On
a beau être habitué d’entendre les mêmes tyroliennes victimaires à l’approche
de cette thérapie mondiale du cri primal qu’est devenue la Journée de la
femme, la ritournelle des quotas en politique compte certainement parmi les
plus stridentes et les plus assommantes.
Impossible cette année d’échapper aux arpèges d’ex élues « guidées » par
Marie Malavoy qui voudraient forcer Québec à imposer un quota de 40 % de candidates à chaque élection.
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Marie Malavoy, dans le champ... |
Une question anodine, comme
ça : trouverait-t-on suffisamment de femmes intéressées pour atteindre ce
pourcentage ? Suppose-t-on vraiment qu’un
nombre impressionnant de femmes ronge son frein, opprimé, atterré, en
souffrance, dans l’espoir qu’enfin on lui offre une chance de monter aux
barricades d’un domaine où compétition, affrontements, coups bas et lutte forcenée
pour le pouvoir constituent les règles du jeu ?
Sylvain
Lévesque, ancien député de la Coalition avenir Québec, affirmait récemment : « J’ai été organisateur politique pour la CAQ. Souvent,
j’ai eu à recevoir des curriculum vitae de nombreux aspirants députés. La
réalité est que je recevais 20 applications d’hommes pour une seule de femme.
Le parti pour lequel je travaillais souhaitait ardemment recruter des
candidates, nous en sollicitions dans nos entourages respectifs. À compétences
égales, parfois même légèrement inférieures, les candidates avaient préséance.
»
Alors, Mmes Malovoy et compagnie, peut-on – enfin ! - passer à
un autre appel ?
Une moins bonne
endurance à la confrontation
Dans ma dernière chronique,
j’affirmais que les chroniqueuses et bloggeuses n’étaient pas davantage
victimes d’insultes que leurs collègues masculins, mais que les femmes, en
général, y étaient plus sensibles que les hommes. Pensez-vous qu’il en aille différemment dans la
sphère politique ?
Bien sûr, il existe des
femmes fortes, dans ce domaine comme dans les médias, mais qui entend-t-on, inlassablement et régulièrement, se plaindre et affirmer qu’elles restent les
principales, voire les seules victimes, de commentaires injurieux ? Encore et toujours des femmes.
Rappelons-nous du
psychodrame médiatique suscité par Catherine Fournier en 2015 alors qu’elle
était candidate bloquiste dans Montarville quand un journaliste avait relayé le
gazouillis d’une internaute affirmant que la néophyte allait laisser tomber son
string tellement elle regardait son chef, Gilles Duceppe, avec pâmoison.
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Catherine Fournier, susceptible... |
Comme les Lussier,
Pettersen, et Boisvert de notre scène médiatique, la jeune candidate devait reprendre le même refrain larmoyant : « Ce genre de blague, endossée par Peter
Anthony Holder de Global News, ne serait JAMAIS faite dans le cas d'un homme.
Les femmes subissent un traitement différencié et cela en est une énième
preuve. (...) Et après, on se demande pourquoi il n'y a pas beaucoup de jeunes
femmes en politique... »
Eh oui, c’est
toujours pire quand une femme subit une insulte, surtout quand elle est à
connotation sexuelle. Faudra qu’on m’explique un jour en quoi une injure
sexuelle est plus offensante qu’une autre, non sexuelle.
Au fait, Mme
Fournier a-t-elle entendu parler de cette insulte-ci, non sexuelle par contre,
qui qualifie Jean Charest de mouton insignifiant depuis 12 ans et qui est
toujours en ligne ? Tapez « mouton insignifiant » sur Google,
pour voir... Avez-vous vu notre ancien
premier ministre déchirer sa chemise publiquement pour cette niaiserie ?
Si des
commentaires de collégiens grivois suffisent, comme Mme Fournier l’affirme, à éloigner des femmes de la politique, c’est
la preuve que ces femmes n’y ont pas leur place, tout comme les chroniqueuses
qui ne peuvent supporter les commentaires déplacés n’ont pas la leur dans les
médias. Elles font bien de jeter les
gants.
LA question taboue…
La crainte de
la confrontation et la difficulté à encaisser les commentaires désobligeants,
voire les insultes, ne sont pas les seuls facteurs qui éloignent les femmes de
la politique, si l’on s’en remet au témoignage de Sylvain Lévesque :
« Les raisons de refus (de
se présenter) étaient multiples. La famille et les longues heures de travail
étaient très souvent invoquées. En rétrospective, j’ose poser une question
taboue. Et si la politique intéressait tout simplement moins les femmes que les
hommes? »
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Sylvain Lévesque, lucide |
Comme le
sport, les sciences pures, l’informatique, la mécanique, l’ébénisterie, la
menuiserie, la plomberie, etc…
Je suis persuadé
que si l’on demandait à nos militantes chéries pourquoi il y a moins d’hommes
que de femmes en enseignement ou en santé et service sociaux, par exemple,
elles répondraient en chœur : « Ben
voyons, parce que ça les intéresse pas, c’est évident ! »
Comment se
fait-il que ce qui est si flagrant, quand il s’agit des hommes, devienne
subitement le résultat d’un vaste complot patriarcal, quand les femmes sont en
cause ?
Le féminisme d’État a besoin d’entretenir cette illusion d'injustice, parmi ces autres que sont le plafond de verre, l’inéquité salariale, la pauvreté majoritairement féminine, les pseudos privilèges patriarcaux ou la violence conjugale exclusivement masculine, s’il espère conserver son pouvoir politique et les subventions qui, inévitablement, l’accompagnent…
Le féminisme d’État a besoin d’entretenir cette illusion d'injustice, parmi ces autres que sont le plafond de verre, l’inéquité salariale, la pauvreté majoritairement féminine, les pseudos privilèges patriarcaux ou la violence conjugale exclusivement masculine, s’il espère conserver son pouvoir politique et les subventions qui, inévitablement, l’accompagnent…