Mesdames, bien que cette question s’adresse aux messieurs, vous pouvez tout de même lire cette chronique unisexe. Alors, Monsieur, imaginons que vous vous
trouviez dans un bar, dans un parc, dans un bowling, ou dans tout autre lieu
public. Votre regard croise celui d’une
jolie blonde sympathique qui vous sourit.
Vous pourriez jurer l’avoir vue déjà quelque part, dans une autre vie,
qui sait, grand romantique que vous êtes, va !
Vous engagez la conversation, échangez quelques banalités et,
subrepticement, le jeu de la séduction, très convenable et platonique
cependant, s’amorce.
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Lucy DeCoutere, attirante ? |
De la pluie et du beau temps,
vous passez peu à peu à des confidences plus personnelles et c’est à ce moment
magique que, se penchant vers vous en baissant la voix, votre interlocutrice,
qui donne l’impression de se jeter à l’eau, vous fait cette ultime confidence
en un soupir: « J’ai été l’une des victimes de Jian Ghomeshi. »
Maintenant vous replacez ce
visage, celui que vous avez vu dans les journaux au cours de ce procès hyper
médiatisé qui a déchaîné tant de passions et qui continue d’alimenter le délire
victimaire des féministes bien pensantes pour qui des plaignantes, même
menteuses, même vindicatives, même manipulatrices et même sadiques, doivent
conserver leur statut de victime, si usurpé soit-il. L’idéologie prend le pas sur la réalité,
comme souvent avec ces militantes
Et là, les faits vous reviennent : « Ben oui, la fille qui a été agressée par Ghomeshi en 2003 mais qui, dès le lendemain, lui avouait qu’elle voulait le baiser à mort, avant de lui envoyer une lettre passionnée manuscrite de six pages avec pour conclusion qu’elle aimait ses mains ? » Du coup, vous ne voyez plus votre vis-à-vis de la même façon…
Puis, vous vous rappelez qu’elle a gardé ensuite le contact avec son « agresseur » pendant des années, jusqu’au jour où, pour une raison mystérieuse, elle s’est réveillée avec l’idée de le poursuivre en justice pour les agressions qui, il y a 13 ans, lui avait donné envie de le baiser frénétiquement et inspiré une lettre d’amour passionnée. Pas de doute, femme varie…
Ensuite s’impose à votre souvenir les 5000 courriels échangés avec l’une des deux autres plaignantes, admis en preuve au procès. Il s’agissait d’une femme jadis tout aussi entichée de Ghomeshi. Vous vous rappelez leur volonté commune, à elle et DeCoutere, de ruiner la vie de l’animateur vedette de radio, ce qui a bien fini par arriver, l’homme ayant perdu sa réputation, son poste, avant de se ruiner dans un procès aussi coûteux qu’injustifiable. Et que dire de la rage maladive fortement médiatisée des gestapounes et utérhommes !
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Julie Miville-Dechêne, à la défense de l'indéfendable... |
Un certain malaise, insidieux,
vous envahit progressivement à la vue de cette femme si sympathique pourtant,
qui vous confie ses déboires avec une si touchante candeur mais déjà, vous
n’écoutez plus, vous demandant s’il est bien prudent de poursuivre cette
conversation. Bien sûr, vous êtes dans
un lieu public, et plein de gens voient que vous êtes inoffensif mais… plein de
gens, justement, vous voient en
compagnie de Mme DeCoutere… Vous ne pourrez jamais nier l’avoir
rencontrée. Ni demain, ni dans un an, ni
dans dix…
D'accord, vous n’avez pas une
sexualité déviante comme celle de l’ex vedette de CBC mais… ce que vous
retenez, c’est que la femme en apparence si douce et enjouée qui vous parle
présentement ait pu, par dépit amoureux, opportunisme ou cruauté, décider
sciemment de briser l’existence d’un homme qu’elle avait jadis prétendu aimer. Elle a fait ça comme ça, tout bêtement, et
ce, malgré les années qui avaient passé depuis « l’affront » subi, celui
d’avoir vu son amour repoussé… au profit de la suivante, puis de l’autre, puis
de la nouvelle, puis de l’autre encore, jusqu’au jour où, excédée, elle a
décidé qu’assez, c’était assez, et que l’heure de la vengeance avait sonné.
Vous avez de l’expérience de la
vie et, comme tout un chacun, vous avez eu votre lot de bons et de mauvais
moments avec des femmes. Parmi les pires
épisodes, toutefois, n’a jamais figuré la perspective d’un procès causé par de
fausses allégations, et encore moins sa concrétisation à moins que, justement,
vous ayez goûté à cette médecine de cheval.
Vous vous dites alors que, même envisagée comme copine, il existe un risque
potentiel avec pareil numéro. Qui a bu
boira…
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Jian Ghomeshi, seule vraie victime |
« Bon, me trouver une bonne raison pour m’éclipser,» est une réflexion
qui vous vient soudainement à l’esprit.
On peut imaginer qu’après seulement une vingtaine de minutes à converser,
le risque de représailles est assez minime, voire inexistant, mais on n’est
jamais assez prudent. Mieux vaut
prévenir…
« Désolé, Lucy, je dois aller
chercher les enfants… » Que vous en ayez
ou pas, qu’importe. Vous vous éloignez
avec le frisson de celui qui a croisé un requin, lors d’une baignade en
Floride, et qui s’en est tiré indemne.
Puis, vous vous demandez à quoi
va ressembler l’avenir professionnel de cette femme, actrice de métier comme de
tempérament, devant les inévitables réticences que la perspective de travailler
avec une employée semblable pourra légitimement entraîner chez les producteurs
masculins ? Peut-être jouera-t-elle un
jour son propre rôle dans un drame féministe biographique mis en scène par Léa
Pool et produit par Karine Vanasse ?
On y découvrira peut-être son long
calvaire romancé vers une violence sans cesse croissante infligée par un Maxime Gaudet lugubre, dans le rôle d’un Gomeshi misogyne et
sadique. Pourquoi ne frémirait-on pas
devant une Lucy DeCoutere séquestrée et battue pendant des mois, prisonnière
dans un sombre cachot humide, atterrée, affamée, les vêtements déchirés, tandis
que des rats viendraient lui mordre les orteils la nuit tombée ?
C’est peut-être là la planche de
salut qui attend cette femme qui, trop confiante dans le pouvoir de victime féminine
si souvent accordé aux menteuses bien davantage qu’aux vraies proies, a cru que
son projet de vengeance serait couronné de succès. Après une enquête bâclée, le travail aberrant
d’un procureur incompétent et un procès qui n’aurait jamais dû avoir lieu, elle
se voyait autorisée les espoirs les plus morbides. Elle n’avait pas prévu un juge intègre et
rigoureux tel que William Horkins, le mur qu’elle allait frapper.
Sa vengeance, elle l’aura tout de
même eue : sa victime est finie, professionnellement, monétairement et au
plan de la réputation. Mais la fausse
victime ne bénéficiera pas de l’absolution populaire inconditionnelle dont elle
rêvait, malgré l’agitation hystérique et stérile de féministes misandres en
rupture de ban d’avec la réalité et la vraie justice.
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Benjamin Franklin, toujours actuel... |
Son excès de
confiance l’aura perdue. En osant
révéler son identité, contrairement à la majorité des femmes anonymes qui
accusent faussement et s’en tirent sans conséquences, Lucy DeCoutere va devoir
passer le reste de ses jours avec la réputation de celle qui a menti par dépit
pour détruire un homme. Je ne peux
m’empêcher, devant un aussi triste exemple, de penser à la maxime de Benjamin
Franklin : « Si les gens malhonnêtes connaissaient l’avantage qu’il y a à
être honnête, ils deviendraient honnêtes par malhonnêteté. » À méditer, Mme DeCoutere, mais un peu tard…