Le 7 mars 2014, Judith Lussier, blogueuse représentative de ce qu’on appelle dans les milieux branchés le féminisme inter
sectionnel, s’exprimait sur le harcèlement virtuel vécu par Anne-Marie Roy,
présidente de la fédération étudiante de l’université d’Ottawa, qui avait rendu
publique une conversation privée au cours de laquelle des collègues étudiants l’avaient menacée de sodomie.
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Judith Lussier, féministe « progressiste » |
Mme
Lussier n’avait pas hésité à qualifier de culture du viol l’esprit malin qui
s’était emparé des jeunes hommes qui, aucune agression n’ayant été rapportée,
se sont vraisemblablement livrés à une très mauvaise plaisanterie sans pour
autant vouloir passer aux actes.
Je ne
cherche ni à excuser, ni à banaliser le geste très déplacé de ces étudiants,
mais je le situerai plutôt en parallèle avec les agressions sexuelles de
Cologne, au terme desquelles plus de 560 plaintes ont été déposées par des
femmes qui semblent avoir vécu bien pire qu’une très mauvaise
plaisanterie.
Lussier, un cas de déni parmi d’autres…
Étonnamment,
devant une telle prolifération d’agressions sexuelles, Mme Lussier, qui s’était
fendue d’une chronique sur une plaisanterie grossière, ne juge pas les
évènements de Cologne, ne condamne pas les agresseurs, se tient bien coite,
sinon pour… dénoncer les dénonciateurs.
Indignation à ethnie variable ?
C’est la question que l’on pourrait lui adresser comme à un nombre
écrasant de féministes dites « progressistes ».
Voici ce qu’elle disait sur les incidents de Cologne mais, surtout, sur
les reproches de plus en plus vigoureux qu’essuient les féministes islamophiles
pour leur refus de condamner des exactions aussi spectaculaires que liées à une
facteur culturel évident :
« Au fond, le problème, ce n’est pas réellement que les féministes se taisent au sujet des assauts de Cologne, mais qu’elles ne les dénoncent pas de manière assez xénophobe au gout de certains. »
« Au fond, le problème, ce n’est pas réellement que les féministes se taisent au sujet des assauts de Cologne, mais qu’elles ne les dénoncent pas de manière assez xénophobe au gout de certains. »
Si l’on suit la « logique » de Mme Lussier
comme de ses sœurs de militance, ça aurait tout aussi bien pu être des hommes de
souche, cis-genre, hétéro-normatif et misogynes qui se seraient livrés à des
exactions aussi graves et en aussi grand nombre que ces individus identifiés
comme étant de type Magrébin ou arabe.
On aurait alors banalisé l’affaire, ou aurait évité d'en faire tout un plat, étant donné qu’on aurait eu affaire
à des privilégiés du patriarcat. Mais vu
l’origine ethnique des agresseurs, cette fois, on les stigmatise sous l’emprise
de ce démon appelé islamophobie. Comme
si l’islam n’était pas une religion fondamentalement sexiste envers les femmes
!
Au fait, j’aimerais que Mme Lussier et ses
collègues me citent un seul évènement récent survenu en Occident durant lequel une telle épidémie
d’agressions aurait été commise par des hommes blancs, de souche et hétérosexuels en un temps aussi
record. Nageant plus que jamais en plein relativisme
culturel, la blogueuse en a rajouté, dans une récente chronique :
« Associer les adeptes d’une
religion ou les membres d’un groupe ethnique aux violences sexuelles n’a rien
de constructif. C’est à la fois nier que la violence sexuelle se trouve bien
vivante dans les cultures occidentales, et stigmatiser les personnes issues de
l’asile ou de l’immigration qui n’ont rien à voir avec ces comportements. S’il
est vrai que les agresseurs du 31 décembre étaient des maghrébins et arabes en
état d’ébriété, alors ceux-ci démontrent qu’ils ont autant peu à voir avec
l’islam qu’ils s’adaptent à la culture locale, les agressions sexuelles étant monnaie courante durant
l’Oktoberfest. »
Incroyable ! Les agresseurs, dont la propension aux agressions sexuelles aurait peu à voir avec leur culture pourtant manifestement patriarcale, auraient été contaminés par la nôtre dès leur arrivée en Occident par le biais de machinations aussi démoniaques que l'Ocktoberfest ! Cette affirmation serait à crouler de rire si elle n'était pas si pathétique !
À ce propos, le média 20 minutes, cité par la blogueuse elle-même a bien fait état de 659 crimes rapportés au cours de la première semaine de l’Oktoberfest en 2014, en nette diminution en comparaison des 831 rapportés en 2013, mais voilà, de ces nombres, les agressions représentent une quantité négligeables de délits : « Selon les chiffres publiés en début de semaine par The Telegraph, les crimes, y compris les agressions sexuelles, seraient en baisse cette année par rapport aux précédentes éditions: depuis l’ouverture des festivités le 20 septembre, il y aurait eu sept agressions sexuelles dont deux viols, contre douze l’an dernier. »
Les agressions sexuelles sont monnaie courante durant l’Oktoberfest, dites-vous, Mme Lussier…
À ce propos, le média 20 minutes, cité par la blogueuse elle-même a bien fait état de 659 crimes rapportés au cours de la première semaine de l’Oktoberfest en 2014, en nette diminution en comparaison des 831 rapportés en 2013, mais voilà, de ces nombres, les agressions représentent une quantité négligeables de délits : « Selon les chiffres publiés en début de semaine par The Telegraph, les crimes, y compris les agressions sexuelles, seraient en baisse cette année par rapport aux précédentes éditions: depuis l’ouverture des festivités le 20 septembre, il y aurait eu sept agressions sexuelles dont deux viols, contre douze l’an dernier. »
Les agressions sexuelles sont monnaie courante durant l’Oktoberfest, dites-vous, Mme Lussier…
Un couvre-feu pour les hommes !
Comme le silence ne s’est pas révélé rentable
pour les féministes de gauche, ces dernières se sont vues contraintes, comme
Mme Lussier, de sortir de leur caverne pour défendre, non pas les victimes
d’agressions sexuelles, comme toute bonne militante aurait dû faire, mais bien
leur propre inertie. Certaines sont
allées beaucoup plus loin que la blogueuse du Métro dans l’art de noyer le poisson en généralisant à tous les
hommes occidentaux les crimes perpétrés par les nouveaux venus.
À témoin, cette timbrée du nom de Meghan Murphy, qui propose un couvre-feu obligatoire pour tous les hommes, rien de moins ! Mais lisez plutôt :
À témoin, cette timbrée du nom de Meghan Murphy, qui propose un couvre-feu obligatoire pour tous les hommes, rien de moins ! Mais lisez plutôt :
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Un titre qui en dit long sur les positons de Murphy et de ses consoeurs... |
« Vous avez eu votre chance,
êtres à pénis ! Et vous l’avez sabotée
! Ce que vous avez prouvé, encore et
encore, c’est qu’on ne peut se fier sur vous pour pour vous comporter
correctement à la brunante. (…) Considérez
cette initiative (le couvre-feu) comme de l’éducation de masse pour les
hommes. Après un laps de temps
déterminé, nous leur permettrons à nouveau de circuler dans les rues et verrons
comment ça ce passe. Si le harcèlement
et les assauts sexuels continuent, eh bien, on retournera au couvre-feu ! Vraiment, ils ont couru après ! »
Bien sûr, l'auteure nie toute influence de la culture des agresseurs de Cologne, comme le révèle le titre de son article : « Nous devrions considérer le sexe des agresseurs de Cologne, et non leur race. » C’est pourtant l'épidémie même de Cologne qui est à l’origine de l’indignation
fanatique de Mme Murphy…
Curieux,
tout de même, que celles qui dénoncent de façon obsessionnelle la « culture du
viol » soient incapables de le faire dès que les agresseurs présumés sont
autres que des hommes blancs, de souche et hétérosexuels. Ne sont-elles pas capables de reconnaitre une
vraie culture du viol quand elles en
voient une ? Judith Lussier donne
pourtant une si bonne définition de ce phénomène, sur mesure pour cerner ce
comportement parmi les cultures où les femmes sont moins considérées que les
chameaux.
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Mehgan Murphy, bonne pour la psychiatrie... |
« Dénoncer la
culture du viol, ce n’est pas dénoncer l’évidence : que le viol ou
l’incitation au viol, c’est mal. C’est dénoncer tout ce qui entoure la
banalisation du viol, la culpabilisation des victimes et la
déresponsabilisation des agresseurs. «En cas de viol, la culture du viol permet
collectivement de justifier le viol, de le dédramatiser, de le banaliser, de le
relativiser en questionnant la responsabilité de la victime, en remettant en
question notamment son consentement, supposé par son attitude», explique Tanya
St-Jean, fondatrice du site jesuisindestructible.tumblr.com,
qui vise justement à sensibiliser les gens à cette culture et à la dénoncer. »
Tout ça est
fort bien dit, Mme Lussier, et la maire de Cologne, notamment, pourrait faire son profit de vos propos. À quand
votre compréhension, et celle de vos consœurs, de vos propres prises de
position, en dehors de tout diktat communautariste et de tout aveuglement volontaire ?