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Le tricot, sans doute une activité privilégiée au CSF... |
L’attitude d’ouverture de JMD, communicatrice chevronnée, ancienne journaliste et ombudsman à Radio-Canada, tranchait singulièrement de celle de sa prédécesseure, Christiane Pelchat, qui, dès ses débuts, faisait la manchette avec ses maladresses au point où l’ex-députée péquiste, Diane Lemieux, avait décrété sur les ondes de la SRC que le Conseil du statut de la femme avait fait son temps et ne conservait plus aucune pertinence. Le coup portait d’autant plus que Mme Lemieux avait elle-même occupé le siège de présidente de cet organisme vermoulu.
Au fait, je me demande si Mme Pelchat apprécie ses nouvelles fonctions à la délégation du Québec au Mexique. Ce pays, où la condition des femmes n’est certes pas aussi reluisante qu’au Québec, ne représente-t-il pas une forme de Sibérie féministe ? Au moins, les propos décousus de la présidente sortante – et rendue là, sortie – seront-ils moins susceptibles de se rendre à nos oreilles épargnées.
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Christiane Pelchat : parlez-moi d'une ambassadrice pour le Québec... |
Diane Lavallée, présidente en poste avant Mme Pelchat, n’avait pas non plus brillé par ses aptitudes auprès des médias. Elle avait même réussi à développer l’aura d’une grande inquisitrice en lutte contre les groupes de pères en manifestant envers eux un mépris qu’on ne pouvait s’empêcher de comparer à celui de Pierre Trudeau pour les Québécois. Bien sûr, les comparaisons s’arrêtent là, la stature de l’ancien premier ministre canadien restant nettement plus impressionnante que celle de cette fonctionnaire sans éclat, ni envergure.
On comprendra aisément pourquoi, devant les remises en question sporadiques de son existence, le CSF ait voulu se doter, cette fois, d’une présidente un peu plus glamour et apte à « vendre » la cause des femmes, tâche qui ressemble désormais bien davantage à la défense du féminisme d’État et de ses privilèges éhontés.
Comment taire vos commentaires ?
JMD n’a pas tardé à se rendre compte de l’étendue de la tâche, en débutant sa tournée à Trois-Rivières, ma ville d’adoption. Rassurez-vous, je ne suis pour rien dans les constats alarmés de la nouvelle présidente : « Tous ou presque, que ce soit parmi les groupes d’aide aux femmes et de défense de leurs droits ou les simples citoyens, sont conscients que notre discours (ou notre vocabulaire) ne passe plus, surtout chez les jeunes : la notion de patriarcat est jugée dépassée et réductrice, et beaucoup ne se reconnaissent pas dans ce qu’ils perçoivent comme un discours de victimisation des femmes. Même le terme féminisme est devenu péjoratif, car il est vu comme un synonyme de radicalisme, alors que dans le dictionnaire, être féministe veut simplement dire être en quête d’égalité entre les sexes. Le Conseil avait déjà eu l’occasion de se rendre compte de cette réalité, mais cela ne la rend pas moins dérangeante et nous force à un examen de conscience. »
Rendons grâce à la nouvelle présidente pour ce surprenant moment de franchise et de lucidité. Le propos est d’autant plus étonnant qu’il n’est en rien incompatible avec le constat de nombreux défenseurs de la condition masculine, hommes comme femmes. Un autre constat frappe, à la lumière des quelques articles parus à ce jour : alors que le premier texte publié s’est attiré des commentaires plutôt sympathisants, ceux qui suivent ont vu s’ajouter des propos nettement plus critiques, mais néanmoins pertinents, sur la déviance du féminisme d’État et la nécessité de reconnaître la condition masculine. Faut-il déduire que, de la condition féminine, les intérêts du public oscillent désormais davantage vers la condition masculine ?
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JMD : assumera-t-elle les conséquences de son audace ? |
Autre constat : des militants de la cause des hommes me disent que leurs commentaires restent indéfiniment « en attente de validation » tandis que l’un d’eux m’a assuré que ses propos ont été purement et simplement effacés ! Est-ce qu’au CSF, « commentaire » s’épelle « comment taire » ? Moi-même, je constate encore aujourd’hui que l’une de mes interventions, envoyée le 18 novembre, est restée depuis lors « en attente de validation ». Pour que vous puissiez juger de sa « malveillance », voici à quel argument de JMD j’ai réagi, suivi de mon commentaire « incriminant » et toujours en attente.
JMD : « Un autre exemple qui sort des sentiers battus : Comment réussir à sensibiliser les jeunes, particulièrement les garçons en 4e secondaire, à la délicate question des agressions sexuelles sans les braquer? Une travailleuse qui vient en aide aux victimes d’agression s’est trouvé un allié efficace dans ses interventions auprès des étudiants. Elle partage le podium avec un jeune homme très conscient des efforts d’éducation à faire. Et elle s’aperçoit que le message passe mieux, car les garçons ne voient plus cet enjeu comme une affaire de fille, mais constatent qu’un des leurs porte la cause et réussit à les rejoindre. Une goutte d’eau dans la mer, peut-être, mais une stratégie différente pour arriver au résultat souhaité. »
OK : « J’aimerais bien savoir quelle tactique a été employée par le jeune homme pour que le « message » passe mieux. Quant à moi, je ne suis pas surpris d’apprendre que les garçons se braquent s’ils se font abreuver de statistiques dopées telles que « une femme sur trois sera agressée sexuellement », « 2% seulement des accusations d’agressions sexuelles sont fausses » et « 90 % des victimes ne dénoncent pas ». Ces chiffres biaisés et fantaisistes, provenant de l’enquête sociale générale de Statistique Canada, datant de 1993 – année où, selon Denis Laroche, statisticien à l’Institut de la statistique du Québec, les groupes de femmes se sont immiscés dans l’élaboration de cette étude – n’ont jamais été confirmés par la suite, et pour cause : ils restent subjectifs et impossibles à prouver. Les garçons ont raison de se défendre en refusant d’être identifiés à des violeurs de masse afin de justifier les budgets extravagants des Calacs. »
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Avant JMD, la présidente de la FFQ a compris que la population n'est plus aussi favorable au féminisme d'État... |
En effaçant des propos qui ne vont pas dans le sens des dogmes du CSF, et en en gardant d’autres indéfiniment « en attente de publication », ce qui revient au même, la nouvelle présidente est-elle en train de revenir sur ses positions d’ouverture ? Et la rareté de participantes et participants favorables au féminisme d’État, que doit-on en conclure ? Il est difficile d’imaginer que leurs commentaires soient également restés en attente.
J’ai hâte de voir les conclusions de la tournée de JMD, si jamais elle les rend publiques, ce qui serait souhaitable. Car enfin il serait à peu près temps, après la marche chaotique de la FFQ, en octobre 2010, que l’État prenne le poulx de la population quant à la pertinence de maintenir l’organisme né en 1973 des revendications du plus important regroupement féministe du Québec. Si elle ose faire preuve à ce point de transparence en dévoilant le probable verdict populaire sur ce sujet qui revient inévitablement sur la sellette, Julie Miville-Dechêne aura fait passer l’intérêt du public avant le maintien de privilèges désormais considérés comme usurpés parce qu’injustifiables. Aura-t-elle ce courage et cette honnêteté ?