dimanche 11 décembre 2011

Agressions fictives : ça marche pas à tout coup…

Laurie Ann Martinez
Si les agressions inventées peuvent ruiner la vie de nombreux hommes, leur première cible, il arrive dans certaines circonstances qu’elles se retournent contre leur auteure.  Comme le précise le psychologue judiciaire Michel St-Yves, des plaignantes inventent souvent des histoires de viol pour des motifs autres que la vengeance, la garde des enfants ou la cupidité.  Elles le font parfois afin de sauver la face, de dissimuler une aventure, devant la peur d’une grossesse non voulue ou d’une ITS, par crainte de réprimandes parentales ou pour des motifs plus banals tel qu’accident ou perte d’un objet précieux.   Laurie Ann Martinez, 36 ans, psychologue au California Department of Corrections and Rehabilitation, vient d’innover avec une raison pour le moins inédite : elle voulait déménager !

Bien que ce ne soit pas la norme, il arrive que, pour donner consistance à leurs mensonges, des fabulatrices se blessent délibérément.  Martinez ne lésina pas sur les moyens : le 10 avril dernier, elle se fendit la lèvre avec une épingle, se frotta les jointures avec du papier sablé, se fit frapper par une amie, Nicole April Snyder, 33 ans, en plein visage avec des gants de boxe achetés pour l’occasion, déchira sa blouse et trempa ses pantalons afin de donner l’impression qu’elle avait été violée et cambriolée au domicile familial, à Sacramento, pendant qu’elle était inconsciente. 

À l’arrivée des policiers, la fausse victime se mit à pleurer de façon hystérique.  Elle prétendit alors avoir découvert un intrus dans sa cuisine, avoir tenté de fuir avant que son agresseur supposé ne l’agrippe et ne la frappe au visage.  Elle devait se réveiller, découvrant ses pantalons et sous-vêtements baissés jusqu’aux chevilles.  Afin d’accentuer le réalisme de son scénario, sa complice garda à son domicile deux ordinateurs portables, une console Xbox, une caméra et plusieurs cartes de crédit, le tout, bien sûr, soi-disant dérobé.  Des enquêteurs devaient consacrer des centaines d’heures à cette affaire, bien inutilement.

Quelques mots de trop…

L'employeur de Martinez se serait
sans doute passé de pareille publicité...
Le plan si élaboré tomba dans le lac au moment où un collègue de la menteuse communiqua aux autorités que Martinez s’était vantée au travail d’avoir simulé un crime à domicile en vue de convaincre un mari récalcitrant de déménager dans un quartier plus sécuritaire, cinq kilomètres au nord du Capitole de l’État.  «  Si tout ce que vous vouliez était de déménager, vous auriez pu recourir à d’autres moyens que de mettre en scène un cambriolage et un viol », devait déclarer à l’intimée le sergent Andrew Pettit, de la police de Sacramento, avant d’ajouter, non sans à-propos : « Hurler au loup n’aide en rien les véritables victimes. »

Bien que son permis d’exercer soit toujours valide, Martinez, de retour au travail dès le début de l’enquête en mai, n’avait pas côtoyé de détenus, selon son employeur, ce qui n’a rien de surprenant puisque son travail consistait à superviser les travailleurs de la santé en contact avec ces derniers. 

Le déménagement pourrait bien avoir lieu…

Ann Martinez, désireuse d’une vie plus facile, a peut-être bien perdu sur toute la ligne.  Six semaines après la fausse agression, une procédure de divorce a été entreprise.  Finalement arrêtée ce 5 décembre pour complot, l’ex-psychologue a été libérée moyennant une caution de 50 000 $.  Un mandat d’arrestation a été émis contre sa complice, Snyder, accusée du même chef.  Selon Shelly Orio, porte-parole du district attorney, les deux femmes pourraient encourir une peine d’emprisonnement de trois ans chacune si elles étaient reconnues coupables. 

Imaginez-vous pareille sévérité au Québec ?
Une question : pensez-vous qu’au Québec, deux femmes dans la même posture feraient face aux mêmes conséquences ?  Moi non plus, et je ne suis pas loin de penser que le mari, par la cruauté qu’on lui présumerait pour avoir refusé le déménagement, se verrait stigmatisé.  Et comment lui pardonner un divorce au moment même où son ex aurait tant besoin de réconfort dans cette épreuve majeure ?  Mais je suis peut-être cynique…

Un point positif dans toute la grisaille qui afflige Martinez : elle pourrait enfin finir par déménager dans un lieu plus sécuritaire, toutes dépenses incluses, réalisant par le fait même un rêve cher à nos féministes radicales : une percée significative au sein d’un milieu non traditionnel et ce, dans une dépendance étatique absolue.  

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Carrément impossible au Québec. Car il y a eu environ 300 000 fausses accusations en 30 ans et aucune femme n'a eu de représaille judiciaire. Étonnant n'est-ce pas ?

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

J'aimerais pouvoir vous dire que je suis étonné mais...

kourou a dit…

psychologue au California Department of Corrections and Rehabilitation

==> Le plus impressionnant c'est quand même ça.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Encore un exemple de cordonnier mal chaussé ?

Anonyme a dit…

Avec la tête qu'elle l'a cette psychologue, il y a un Mom Boucher qui sommeillait dans Gandhi, c'est sûr. Comment une telle femme peut-elle devenir une psychologue diplômé ? Mystère et boule d'opium.

Anonyme a dit…

Si les Louise Beaudoin, Christiane Pelchat ou Christine St-Pierre de ce monde prennent connaissance de telles nouvelles, je ne peux que m'imaginer leur degout face au systeme "d'injustice patriacarl" des americains !!! Je note cependant ,que la menteuse s'est prise la main dans le piege elle-meme en se vantant des "ses" exploits ,et que son homme n'a pas ete soupcenne, de quoi que ce soit dans tout ca. Qu'en aurait-il ete s'il s'en fallu que le mec soit vise par les accusations de cette si "gentille" (obligatoirement gentille, puisque qu'une "femme")... un autre mec passe dans le tordeur ??)

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

"Comment une telle femme peut-elle devenir une psychologue diplômé ? Mystère et boule d'opium. "

Désormais, elle sera du bon côté du sofa dans le bureau de consultation.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

"Qu'en aurait-il ete s'il s'en fallu que le mec soit vise par les accusations de cette si "gentille" (obligatoirement gentille, puisque qu'une "femme")... un autre mec passe dans le tordeur ??"

Dieu merci, elle voulait déménager avec lui, ce qui l'aura certainement protégé du pire.

Nash a dit…

Bonjour,

Ce qui pose un certain de question c'est le fait qu'elle soit psychologue et qu'elle gère un service de santé mentale dans une prison ...
On peut s'intérroger sur sa conscience professionelle.

Mettre en place une fausse accusation avec une complice (!) relève d'une altération du réel mais aussi d'un gros problème intérieur.

J'espère que la sanction sera lourde, du même ordre que celle d'une agression sexuelle car :

1 - ca mobilise pendant des centaines d'heures des agents compétent-es

2 - ca dessert les vraies victimes

3 - il y préméditation

4 - il faut un exemple pour mettre en exergue un phénomène réel et estimé (http://leblogdenash.over-blog.com/article-les-fausses-accusations-de-viols-quelle-ampleur-quelle-realite-86724161.html) mais malheureusement pas réellement étudié ni considéré.

Je rajoute que je pense pas que les services ont pris conscience de l'ampleur de la supercherie en tout cas, à lire la réaction du policier.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

En effet, déjà le mobile du crime est ahurissant, mais que ledit crime ait été perpétré par une psychologue, et en position d'autorité sur d'autres travailleurs de la santé chez son employeur, de surcroît, a de quoi souffler le plus flegmatique.

Quant à la réaction du policier, elle reste hélas normale, vu la désinformation féministe qui règne aux É-U comme ailleurs. Badinter ne se gêne pas pour passer les féministes américaines dans le tordeur et pour leur imputer en partie la déviance de leurs homologues françaises.

Sans vouloir innocenter DSK, ni l'incriminer, il suffit de voir avec quelle aisance un favori à la course à la présidence française a pu se voir du jour au lendemain transformé en paria pour constater l'emprise du féminisme d'État sur la justice américaine.

Malthus a dit…

Je ne sais pas pourquoi on s'attarde tant au fait que cette femme était "psychologue"- comme si être psychologue valait vraiment quelque chose!
Hormis le fait que nos universités continuent d'honorer cette non-science avec une légitmité qui ne leur revient d'aucun droit rationnel, un(e) psychologue n'est, après tout, que quelqu'un qui aura passé deux ans à l'université. Deux ans d'astrologie valent autant car, l'un comme l'autre, ils ont pleins de beaux discours et *aucune* preuve.
N'importe qui peu être "lo-logue" - suffit de payer ses dus au recteur. Le $ et le papier qu'on vous octroit au bout de ses ''études'' ne font pas de vous qqun de sérieux ou de crédible. Il fait de vous une Jojo Savard avec un diplôme.
Doit-on vraiment ensuite s'étonner qu'une "lo-logue" soit si fuckée et se comporte de facon aussi irresponsable?
Sérieusement?

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Ouf ! Là, Malthus, je ne vous suis vraiment pas. Pour avoir, avec un fils Asperger, eu affaire à plusieurs psychologues, psycho-éducateurs et autres intervenants sociaux, je peux vous affirmer que, si la psychologie n'est pas une science exacte, elle conserve à mes yeux une grande pertinence à laquelle ma famille et moi devons une fière chandelle.

Bien sûr, il existe, comme dans toute profession, des incompétents, mais il ne faudrait pas faire payer les bons pour les mauvais et jeter le bébé avec l'eau du bain. Qui plus est, un certain Yvon Dallaire, psychologue et sexologue de son métier, demeure l'un des défenseurs de la condition masculine les plus pertinents et les plus en vue au Québec et même, dans la francophonie. Je crois que son expertise y est pour quelque chose.

Pour ce qui est de l'astrologie, je vous concède que le fait de penser prédire l'avenir selon les astres reste un tantinet fantaisiste...

kourou a dit…

Ça n'a rien a voir avec le sujet mais je viens d'apprendre que le Québec allait facilité l'intégration des ingénieurs étrangés "près d'un tiers des demandes pour l'année 2010".
Heu elles sont ou toutes ses working girl qui devait dépasser les hommes etc (oui la très grande majorité des ingénieurs étant des hommes)?
Il serait bon de prévenir ses ingénieurs et autres immigrés sur les réalités sexiste du Québec.
C'est quasi criminel de faire miroiter de jolie chose et de planté un couteau par derrière.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Question ingénieurs, le Québec reste la province la plus productive en main d'oeuvre féminine avec... 11 % d'ingénieures. Faudra un jour que le Conseil du statut de la femme et le ministère de l'Éducation se fassent à l'idée que, peut-être, les femmes ne s'intéressent pas en aussi grand nombre que les hommes à cette discipline.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...