samedi 24 septembre 2022

Pendant plus de 5 mois, défense de réanimer des patients au Québec…

Christian Dubé
Les médias n’ont que ce qu’ils méritent devant la crise de confiance qu’ils suscitent plus que jamais depuis deux ans et demi.  Il faut toutefois souligner quand l’un d’eux effectue son travail avec vigilance et professionnalisme, surtout s’il est le seul à braver l’omerta gouvernementale à laquelle semble avoir cédé tous ses compétiteurs.

Ainsi, c’est au quotidien Le Devoir qu’il faut adresser des félicitations pour avoir joué le rôle de lanceur d’alerte à propos d’une nouvelle qu’on aurait trouvé inimaginable dans notre Québec humaniste et tolérant du 21e siècle deux ans et demi plus tôt.  En clair, il s’agit d’une directive ministérielle interdisant la réanimation de patients ne présentant plus de pouls décelable. 

Oui, vous avez bien lu…

Voici en quels termes Marie-Andrée Chouinard résumait les faits le 26 novembre 2020 :

« Comme l’a révélé la journaliste Isabelle Paré dans Le Devoir, le ministère de la Santé a émis, début avril, une directive de triage des patients à réanimer par les ambulanciers dans un contexte de surchauffe dans les centres hospitaliers. La mesure, entérinée par le Collège des médecins, prévoyait de cesser les massages cardiaques et la défibrillation chez les patients ne présentant plus de pouls décelable (asystolie) depuis deux minutes, et ce, dans le but précis de ne pas engorger des soins intensifs déjà fortement accaparés par des malades atteints de la COVID et d’éviter de contaminer le personnel soignant. Les personnes ciblées étaient celles qui seraient, selon des calculs statistiques, sans doute décédées à l’hôpital. »

Instaurée sous McCann, mais maintenue sous Dubé

Rappelons que si Danielle McCann était ministre de la Santé le 4 avril, soit au moment même où cette directive ignoble a été émise par son ministère et approuvée par le sinistre Collège des médecins, c’est à partir du 22 juin que Christian Dubé a pris le relai dudit ministère. 

Il est donc tout aussi responsable de cette dérive que sa prédécesseuse, sinon davantage, en durée et en contexte, puisque cette mesure mortifère a été maintenue inutilement jusqu’au 21 septembre.  Elle aura donc été en vigueur pendant exactement trois mois sous sa responsabilité avant qu’il ne se déniaise.

Dubé renvoie la balle à McCann…

Devant le tollé soulevé par l’article d’Isabelle Paré, cité par Marie-Andrée Chouinard, Dubé s’est tout de même empressé de rejeter le blâme de cette initiative catastrophique sur Danielle McCann :

« Par la voix de son attaché de presse, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est défendu en faisant valoir que la directive controversée avait été soumise à l’attention de sa prédécesseure, l’ex-ministre de la Santé Danielle McCann, avant son entrée en poste. « Nous tenons à rassurer la population : cette directive n’existe plus dans le réseau », a souligné l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau. »

Mais l’aberration de l’attitude irresponsable de Dubé ne s’arrête pas là : talonné par des journalistes, il devait affirmer n’avoir été au courant de la directive mortifère que depuis « quelques jours ».  Il aurait donc passé trois mois sans être au courant d’un pareil délire sanitaire ?  Selon cet article :

« Le ministre de la Santé a dit avoir « pris connaissance » de la directive, sans dire à quel moment. Vérification faite auprès de son attachée de presse, ce dernier n’en aurait été informé que depuis « quelques jours ». Et ce, même si la directive introduite en avril est restée en vigueur jusqu’au 21 septembre, soit trois mois après sa nomination comme ministre de la Santé. »

Y avait-il un pilote dans l’avion ?

Faut-il s’étonner, devant pareille ignorance – ou insouciance – ministérielle, que cette mesure ait été prolongée durant tout l’été, donc sous la responsabilité de Dubé, alors que la situation virale était au plus bas, pour ne pas dire éradiquée, comme le précisait le 23 novembre 2020 la journaliste Isabelle Paré :

« Pendant cinq mois, certaines personnes en arrêt cardiorespiratoire n’ont pu être réanimées par les ambulanciers en raison d’une directive instaurée à Montréal et à Laval pour éviter une surcharge des unités de soins intensifs. Or, la directive a été maintenue jusqu’au 21 septembre, malgré un retour à la normale dans les hôpitaux cet été.

Mise en œuvre le 4 avril, la directive ministérielle « arrêt de manœuvres intensifiées » prévoyait notamment de ne plus faire de massage cardiaque ni de défibrillation chez les personnes en « asystolie », c’est-à-dire ne présentant pas de pouls décelable. »

Ne s’agit-il pas de négligence criminelle ?

Il va de soi que cette directive aberrante est venue fortement perturber les ambulanciers, alors contraints de laisser mourir des patients qui auraient pu être sauvés, une réalité qui n’a pas semblé émouvoir outre mesure Christian Dubé, qui, ignorant ou indifférent, a maintenu ladite mesure pendant tout l’été :

« La mesure « exceptionnelle » n’aurait dû s’étirer que sur les mois printaniers, mais elle a été maintenue jusqu’à la fin de septembre. Des ambulanciers ont raconté les terribles déchirements liés au fait de ne pas tenter de réanimer une personne en détresse, devant sa famille, si minces ses chances de survie fussent-elles. On peut sans mal imaginer le drame de soignants se retrouvant interdits de soigner, et fustigés par la famille. »

Et Mme Chouinard d’en rajouter, cinglante :

« L’odeur de scandale qui émane de la mise en œuvre de la directive de non-réanimation tient précisément au fait que rien n’indique que l’engorgement des soins intensifs n’ait justifié qu’on en arrive là, et ce, au pire de la crise. Encore moins dans les mois de l’été, où le nombre de cas hospitalisés était en déclin. »

Ce gouvernement est dangereux

Cette pratique digne des camps de la mort d’un certain chancelier allemand, délibérément ignorée par la plupart de nos médias, vient s’ajouter à une liste effroyable de dégâts causés par la CAQ : l’hécatombe des CHSLD; les enfants stérilement masqués et inutilement vaccinés, interdits de sports; les PME à l’agonie; les non-vaccinés démonisés par des chroniqueurs corrompus; les familles divisées; les amendes himalayennes; les restrictions de déplacement injustifiées; la délation encouragée et l’intrusion dans la vie privée et familiale des Québécois.

À la veille des prochaines élections provinciales du 3 octobre, il devient essentiel de se rappeler l’autoritarisme injustifié et le dogmatisme sanitaire ne reposant sur aucune science du gouvernement Legault.  Ce dernier s’est illustré comme le pire gestionnaire de crise au Canada et l’un des plus dangereux en Amérique du Nord, avec Andrew Cuomo, maintenant ex-gouverneur de l’État de New-York.

Et la CAQ ose dire : « Continuons ! »… 

4 commentaires:

Rachelle Carle a dit…

Je comprends pas que Dubé, McCann et leur gang ne soient pas en prison pour crime. Est-ce que les ambulanciers ont vraiment suivi la directive de ne pas réanimer, leur rôle n'est-il pas de sauver les gens, plutôt que de les laisser mourir!

Le chroniqueur du 5e a dit…

Ce matin, Radio-Canada parle de l'incestueuses collaboration entre le gouvernement Legault et la firme McKinsey

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ Rachelle Carle Je ne comprends pas que des ambulanciers aient pu laisser mourir des gens simplement pour se conformer à une directive qui relève de la négligence criminelle.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ L'indépendant du Québec Un secret de Polichinelle auquel j'ai consacré trois billets.
https://olivierkaestle.blogspot.com/2021/12/legault-verse-5-m-de-plus-la-firme.html
https://olivierkaestle.blogspot.com/2021/08/mckinsey-la-firme-au-lourd-passe-de.html
https://olivierkaestle.blogspot.com/2022/06/ces-liens-nauseeux-qui-unissent-la.html

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