C'est avec une maladresse touchante, devenue au fil des ans sa marque de commerce, d'une présidente colorée à l'autre, que le Conseil du statut de la femme (CSF) est sorti récemment de sa quiétude pour sensibiliser gouvernement et population sur la tragédie vécue par les femmes sur les chantiers de construction. Asseyez-vous et veillez à disposer d'une boîte de kleenex non loin de vous afin de vous prémunir contre l'assaut de chiffres désolants qui va suivre.
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À gauche, Julie Miville-Dechêne, du CSF. |
Selon le CSF, le secteur de la construction serait le plus traditionnellement masculin, avec un taux de 98,7 % d'hommes qui cultiveraient, nous informe-t-on, des valeurs de virilité - oh, le vilain mot - à l'ombre desquelles la femme serait perçue comme une menace. Comment ne pas ressentir jusque dans nos os tout ce que ces propos évoquent du tentaculaire complot patriarcal qui, inlassablement, guette les femmes, tel le renard tapis aux alentours du poulailler ?
Comme il fallait s'en douter, les femmes assez téméraires pour s'aventurer dans cette chasse-gardée masculine sont nécessairement victimes de discrimination, de harcèlement et d'intimidation, au point où 60 % d'entre elles quitteraient le domaine cinq ans après leur arrivée sur ce terrain miné par les comportements grossiers et misogynes de leurs collègues masculins. C'est après avoir rencontré... une dizaine de travailleuses (sic !) mais lu bon nombre d'études, que les enquêteuses du CSF en sont arrivées à ce constat accablant.
Un esprit mal tourné - pourquoi pas le mien ? - pourrait se demander comment on peut en arriver à d'aussi sombres conclusions à partir d'un échantillonnage aussi mince, mais le CSF n'a pas pour habitude de s'enfarger dans les fleurs du tapis quand vient le temps de positions et de chiffres aussi dramatiques qu'himalayens.
Pas de danger que le manque d'intérêt, comme dans le cas des hommes pour l'enseignement ou la profession d'infirmier, puisse être évoqué comme explication de la sous-représentation féminine dans le domaine de la construction. Ce n'est pas vrai (...) qu'elles ne sont pas intéressées, affirme Julie Miville-Dechêne, présidente du CSF, c'est qu'elles se confrontent à des barrières dès l'embauche. Bien sûr...
JMD ne va pas jusqu'à nier l'évidence de la force physique moins développée des femmes comme facteur désavantageant, mais relativise d'une manière plus que douteuse cette tendance pourtant flagrante : Il est vrai que les hommes sont plus forts, mais il y a des femmes fortes et des hommes maigrelets, il faut briser ces stéréotypes. Le mot est lâché !
Toujours une société distincte...
Parlant d'hommes roses, saviez vous que le Québec est la province qui regroupe le plus d'hommes occupant la profession d'infirmier, avec presque 10 % des effectifs ? Se pourrait-il que cette surreprésentation masculine, jointe à la sous-représentation féminine en construction, soit attribuable à un profil ethnique, culturel, le nôtre, davantage latin, interrelationnel et tourné - pour le meilleur et pour le pire - vers ce qu'on appelle un peu niaisement les valeurs féminines ?
Cette percée masculine est d'autant plus impressionnante qu'en 1970, le Québec se classait bon dernier quant au nombre d'infirmiers. Aucun Conseil du statut de l'homme, pas plus que de politique de discrimination positive n'a été nécessaire pour opérer cette transformation radicale. Chapeau les gars !
Malgré cela, le gouvernement envisagerait des avenues en vue d'attirer davantage d'hommes dans la profession d'infirmier, le tout se faisant sans tenir de propos alarmistes ni gronder les établissements hospitaliers qui pratiqueraient de la discrimination à l'embauche. L'intérêt moindre des hommes pour cette profession est perçu, à juste titre, comme la principale raison de leur plus faible représentation.
Dans cette perspective, on peut s'interroger sur la pertinence du quota minimal de 3 % de femmes par entreprise en construction que veut imposer le Conseil du statut de la femme, quitte à menacer de ne pas octroyer de contrat gouvernemental à tout soumissionnaire qui ne rencontrerait pas ce standard.
Loin de favoriser l'intégration des femmes, une telle mesure contribuera à les marginaliser et à les présenter comme des êtres sans colonne vertébrale nécessitant protection, un portrait qui ne pourra que favoriser le mépris envers elles sur les chantiers de construction. Le CSF réalise-t-il à quel point son attitude s'avère encore plus misogyne que celles qu'il entend dénoncer ?
Pas de danger que le manque d'intérêt, comme dans le cas des hommes pour l'enseignement ou la profession d'infirmier, puisse être évoqué comme explication de la sous-représentation féminine dans le domaine de la construction. Ce n'est pas vrai (...) qu'elles ne sont pas intéressées, affirme Julie Miville-Dechêne, présidente du CSF, c'est qu'elles se confrontent à des barrières dès l'embauche. Bien sûr...
JMD ne va pas jusqu'à nier l'évidence de la force physique moins développée des femmes comme facteur désavantageant, mais relativise d'une manière plus que douteuse cette tendance pourtant flagrante : Il est vrai que les hommes sont plus forts, mais il y a des femmes fortes et des hommes maigrelets, il faut briser ces stéréotypes. Le mot est lâché !
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Femmes et hommes : mêmes possibilités ? |
Ayant travaillé huit ans dans une usine, je me rappelle des confidences du directeur des ressources humaines à l'effet d'une tentative louable d'intégration de personnel féminin. Après quelques essais, il fallut se rendre à l'évidence : les candidates n'avaient ni la force physique, et encore moins l'endurance nécessaires à transporter les briques et à supporter la chaleur torride des fours qui devaient les cuire. Certaines avaient même perdu connaissance dès leur première journée de travail. Par contre, d'autres femmes avaient démontré des compétences certaines comme mécaniciennes, dans la mesure où la force physique n'était pas requise.
Ceci dit, le Québec serait la pire province au Canada quant à la représentation féminine en construction, avec 1,3 % d'effectifs, en comparaison de 5,9 % en Alberta. Cette comparaison a de quoi faire sourire, quand on songe au portrait souvent réducteur que nous entretenons des résidents de cette province, dont la population masculine, souvent présentée comme une congrégation de machos finis, devrait donc représenter le pire obstacle à l'intégration des femmes, en comparaison de nos hommes roses québécois. Ce constat ne semble pas avoir effleuré l'esprit de la présidente du CSF.
Toujours une société distincte...
Parlant d'hommes roses, saviez vous que le Québec est la province qui regroupe le plus d'hommes occupant la profession d'infirmier, avec presque 10 % des effectifs ? Se pourrait-il que cette surreprésentation masculine, jointe à la sous-représentation féminine en construction, soit attribuable à un profil ethnique, culturel, le nôtre, davantage latin, interrelationnel et tourné - pour le meilleur et pour le pire - vers ce qu'on appelle un peu niaisement les valeurs féminines ?
Cette percée masculine est d'autant plus impressionnante qu'en 1970, le Québec se classait bon dernier quant au nombre d'infirmiers. Aucun Conseil du statut de l'homme, pas plus que de politique de discrimination positive n'a été nécessaire pour opérer cette transformation radicale. Chapeau les gars !
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Le Québec, bon premier pour les infirmiers. |
Les hommes seraient par ailleurs davantage attirés par les soins critiques et la santé mentale, avec des pourcentages respectifs de 13 % et de 20 %. Ils resteraient aussi fidèles à leur profession que les femmes : parmi ceux qui ont obtenu leur permis d'exercice au Québec depuis 1990, 84 % exercent toujours leur métier.
Malgré cela, le gouvernement envisagerait des avenues en vue d'attirer davantage d'hommes dans la profession d'infirmier, le tout se faisant sans tenir de propos alarmistes ni gronder les établissements hospitaliers qui pratiqueraient de la discrimination à l'embauche. L'intérêt moindre des hommes pour cette profession est perçu, à juste titre, comme la principale raison de leur plus faible représentation.
Dans cette perspective, on peut s'interroger sur la pertinence du quota minimal de 3 % de femmes par entreprise en construction que veut imposer le Conseil du statut de la femme, quitte à menacer de ne pas octroyer de contrat gouvernemental à tout soumissionnaire qui ne rencontrerait pas ce standard.
Loin de favoriser l'intégration des femmes, une telle mesure contribuera à les marginaliser et à les présenter comme des êtres sans colonne vertébrale nécessitant protection, un portrait qui ne pourra que favoriser le mépris envers elles sur les chantiers de construction. Le CSF réalise-t-il à quel point son attitude s'avère encore plus misogyne que celles qu'il entend dénoncer ?