vendredi 10 septembre 2010

Capsules : manœuvres politiques et cotes de popularité

Les manœuvres politiques n’entraînent pas toujours une hausse des cotes de popularité chez nos élus.  Qu’on en juge par ces exemples…

Registre des armes à feu

Stephen Harper pourrait bien en arriver à ses fins avec l’abolition du registre des armes à feu tant souhaitée par lui et par les rednecks amateurs de chasse de son parti, lors du vote déterminant sur la question.  Le refus de Jack Layton d’imposer une ligne de conduite à ses troupes, en vue de bloquer une résolution aussi déplorable, ne contribuera pas à maintenir ni à accroître sa cote de popularité, stable mais modeste, auprès de ceux qui aiment les leaders cohérents et les positions claires.  Sa volonté de trouver un compromis, dont les modalités demeurent bien mystérieuses, dans ce dossier émotif pourrait lui donner des allures de Stéphane Dion ou de Michael Ignatieff.  

Il pourrait bien finir par porter conjointement, avec un premier ministre aux antipodes de ses positions sur l’échiquier politique, la responsabilité de l’abolition du registre et du gaspillage définitif des deux milliards $ que sa mise en œuvre aura coûté aux contribuables.  Les associations de corps policiers et les groupes communautaires, qui réclament à corps et à cri le maintien de cet indispensable outil de prévention, l’auront dans l’os, mais au moins, de braves chasseurs pourront faire l’économie monétaire et physique d’aller renouveler leur permis aux cinq ans.  Un digne triomphe d’une droite militante égoïste et rétrograde…

Parlez-moi d’une stratège…

En rétrogradant Bernard Drainville, l’un des meilleurs éléments du PQ, de la santé aux affaires intergouvernementales, Pauline Marois, dont la cote de popularité devant un Jean Charest, maintenant crucifié par son  ancien ministre de la Justice, n’a toujours pas de quoi faire pavoiser, confirme que l’opportunisme politique prime chez elle sur les meilleurs intérêts du parti, comme de la population du Québec.  

En agissant ainsi, elle donne raison à ceux qui croient qu’elle écarte un rival sérieux, advenant le cas où ses troupes, insatisfaites de sa performance, voudraient du sang neuf à la chefferie.  Marois pourrait bien réaliser malgré tout son grand rêve de devenir première ministre du Québec.  Ce genre d’aspiration ne se concrétise cependant pas toujours comme on le souhaiterait.  Demandez à Paul Martin…

Il en restera toujours quelque chose…

Qu’importe si les allégations de Marc Bellemare s’avèrent fondées ou pas, en créant la commission Bastarache en vue de laver son honneur, Jean Charest aura plutôt trouvé le moyen de se peinturer dans un coin.  Les visibles tentatives de cuisiner l’ancien ministre de la Justice par les avocats du gouvernement n’auront eu pour résultat que de faire grimper la cote d’amour du public pour un homme auquel il a attribué le statut de redresseur de tort. 

On oublie un peu vite le ministre gaffeur et confus que Bellemare a été, de même que ses deux échecs cuisants à la mairie de Québec, mais un homme maladroit peut dire la vérité.  Sa crédibilité semble renforcie par la grogne croissante que le premier ministre a suscitée par son entêtement à ne pas créer une commission parlementaire sur la construction.   Jean Charest a beau se montrer combatif en temps de crise, cette fois, Marc Bellemare pourrait l’envoyer au tapis pour le compte…

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