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Madame, Mademoiselle, quelle différence ? |
L’initiative de Osez le féminisme s’inscrit dans la continuité de leur campagne si pénétrante intitulée Osez le clitoris. Au pouvoir de la parole, il faut sans hésiter subordonner celui du toucher : tandis que les mots jaillissent ainsi de la bouche pour atteindre un vaste auditoire, les doigts sortent on ne sait d’où pour aller se loger dans l’intimité. Voilà qui donne un sens renouvelé aux vieux adages Avoir la main heureuse ou Mettre le doigt dessus. Dans le cas de la parole comme dans celui du toucher, la contribution de l’État français, ou qui sait, sa participation active, est ardemment sollicitée, quitte à ce qu’il se voie forcer la main.
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Nos dictionnaires oseront-ils le féminisme ? |
Ainsi nos vaillantes militantes ont-elles décidé de délester leurs Robert (ne vous méprenez pas, je parle ici des dictionnaires, le 1 et le 2) de toute terminologie jugée sexiste par elles et de vivre désormais avec une case en moins. Vont-elles assez loin dans leurs tâtonnements ? Leurs mâles aficionados les soutiennent-ils avec toute l’ardeur que leur position exige en gardant bien alerte leur missionnaire droiture ? Assument-ils pleinement leurs devoirs conjugués ?
C’est afin de les motiver que je pointe quelques ouvertures langagières à l’attention de ces subalternes si progressistes qui militent en vue de l’atteinte d’un grand plateau social uniformément féministe. Aussi, je les interpelle. Au lieu de dire « une paire de bas », pourquoi ne pas opter plutôt pour « une mère de bas », vous en aurez davantage pour votre argent. Au lieu de dire « une dame très comme il faut », allez-y donc d’un coquin – mais respectueux - « une dame très comme elle faute ». Là aussi, vous pourriez en obtenir plus pour votre argent. En ces heures cruciales où les droits des femmes demeurent si traîtreusement menacés par la turpitude sémantique, Messieurs, ne rendez pas vos tabliers !
Soutenons nos mammocrates !
Salutairement conscientisé par autant de vigilance que de sagacité, je me sens obligé de contribuer bien humblement à cette guérilla lexicographique avec quelques néologismes. Ainsi, mammocrate désignera toute militante qui, au nom des droits des femmes, participe à la négation de ceux des garçons à un système d’éducation inutilement adapté à leurs besoins, qui maintient son obstruction aux droits facultatifs des hommes à l’égalité aux soins de santé et services sociaux - incluant celui à des ressources en hébergement - et qui persiste dans la lutte à l’égalité en droit familial, incluant la si démoniaque garde partagée ! Si de telles femmes sont nécessaires !
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Un album bien séditieux... |
Mammocratie définira l’orientation idéologique qui caractérise la mammocrate ainsi que l’intrépide tendance étatique niant jusqu’à la réalité même d’être un homme. De son côté, mammophile définira tout mâle féministement solidaire, dans une optique militante, et mammophilie, sa condition, au demeurant fort peu masculine.
Je sais, le séditieux bédéiste Serge Ferrand avait déjà popularisé vaginocrate, qui avait servi de titre à ses deux célèbres albums si décapants. Je trouve mon alternative plus conviviale. N’est-il pas sympathique, le côté protubérant et rebondi de mammocrate, faisant écho à phallocrate, son… pendant masculin ? C’est aussi en hommage à l’humour involontaire de certaines porte-parole féministes, telles Anne-France Goldwater et la présidente sortante du CSF, Christiane Pelchat, que j’ai concocté gestapoune, amalgame de Poune - surnom de la défunte comique québécoise - et d’une tendance un rien fascisante.
Ayant remarqué la prédisposition de certaines blogueuses à se défendre de commentaires qu’elles jugent impies en brandissant le nom tant honni de Marc Lépine, j’ai estimé que le néologisme marclépinisation s’imposait afin de qualifier leur système de défense idéologique. Elles m’en seront certainement reconnaissantes. Mais est-ce que j’en fais bien assez ?
Prendre une femme par la main
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Duteil :une oeuvre à l'influence imprévisible... |
Je sais bien qu’il existe déjà plusieurs chants et hymnes féministes, mais je m’en voudrais de ne pas profiter de cette occasion pour en proposer un de ma façon, en guise de soutien sincère. N’étant pas doué pour la musique, c’est à Yves Duteil que j’emprunterai la mélodie de Prendre un enfant par le main pour y substituer un texte de mon cru. Je m’excuse d’avance à l’auteur avant de conclure sur cette note émue :
Prendre une femme par la main,
Subventionner ses besoins,
Pour lui donner la confiance en son pas,
Légiférer cas par cas,
Discriminer « positive »,
Et chanter « Chapeau les filles »,
Sans faire défaut, toujours la soutenir,
Sans ça, elle va défaillir,
Pour des programmes aux concepts aériens,
Prendre notre argent pour le sien.
Mobilisons magistrats,
Ôtons à l’homme tous ses droits,
Arrêtons-le, qu’on en fasse un pariât,
Comme ferait Torquemada,
La femme est une maman,
Laissons-lui donc les enfants,
Loin d’eux, éloignons ce mâle dominant,
Dans un sordide logement,
L’État finira par pouvoir enfin,
Prendre nos enfants pour les siens.