S’il existe un phénomène qui m’exaspère plus que tout par les temps qui courent, c’est bien la naïveté fanatique avec laquelle un nombre par trop imposant de citoyens achète, sans réflexion ni esprit critique, les dogmes les plus farfelus, pour peu qu’ils présentent un vague vernis de vraisemblance.
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Des gogos contre la culture du viol »... |
« La culture du viol », doctrine féministe à la mode, particulièrement à l’approche de la neuvaine de men bashing qui débutera ce 25 novembre, reste un exemple flagrant de cette dérive tant intellectuelle qu’émotionnelle.
Pour la bonne compréhension de cette chronique, je citerais la définition que Wikipédia présente de ce qu’est un gogo : « Dans le langage populaire, un gogo est une personne crédule qui, par exemple, se laisse prendre facilement aux canulars et peut même devenir le dindon de la farce. » Dindons de la farce, voilà une autre expression sur mesure pour les citoyens, intervenants sociaux, journalistes et chroniqueurs qui adhèrent aveuglément à cette ineptie.
Féminisme à gogos
Il existe souvent une part de vérité dans les dogmes militants. Oui, il y a des agressions sexuelles au Québec, bien que leur nombre ait considérablement diminué depuis 40 ans, n’en déplaise aux Centres d’aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel. Oui, il y a encore trop d’imbéciles qui croient sans discernement la victime responsable de son agression et qui dédouanent l’agresseur. Au point où ces comportements constituent la norme au Québec ? Faut-être un peu idiot ou de mauvaise foi pour gober pareilles litanies. Un gogo, quoi…
Mises en scène féministes
Dans une autre vie, j’ai travaillé et milité pendant 12 ans dans des organisations communautaires et populaires mauriciennes. J’y ai côtoyé suffisamment de représentantes de groupes féministes pour savoir à quel point ces activistes savent se servir des médias et monter en épingle des événements qui servent leur « cause ». À l’approche du 25 novembre, ces aventures, parfois créées, s’accompagnent de demande de financement… et ça marche !
Prenez la crise des femmes autochtones de Val d’or, l’an dernier. Le reportage de Radio-Canada était filmé depuis des mois quand il a été diffusé à l’approche de la neuvaine féministe. Bon sens du timing.
C’est après le psychodrame collectif qui a mené à la condamnation publique et sans procès de policiers de la SQ et à leur désaveu de la part d’une ministre de la Sécurité publique en larmes, qu’on apprenait que le toit de l’amitié, l’organisme même qui avait collaboré avec la société d’État, s’était vu promettre une subvention de 6,1 M $ par le premier ministre du Québec. Jouer sur les émotions de la plèbe en utilisant les médias peut s’avérer rentable...
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Léa Clermont-Dion : coup publicitaire |
Ensuite, est survenue la série d’entrées par effraction par un étudiant étranger en vue, parait-il, de commettre des agressions sexuelles. Il est pour le moment impossible de déterminer si des agressions ont été commise et, si oui, quelle a été leur gravité.
Nul doute qu'il doive être hautement perturbant de se voir réveillée en pleine nuit par un intrus hostile, mais de là à se voir qualifiée de « survivante » par des groupes féministes, il y a une dramatisation qui finit par banaliser leurs situations en présentant déjà de simples plaignantes comme des victimes d'agressions sexuelles graves.
Nul doute qu'il doive être hautement perturbant de se voir réveillée en pleine nuit par un intrus hostile, mais de là à se voir qualifiée de « survivante » par des groupes féministes, il y a une dramatisation qui finit par banaliser leurs situations en présentant déjà de simples plaignantes comme des victimes d'agressions sexuelles graves.
La vedette…
C’est d’ailleurs au cours d’une manifestation en soutien aux « survivantes », qu’Alice Paquet allait écrire une nouvelle page du féminisme militant par une déclaration « spontanée » de soutien aux « victimes », assortie des accusations d’agressions sexuelles que l’on sait, portées contre le député libéral Gerry Sklavounos.
De méchantes langues pourraient soupçonner des calacs, « spécialistes » en intervention envers les victimes féminines d’agression sexuelles, d’avoir orchestré en coulisse cet élan solidaire, mais il n'existe aucune preuve formelle.
De méchantes langues pourraient soupçonner des calacs, « spécialistes » en intervention envers les victimes féminines d’agression sexuelles, d’avoir orchestré en coulisse cet élan solidaire, mais il n'existe aucune preuve formelle.
Malgré l’amoncellement de déclarations contradictoires - et même plus - de Paquet et l’annonce que les effractions à l’université Laval étaient moins sérieuses qu’anticipées, une manifestation dénonçant la fameuse « culture du viol » réunissant un millier de gogos a eu lieu.
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Alice Paquet, personnalité féministe de l'année ? |
Le Regroupement québécois des calacs en a profité pour se manifester ouvertement : « La coordonnatrice du regroupement, Nathalie Duhamel, réclame de l'aide financière du gouvernement ainsi qu'une campagne de sensibilisation sur la notion du consentement. Elle déplore que le nombre de victimes faisant appel à leurs services grimpe, et que certaines d'entre elles se voient placées sur des listes d'attente, faute de ressources suffisantes pour répondre à la demande. » Les agressions sexuelles sont pourtant en baisse depuis quarante ans…
Ce formidable coup de publicité a eu les effets escomptés, comme l’annonçait la Presse canadienne dans les jours qui ont suivi :
« Dans la foulée de l'affaire Sklavounos et des agressions sexuelles survenues à l'Université Laval, le gouvernement du Québec annoncera ce matin l'injection de 44 millions de dollars sur cinq ans pour financer 55 actions dans le cadre de sa Stratégie pour contrer les violences et l'exploitation sexuelles (2016-2021).
Des 44 millions annoncés, 26 millions constituent de nouveaux crédits qui s'ajoutent aux 18 millions déjà prévus à l'enveloppe budgétaire allouée à cet effet.
Le volet intervention, qui récolte la majeure partie du financement, consiste à accompagner les victimes sur le plan psychosocial, médical, policier et judiciaire à la suite d'agressions. »
De méchantes langues ne manqueront pas de noter que les calacs restent les « spécialistes » provinciaux dans ces domaines respectifs. Et voilà comment une opération de marketing social rondement menée permet à des idéologues de retirer les marrons du feu. Vingt-six millions, c’est quand même pas de la roupie de sansonnet.
Et les gogos applaudiront...
Et les gogos applaudiront...