guérison et de prévention :

« En général, les Autochtones ont tendance à être surreprésentés parmi la population de contrevenants au sein du système de justice pénale et parmi la population de victimes d’actes criminels — une constatation qui peut être attribuable au traumatisme intergénérationnel, à la colonisation, au racisme et à la discrimination, ainsi qu’au manque de financement et de solutions de rechange à l’emprisonnement qui sont culturellement appropriées (Friedland, 2009Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). »

Données manquantes

Sans doute parce les personnes de sexe féminin restent minoritaires dans le crime, les données manquent sur la criminalité féminine en général :

« Comparativement à la quantité d’études menées sur la criminalité chez les personnes de sexe masculin, on en sait relativement peu sur la nature et l’étendue de la criminalité au sein de la population de sexe féminin (Liddell et Martinovic, 2013). »

Deux poids, deux mesures ?

Est-ce le manque de données qui influence une plus grande clémence des tribunaux envers les personnes de sexe féminin accusées de crime violent ?  Le constat est sans appel :

 « Les crimes violents commis par une personne de sexe masculin sont plus susceptibles de mener à un verdict de culpabilité, tandis que ceux perpétrés par une personne de sexe féminin sont plus susceptibles de se solder par un arrêt ou un retrait. »

Même reconnues coupables, leurs sentences sont moins lourdes :

« (…) En 2015-2016, les contrevenantes adultes qui ont été reconnues coupables de crimes violents étaient près de deux fois moins susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’être condamnées à une peine d’emprisonnement (22 % par rapport à 39 %) (graphique 5).) »

Comment régler un problème dont on nie l’existence ?

Une conclusion générale se dégage de cette étude, riche en statistiques : tout comme dans le cas des prédatrices sexuelles, les contrevenantes toutes catégories restent sans doute sous représentées, mais elles n’en demeurent pas moins sous-estimées au chapitre de leur impact sociétal comme de leur nombre.

Cette réalité entraîne deux conséquences fâcheuses : leurs victimes ne sont pas autant reconnues qu’elles le devraient, et la criminalité féminine étant banalisée, ses causes restent ignorées.  Comment régler ou gérer une problématique quand on ferme délibérément les yeux sur ses origines ?

Publié précédemment dans dixquatre.com le 22 janvier 2020.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...