La
question, en apparence insolente, se pose tout de même si l’on considère que Mme
Lise Thériault, vice première ministre et ministre responsable à la Condition
féminine, vient d’annoncer une subvention de 200 000 $ au Groupe Femmes,
Politique et Démocratie afin que cette instance soutienne et outille les femmes
désireuses de se lancer en politique municipale.
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Toutes femmes seraient handicapées, selon la ministre ? |
Selon cette femme
d’expérience, dont l’opinion compte puisqu’elle a un passé de femmes d’affaires
en plus d’être elle-même politicienne, la gent féminine ne peut compter sur son
seul mérite ni sur ses seules compétences pour
réussir dans ce domaine inquiétant infesté de testostérone. Il faut soutenir leur progression chancelante
sur les sentiers escarpés et sillonnés de périls de la politique municipale.
En comparaison, les hommes, semble
croire la ministre, demeurent autonomes, débrouillards, combattifs, ingénieux,
stratégiques, extrovertis, communicatifs, désinhibés, charismatiques, bons
orateurs, habiles à ramasser des fonds, brefs, incontestablement supérieurs à
leurs consœurs politiciennes dont la faible représentation, à peine 20 %, parlerait d’elle-même.
Les hommes ont-ils besoin de
programmes spécifiques, eux ?
La ministre semble si désespérée
de la faible représentation féminine en politique municipale qu’elle a même
déclaré vouloir admettre les femmes en tchador, contre l’avis déjà exprimé par
Philippe Couillard lui-même. Faut dire
que de telles femmes, si peu autonomes qu’elles vont jusqu’à souscrire à une
religion qui les méprise, démontrent un besoin criant d’aide psychologique.
Mais nous faut-il davantage
d’incompétents en politique municipale que nous en avons déjà ? Des femmes, islamiques ou non, qui ne savent pas
s’organiser par elles-mêmes en vue d’une élection seront-elles en mesure, dans
l’éventualité improbable où elles seraient élues, d’assumer les fonctions de
conseillère, voire celles plus exigeantes de maire ?
Soulignons que Mme Thériault
doit elle-même son premier ministère, celui de l’Immigration, à une
spectaculaire mesure de discrimination positive, mise en place par Jean
Charest, qui avait instauré une parité ministérielle cosmétique et
électoraliste à partir d’une députation à seulement 25 % féminine.
Tout
à fait le mandat de l’OPHQ…
Devant l’opinion de la
ministre à l’effet que de si faibles compétences en politique municipale nécessitent
un soutien des femmes à même les fonds publics, ne serait-il pas judicieux,
afin d’éviter les dédoublements d’avec des ressources déjà existantes, d’envisager
la fusion du Secrétariat à la Condition féminine avec l’Office des personnes
handicapées du Québec ?
Il suffit d’examiner le mandat de l’OPHQ pour s’en convaincre :
« L’Office
a pour mission de veiller au respect de la Loi et de s’assurer que les
organisations poursuivent leurs efforts à l’égard de la participation sociale
des personnes handicapées. »
Me semble que nous sommes au cœur du sujet,
non ?
«Il
exerce ainsi des responsabilités de promotion, de coordination, de conseil et
d’évaluation. De plus, il informe, conseille, assiste et fait des
représentations en faveur des personnes handicapées et de leur famille, tant
sur une base individuelle que collective. »
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Lise Thériault devrait-elle recommander la fusion ? |
Comment le Secrétariat à la Condition
féminine pourrait-il se dissocier de pareille perspective ?
« L’Office
exerce sa mission en collaboration avec les organismes voués à la promotion des
intérêts des personnes handicapées, l’ensemble des dispensateurs de services
destinés aux personnes handicapées (ministères, organismes publics, réseaux de
services), les acteurs majeurs influençant la participation sociale de cette
population (municipalités, entreprises) et le milieu de la recherche. »
Pourquoi un Secrétariat à la Condition
féminine quand l’OPHQ remplit déjà exactement
le même mandat, incluant le plan municipal ?
« Les
interventions de l’Office visent tous les secteurs de la vie scolaire,
professionnelle et sociale des personnes handicapées, peu importe leur type
d’incapacité. »
Ici on oublie la conviction religieuse pour
tenir compte du tchador si cher à Mme Thériault, mais bon, l’expression « peu importe leur type d’incapacité » parle
d’elle-même et englobe ce handicap tant vestimentaire qu’idéologique.
Une question s’impose néanmoins : est-ce
que le fait d’être une femme constitue en soi un handicap aux yeux de la
ministre ? Et se peut-il qu’en
considérant la gent féminine comme un groupe de personnes handicapées, Mme
Thériault fasse preuve de misogynie ? Intéressant
questionnement, n’est-ce pas, concernant une élue qui prétend respecter les
femmes ?