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Maxime Roussy |
Roussy a été arrêté non loin de chez lui dans le secteur Laterrière, à Saguenay, le 27 avril, dans le cadre d’une « opération policière », nous apprenait TVA. En quoi au juste consistait ladite opération, orchestrée principalement par la police de Montréal : mise en scène sur les lieux, traquenard informatique, ou simplement arrestation dans les formes ? Nul ne saurait le dire. Admettons que l’expression employée donne libre cours à plus d’une interprétation d’un événement qui, pour spectaculaire et choquant qu’il puisse paraître à prime abord, ne nous est pas relaté de façon très détaillée, ou beaucoup s’en faut.
L’auteur, libéré sous caution, devra se présenter à Montréal en juin prochain pour répondre de six chefs d’accusation. Il a dû s’engager à ne pas entrer en contact avec la victime, à se tenir loin des parcs et à ne pas utiliser d’ordinateur.
Les faits présumés
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Roussy se présentera à Montréal en juin. |
Selon la présumée victime, c’est lors d’un salon du livre que sa route devait croiser celle de l’écrivain. S’en serait suivie une correspondance par courriels, qui aurait mené à un premier rendez-vous l’année suivante, dans le cadre d’un déplacement nécessité par le métier de Roussy. En fait, toutes les rencontres se seraient déroulées dans des chambres d’hôtel de la région montréalaise, dont est native la jeune fille mineure, qui a décidé de son propre chef de porter les accusations.
« C’est évident que sa mise en accusation est un choc pour lui, devait affirmer à TVA son avocate, Karen Inkel, mais je n’ai pas eu l’occasion de voir la preuve. » Moi encore moins, vous vous en doutez, et vous non plus.
Plusieurs détails dérangent mon esprit spontanément tordu et corrodé par le doute. Où étaient et où sont encore les parents dans toute cette histoire ? On en entend pas parler. Cette gamine doit pourtant bien en avoir. Rappelons cependant que c’est elle, et non ses géniteurs, qui a porté plainte. L’ont-ils appuyée, soutenue ou éventuellement contrainte dans cette démarche ?
On nous demande de prendre pour acquit qu’une jeune fille, qui avait 12 ans au moment des premières agressions, a pu se rendre par la suite dans plusieurs chambres d’hôtel de la région montréalaise, au risque d’être vue par des clients, du personnel, des sous-traitants, des passants, sans que ses visites à une personnalité aussi connue des jeunes ne soit percée à jour ou même, simplement suspectée durant tout ce temps ? Roussy aurait-il été à ce point aveuglé par ses hypothétiques pulsions pédophiles pour prendre de tels risques répétés ?
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La région de Montréal, un vaste territoire... |
Et puis, la région montréalaise, savez-vous que c’est grand ? Plus de la moitié de la province y vit. Comment la gamine se déplaçait-elle à travers un aussi vaste territoire ? Je veux bien croire que le transport en commun de la ville de Montréal soit digne d’éloge, mais il est question ici de la région. Comme la présumée victime était mineure, il fallait nécessairement que quelqu’un la véhicule. S’agissait-il de l’accusé lui-même ? Pas clair, tout ça.
Ici encore, la question des parents s’impose : où étaient-ils donc durant ces agressions présumées ? Comment ont-ils fait pour ne pas en avoir connaissance, pour ne pas entretenir de doutes ? Leur fille a-t-elle pu les rouler dans la farine autant de fois en dissimulant ce qui a toutes les apparences d’une double vie ? Ou pire, les parents auraient-ils eux-mêmes servi de chauffeurs en vue de déposer leur propre enfant à la porte de son agresseur ? Absurde !
« Opération policière »
Il ne nous reste qu’à nous rabattre sur la preuve recueillie à la suite de « l’opération policière » évoquée par TVA. Sans doute des enquêteurs consciencieux ont-ils accumulé des indices accablants qui justifient qu’un homme voie son existence basculer du jour au lendemain afin de répondre des accusations sérieuses et crédibles qui pèsent contre lui ? Bien sûr. Vous faites encore confiance à nos services policiers et à notre Justice, vous ? Moi aussi, j’ai mes doutes…
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Les policiers n'ont pas toujours l'heure juste... |
En fait, les fiascos accumulés au fil des ans s'appuyant sur des allégations non fondés portées contre d’honnêtes citoyens devraient nous inciter à la prudence avant de condamner Roussy. Dans cette optique, on pourrait citer les cas trop célèbres de Harold Bouchard, Michel Dumont et d’autres, moins connus, de nombreux ex-conjoints, pères de famille et collègues de travail, victimes non seulement de fausses allégations, mais également des incuries répétées de services policiers sans éthique et d’un appareil judiciaire d’une grave incompétence.
On se demandera encore comment il se fait qu’au cours de la dernière année seulement, 600 profs masculins aient déserté les écoles tandis que la Fédération des syndicats de l’enseignement dénonçait dès 2009 la problématique de la surmultiplication des fausses accusations en milieu scolaire.
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L'auteur Claude Champagne prône la prudence. |
Malgré ces réalités, qui devraient inciter à la prudence, la page Facebook de Roussy était littéralement submergée de messages de déception et d’injures le condamnant à l’avance, adressés en majorité par des jeunes, au lendemain de son arrestation. Là encore, où se trouvent donc les parents ? Ses collègues écrivains se sont pour la plupart montrés prudents, s’en remettant au processus judiciaire. Claude Champagne, auteur du roman Le treizième crâne, déclarait quant à lui à La Presse : « J’ai de la peine pour sa famille, il a quatre enfants. Je ne veux pas porter de jugement tant que ce ne sera pas confirmé. J’ai connu un homme dont la carrière de professeur a été détruite par de fausses allégations. »
Suis-je en train de vous dire que Maxime Roussy est innocent ? En aucun cas. J’affirme cependant la nécessité de défendre la présomption d’innocence, quitte à l’opposer au discours vindicatif des tenantes d’un féminisme vermoulu la condamnant en nous brandissant leurs statistiques biaisées et leur discours victimaire. Non, après examen du peu que je sache, et compte tenu du fait que le procès n’a toujours pas eu lieu, je ne peux dire si Roussy est coupable ou innocent. Et vous non plus.