Comme il fallait s'y attendre, la neuvaine du men bashing chère au mouvement féministe québécois et occidental vient de débuter ce 25 novembre, journée internationale dite de lutte contre la violence faite aux femmes. Les rituelles litanies présentant les femmes comme seules victimes de la violence, et les hommes, comme ses uniques auteurs, si ridicules et réductrices soient-elles, inonderont l'espace médiatique, avec la flasque complaisance de ce qui nous sert de journalistes.
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Le men bashing, un rendez-vous annuel... |
Opportunistes et rapaces par nature, pourquoi nos militantes se priveraient-elles de cette lucrative activité durant laquelle elles se serviront de la cause des femmes à des fins exclusivement corporatistes afin de conserver leur pouvoir étatique et le financement qu'il garantit. Devenus lobby, les groupes féministes tenteront d'accroître leur chiffre d'affaire en nous inondant de statistiques dopées et d'états d'âme victimaires agrémentés d'une idéologie qu'elles voudront faire passer pour la réalité. Le 6 décembre, anniversaire du massacre de Polytechnique, représentera le point culminant de cette écoeurante opération de relations publiques.
Et ça marche, ainsi que l'avait laissé entrevoir en 2008 le Vérificateur général du Québec de l'époque, Renaud Lachance, révélant que le financement déjà plus que substantiel des maisons d'hébergement, les premières à bénéficier des retombées de ce cirque médiatique, avait doublé en cinq ans, passant de 30 à 60 M $, sans étude préalable des agences de santé. Il y a de quoi questionner la pertinence de ces éléphants blancs, puisqu'une étude partielle de Lachance avait démontré que les maisons d'hébergement étaient sous fréquentées et leurs responsables, nullement interpellées quant au maigre bilan de leurs activités. Une maison, financée de près d'un demi-million $, n'avait même pas accueilli dix femmes en une année...
La FFQ, comme d'habitude...
Ne ratant pas la perspective de remplir ses coffres et ceux de ses groupes membres, la Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui devrait se rebaptiser la Fédération féministe du Québec, puisque les femmes qui se retrouvent en elle se raréfient plus vite que les cheveux sur le crâne de James Hyndman, vient de lancer une campagne intitulée 12 jours d'action pour l'élimination de la violence envers les femmes. Une telle neuvaine demeure toujours aussi sexiste pour deux raisons : en ne parlant que de la violence subie par un sexe sur deux, elle ignore délibérément la violence subie par les hommes tout en rendant ces derniers seuls responsables de toute forme de maltraitance.
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Alexa Conradi, distinguée présidente de la FFQ. |
Bien sûr, le lamento sur la violence conjugale et sexuelle sera entonné, afin qu'en bénéficient les maisons d'hébergement et les centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (calacs), consolidant ou augmentant ainsi un financement étatique confortable. On fera encore fi de toutes les études gouvernementales démontrant la parité en violence conjugale, hormis les meurtres entre conjoints, et celles démontrant que toute forme de criminalité est en baisse, particulièrement la violence conjugale et sexuelle.
Toutes les formes de violence sont en baisse, vraiment ? Pas tout à fait : la violence féminine et, parmi elle, adolescente, atteint des sommets de plus en plus problématiques. Mais cette déviance-là, ne comptez pas sur la FFQ ou sur ses membres pour vous en parler, pas plus que des victimes masculines d'agressions sexuelles, les garçons ou les hommes qu'ils deviennent après les abus. Non, il faut que les hommes restent des salauds ! On ne va pas commencer à pleurer sur des victimes masculines, que diable, fussent-elles des gamins !
Il n'y a pas que les hommes qui soient mis de côté par le discours pleurnichard des féministes : les enfants, les aînés, les personnes handicapées, et les communautés culturelles - autres que musulmanes - restent également ignorées.
Le monopole de la souffrance...
« Cette année, nous indique la FFQ, la campagne a pour thème : « Les femmes sont encore victimes de violence parce qu’elles sont des femmes, et aussi parce que :
1) On ne croit pas les femmes
2) On excuse les hommes
3) On garde le silence
4) On propage des stéréotypes sexistes et racistes
« Elle met en évidence que, ici comme ailleurs, les femmes subissent
encore aujourd’hui de la violence parce qu’elles sont des femmes et
l’impunité favorisée par les systèmes judiciaires et étatiques qui
s’avèrent incapables de garantir la sécurité et le respect de la vie des
femmes. »
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Femme battue : le seul visage du féminisme ? |
L'argumentaire de la FFQ se révèle si fallacieux qu'on peut le retourner comme une crêpe. Au fond, on pourrait tout aussi bien évoquer les quatre mêmes motifs afin d'expliquer le violence faite aux hommes :
1) On ne croit pas les hommes;
2) On excuse les femmes;
3) On garde le silence;
4) On propage des stéréotypes sexistes et racistes.
Et l'on pourrait également reprendre la suite : « Ici comme ailleurs, les hommes subissent encore aujourd’hui de la violence parce qu'ils sont des hommes et l’impunité favorisée par les systèmes judiciaires et étatiques qui s’avèrent incapables de garantir la sécurité et le respect de la vie des hommes. » Après tout, ces derniers ne représentent-ils pas, selon Statistique Canada, plus de 70 % des victimes d'homicide au Canada ? Le Canada n'est pourtant pas un pays où la violence est aussi répandue qu'en Iran, en Irak, en Arabie saoudite, ou en Israël, non ?
À cette violence extrême, on pourrait ajouter la fréquente violence policière, pour les hommes arrêtés sans motif sur simple accusation d'une conjointe intrigante, dans le cadre du protocole d'intervention en violence conjugale, la violence judiciaire, qui fait que des hommes inoffensifs sont traités comme des criminels en puissance, ou la violence par omission, par l'indifférence étatique à l'égard de la gent masculine et par l'absence de ressources pour les hommes en détresse.
Les garçons comptent moins que les femmes ?
Une étude ontarienne, citée dans l'excellent document intitulé Le garçon invisible, réalisé par l’Association des familles d’accueil du Canada (AFAC) pour le compte du Centre national d’information sur la violence dans la famille, de Santé Canada, corrobore cette hypothèse en précisant notamment que les garçons demeurent surreprésentés chez les jeunes
dans les catégories des mauvais traitements physiques avec des
pourcentages de 59 % chez les 0-3 ans, 56 % pour les 4-7 ans et de 55 %
pour les 8-11 ans. Ces majorités peuvent paraître courtes, mais dans un
contexte où les victimes reconnues de sévices en tout genre restent
principalement féminines, elles permettent de rééquilibrer les
perspectives.
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De tels yeux pourraient émouvoir toute femme dotée de sensibilité, mais pas la FFQ... |
N’est-il
pas étonnant que le groupe des 12-15 ans soit le seul à afficher une
prévalence supérieure pour les filles, avec 56 % ? Entre ces âges, les
garçons sont toutefois moins portés que leurs consoeurs à signaler une
conduite abusive et tentent de se défendre eux-mêmes. Une volonté de
s’affirmer prématurée peut entraîner un repli sur soi dévastateur, en
cas d’échec. Les garçons de tous les groupes d’âge sont par ailleurs
victimes de coups et de blessures nettement plus sévères que les filles,
en plus de représenter 54 % des victimes de mauvais traitements
émotionnels. Qui en parle ? Ah oui, c'est vrai, le document s'appelle Le garçon invisible...
Un témoignage inattendu...
Lorsqu'il y a deux ans, je publiais une chronique intitulée Et la violence faite aux hommes, c'est cool ?... l'un des membres fondateurs de Québec solidaire, Christian Montmarquette, devait y aller d'un commentaire fort intéressant, à la suite de la version de mon texte publiée dans le site souverainiste Vigile :
« En tant que membre militant de Québec Solidaire, je vais sans doute me faire beaucoup d’ennemis-es Monsieur Kaestlé. Mais, pour être franchement honnête, je dois reconnaitre que votre
article éclaire de multiples de (sic) zones sombres et occultées de ce
domaine. Non, il n’y a pas de ressources pour hommes. Non, la violence n’est pas l’apanage exclusif des hommes. Selon moi, la violence féminine se fait seulement plus discrète,
sinon cachée, notamment par de la violence économique, sociale et
psychologique.
J’ai vu de trop près des hommes complètement détruits et de manière
permanente, autant financièrement que par l’impossibilité de voir leur
enfants.
Une chose est certaine en tous cas dans mon esprit, Quand il y a violence et divorce, ce sont "LES DEUX" qui ont besoin d’aide. Or, une telle aide est complètement absente pour les hommes, alors
que la situation des femmes ne fait que s’améliorer et que celle des
hommes se détériore. »
Christian Montmarquette, membre de Québec solidaire |
Je ne manquerai pas cette - rare - opportunité de féliciter un membre de Québec solidaire pour sa franchise et son intégrité sur un sujet aussi controversé. Gageons que nous n'entendrons jamais de tels propos de la part des deux chefs de ce parti, Françoise David, elle-même ancienne présidente de la FFQ, devenue la succursale féministe de son parti, ni d'Amir Khadir, que ces questions intéressent autant que me captivent les pérégrinations d'Occupation double.
Il y a cependant de l'espoir, quant à la reconnaissance de la condition masculine et des problématiques qui s'y rattachent. Si un militant de Québec solidaire admet ces états de fait, tout est possible. Espérons que le virus de lucidité et d'humanisme de M Montmarquette soit contagieux parmi ses troupes jusqu'à l'Assemblée nationale. On peut toujours rêver...