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Precious, victime |
Rien de moins. Je précise que
j’emploie ici le masculin pour alléger le texte, mais que mon propos s’adresse
à tout être dépourvu d’âme et d’empathie, peu importe le sexe, l’âge ou la
race.
L’hiver
arrive à grand pas et, avec lui, la menace pour tout animal errant de ne pas
pouvoir survivre au froid sibérien qui caractérise cette saison parfois
mortelle. Comme s’il n’y avait pas assez
de chats et de chiens abandonnés, laissés à eux-mêmes, sans gîte, sans
nourriture ni affection, encore faut-il qu’il s’ajoute à ces déshérités des
propriétaires qui en maltraitent d’autres, les laissant dehors par les pires
températures, totalement indifférents au sort inhumain qu’ils leur infligent.
Vraiment indifférents, ou cruels ?
Indifférents ? Je ne parierais pas là-dessus. Je soupçonne les pires d’entre eux de prendre
plaisir devant le spectacle de leur chien enchaîné dehors, parfois sans même
une niche pour s’abriter, tandis que ces salopards restent bien au chaud en
sirotant une bière ou un café, se réjouissant du mal qu’ils leur infligent.
Bien
sûr, il existe aussi des propriétaires vraiment indifférents, ou tout
simplement imbéciles, pour qui un chien reste aussi important qu’une vieille
paire de chaussures.
Que dit la loi québécoise ?
Voici
ce qu’indique le Règlement sur le
bien-être et la sécurité des animaux domestiques de compagnie et des
équidés :
(…) 5° permettre à l’animal d’avoir accès en permanence
à une aire sèche, propre, confortable, de dimension suffisante et dont le
plancher est plein pour lui permettre de s’y allonger sur le côté, les membres
en pleine extension; cette aire doit être à l’abri d’éléments pouvant causer
un stress à l’animal ou nuire à sa santé, tels que les rayons directs du
soleil, les courants d’air ou le bruit excessifs;
C’est clairement indiqué dans la
loi, régulièrement enfreinte par des irresponsables et, je le répète, des
criminels. Poursuivons :
(…) 10. Il est interdit d’héberger à
l’extérieur un animal dont la morphologie, le pelage, l’âge, l’état de santé ou
le degré d’adaptation au froid ou à la chaleur ne lui procurent pas la
protection suffisante contre les conditions climatiques auxquelles il est
exposé.
Difficile d’être plus clair. Continuons :
(…) Dans le lieu où l’animal est hébergé, qu’il soit
intérieur ou extérieur, lorsque la température est inférieure à 10 °C,
l’animal doit avoir accès à un abri adapté dont la taille lui permet de se
retourner et de maintenir sa température corporelle, tel une niche, et dont le
plancher est recouvert d’une matière isolante propre et sèche, notamment faite
de paille ou de copeaux de bois non traités.
De plus, un animal gardé principalement à l’extérieur
doit avoir accès en tout temps à une niche, ou un abri en tenant lieu, conforme
aux exigences suivantes, qui s’ajoutent à celles prévues à l’article 3:
C’est bien joli, tout ça, mais ces
nobles dispositions ne tiennent pas compte de la rigueur excessive de nos
hivers. Aucun abri extérieur ne permet à
un animal une protection suffisante pour faire face à une température de moins
vingt, trente ou quarante degrés Celsius.
Nous restons bien sous la barre de 10 degrés Celsius… Que des vœux pieux, donc. La loi ne va pas jusqu’à interdire pareille
maltraitance, pourtant évidente.
En Pennsylvanie, la loi a des
dents
Le Québec, et tout État disposant
de lois aussi timides sanctionnant la maltraitance envers les animaux, pourraient
faire leur profit de l’exemple pennsylvanien, comme
en témoigne cet article :
Saviez-vous qu'un état chez nos voisins du sud interdit
de laisser un chien dehors lorsque le mercure passe sous zéro?
Les autorités de Pennsylvanie n'hésiteront pas
à donner une amende aux maîtres qui laissent leur animal attaché à l'extérieur pendant 30
minutes et plus lorsque le thermomètre descend sous la barre du 0°C, ou 32°F.
Selon le niveau d'infraction, ces personnes sont passibles
d'une peine de prison. Cela vaut tant pour un individu qui
laisse son chien dehors pendant son repas au
restaurant que pour un maître qui attache son toutou à côté du garage en
permanence tout l'hiver.
Cette loi a été adoptée en
Pennsylvanie en 2017 en l’honneur d’un chien sauvé de justesse de ses maîtres
sans cœur :
Le chien a été retrouvé malade et amaigri par un passant. Le
toutou était traumatisé et avait été battu. Il a ensuite été adopté et a
inspiré cette nouvelle législation contre la cruauté animale en Pennsylvanie.
Et les bottines suivent les
babines dans cet État :
Selon Pacourts.com, le site du système de justice de
l'état, depuis l'entrée en vigueur de la loi en août 2017, ce sont plus
de 35 000 constats d'infraction de maltraitance d'animaux qui ont été
enregistrés dans tout l'État, dont 57 % pour négligence d'un animal.
J’ai du mal à imaginer un Québec
aussi énergique que nos voisins du Sud pour lutter contre la maltraitance
animale…
La triste histoire de Precious…
PETA, l’organisme mondial de
défense des animaux, a placé sur sa page Facebook et sur YouTube la triste
histoire de Precious, une pauvre chienne victime de la plus odieuse des
maltraitances de la part de propriétaires psychopathes. Voici le
lien vers son histoire. Je vous préviens, ces images sont à la limite
du soutenable.
Il a été difficile d’avoir des
détails sur cette triste affaire, mais un coup d’œil à cet animal (voir photo
en début de billet) suffit pour constater la sévérité de la maltraitance
qu’elle a dû endurer, probablement pendant des années. Des sources indiquent qu’elle aurait été
secourue, mais trop tard. Elle est
décédée, soit avant l’arrivée des secours, soit peu après avoir été rescapée. Des accusations auraient été portées contre
le ou les salopards, mais on reste sans nouvelles.
Les sentences ne seront jamais
assez lourdes
Je vais sans doute passer pour un
sadique, mais je fantasme sur le sort que j’aimerais infliger à tous les
propriétaires de Precious, trop cruels ou inconscients du mal qu’ils infligent
à longueur d’année à leur animal.
Je rêve de les enfermer une nuit
ne serait-ce que huit heures, en sous-vêtements, dans un congélateur à moins trente
degrés Celsius, et de leur demander au lendemain comment ils ont aimé leur
expérience. Bon, je sais, heureusement
pour ces vidanges que je n’aie pas de pouvoir de légiférer dans ce sens.
En attendant, l’exemple
pennsylvanien, sans doute plus civilisé, serait facilement applicable. Mais pour y arriver, il faudrait une volonté politique et juridique...