Étonnant revirement statistique des Calacs |
On n’en « apprenait » pas moins qu’une femme sur trois a été victime d’une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans, donc au cours de sa vie adulte, chiffre extraordinaire confirmé en 2008 par Christine St-Pierre, ministre à la Condition féminine, qui avait dû recourir, pour y arriver, à un sondage de perception Ipsos Reid auprès de 803 répondants… Quelle rigueur, chez cette ancienne journaliste de la SRC ! On fait ce que l’on peut avec ce que l’on a pas. Ce sont néanmoins les Calacs qui les premières nous « révélaient » que les hommes commettaient des agressions sexuelles sans même le réaliser, notamment en racontant des histoires salées, en lançant des regards insistants, ou en sifflant des femmes.
Attention, vos yeux peuvent agresser ! |
Comment avons-nous pu vivre si longtemps, Messieurs, sans réaliser les dommages durables que nous infligions, nous qui pensions jadis que seuls les attouchements non sollicités ou le viol étaient des agressions sexuelles ? Il semble que les Calacs aient redéfini jusqu’au concept même de ce fléau, au-delà des limites du code criminel. Carole Cayer, du Calacs de Châteauguay, affirmait dans Le Soleil de Châteauguay le 13 mai 2010 : « Du moment qu’il n’y a pas de consentement, c’est une agression sexuelle. » Comme esprit de synthèse, difficile de faire plus simple.
Mais alors, cette baisse de 25 % ?
J’y arrive. C’est sous la plume éclairante du perspicace Olivier Robichaud, journaliste à La Tribune, que nous « apprenions » le 3 juin dernier que le chiffre si perturbant d’une femme sur trois, un jour victime d’une agression sexuelle, venait de tomber à une femme sur quatre, ce qui représente une baisse marquée de 25 % du pourcentage de ce délit. C’est dans le cadre d’une campagne intitulée « Une agression sexuelle n’a pas de visage », que le Calacs de l’Estrie avait toutefois affirmé que le nombre d’agressions avait au contraire augmenté. Apparemment, si une agression sexuelle n’a pas de visage, ces intervenantes, elles, sont dépourvues de calculatrices.
Avec tout l’esprit critique dont il semble doté, Robichaud a rapporté scrupuleusement les propos de la porte-parole, Marjorie Moireau, à l’effet que plus de 5000 cas d’agressions sexuelles ont été signalés à la police au Québec en 2009, oubliant, comme tant de ses collègues, de faire la nuance entre signalements, ce dont on parle ici, et condamnations. Il est vrai que, pour les Calacs, la présomption d’innocence n’existe pas : un signalement devient automatiquement synonyme d’agression. Chaque année, c’est en moyenne 500 agressions qui sont en réalité sanctionnées.
Lancement de la campagne du Calacs de l'Estrie |
C’est avec la même obséquieuse minutie que notre journaliste transcrivait qu’à peine 10 % des victimes portaient plainte, ce qui aurait pu réveiller chez lui un semblant d’esprit critique. En effet, comment peut-on établir avec précision que 90 % des personnes agressées sexuellement ne dénoncent pas… si justement, elles gardent le silence ? Organise-t-on des séances de spiritisme pour établir leur nombre ou recoure-t-on à une boule de cristal, à moins que l’on engage des télépathes ?
Un optimisme indécent
Pour des raisons connues de lui seul, l’Institut de la statistique du Québec affiche un optimisme délirant, si l’on compare ses conclusions à celles, si spectaculaires, des Calacs. Cet organisme gouvernemental affirme en effet que, de 1983 à 2003, le Québec avait enregistré une diminution des crimes graves en tous genres, incluant donc bien davantage que les agressions sexuelles les plus sévères, de l’ordre de 54 %, passant d’un sommet historique de 1018 en 1992 à 473 en 2003.
Institut : l'optimisme rend-t-il insensible ? |
Prenons pour hypothèse que cette moyenne, qui ne regroupe donc pas que les crimes sexuels, se maintienne au cours des 84 prochaines années, chiffre correspondant à la longévité moyenne d’une femme québécoise, il devrait alors se commettre au Québec durant cette période 39 732 agressions graves de toutes catégories. Même en mettant les choses au pire, en s’appuyant sur le sommet de 1992, soit 1018 agressions, ce nombre augmenterait à 85 512. Pour spectaculaire qu’il soit, nous sommes toujours très loin du chiffre calamiteux d’une femme sexuellement agressée sur quatre au cours de sa vie, soit 908 473 femmes (recensement 2001). Leur a-t-on dit, à l’Institut, pour les histoires cochonnes et les sifflements traumatisants ?
Des sources nébuleuses
Il faut reculer aussi loin qu’en 1993, dans l’Enquête sur la violence envers les femmes (p.26) pour retracer la « statistique » voulant qu’une femme sur trois sera un jour agressée sexuellement. On y retrouve la même définition surdimensionnée, débordant largement le cadre du code criminel, où les gestes déplacés sont mis sur le même pied que les viols et attouchements non sollicités. Il est à noter que ladite statistique, à l’évidence soufflée, ne sera reprise dans aucune enquête subséquente de Statistique Canada, et pour cause. Pas étonnant que les Calacs s’y soient accrochées si longtemps.
Un livre noir sur le dopage statistique. |
Cette donnée semble tout aussi invraisemblable que celle à l’effet que 300 000 femmes étaient chroniquement battues au Québec, dont la supercherie a été démontrée en 2010 par Jean-Claude Boucher et Jean-Pierre Gagnon dans l’essai intitulé 300 000 femmes battues, y avez-vous cru ? À ce jour, aucune preuve à l’effet que ces auteurs aient pu faire erreur ou mentir n’a été établie.
Les intervenantes Calacs font-elles montre d’une petite gêne devant le scepticisme grandissant entourant le concept d’une femme sur trois, ou se basent-elles sur une nouvelle « statistique », toujours est-il que le chiffre d’une femme sur quatre agressée sexuellement est devenu leur nouveau mantra militant. Mais d’où vient donc ce récent chiffre ?
À l'aube d'une nouvelle énigme statistique ? |
Pour le savoir, j’ai posé la question vendredi à chacun des 24 Calacs du Québec. Au moment d’écrire ces lignes, deux m’ont répondu, me référant… au chiffre de 1993 de une sur trois, donc 1 211 297 femmes (recensement 2001). La donnée de une sur quatre existe-t-elle ? C’est qu’entre une femme sur trois et une femme sur quatre, l’écart de 25 %, soit 302 824 femmes, n’a rien de négligeable. Rappelons que le Regroupement québécois des Calacs compte parmi la quinzaine d’instances féministes qui a fait tabletter en 2005 le rapport Rondeau dénonçant l’insuffisance des services sociaux pour les hommes, en invoquant… son manque de rigueur méthodologique. Mais la semaine n’est pas finie. Peut-être obtiendrais-je enfin une réponse claire à une question claire ?
6 commentaires:
Au Québec, l'industrie de la violence conjugale et sa proche filiale, la perception extra sensorielle des agressions sexuelles -.- 9 victimes sur 10 ne déposent pas de plainte. OK, mais d’où vient ce chiffre :) -.- reposent en réalité sur des fondations coulées dans le mensonge et la manipulation. Avec cette autre filiale, l’industrie du divorce, ces institutions des plus perverses génèrent tout de même des centaines de millions $$$, année après année, des fonds en majeure partie détournés du trésor public, le tout en période de déficit budgétaire au moyen de manœuvres dolosives… On croirait rêver…
Faut tout de même avouer que cet abondant pactole s'avère fort utile pour les artisanes qui s’affairent dans l’industrie. Avec tous ces sous, elles peuvent ainsi mieux planifier de récurrentes campagnes médiatiques consistant à diffuser sur toutes les tribunes leur vile propagande, haineuse et sexiste à la fois !
Ici, le serpent se mort la queue…
À ces instances parasitaires, on pourrait ajouter le ministère de la Sécurité publique, dont les statistiques contrastent singulièrement d'avec celles de Statistique Canada et, surtout, de l'Institut de la statistique du Québec.
Quand on fait régulièrement passer des signalements pour des agressions sanctionnées, qu'elles soient sexuelles ou le résultat de la pernicieuse politique d'intervention en violence conjugale, c'est qu'on est davantage attaché à justifier des budgets gouvernementaux, à maintenir des effectifs et à acheter une relative paix syndicale qu'à donner un compte rendu honnête de l'état de la violence, sexuelle ou autre, au Québec.
Christine St-Pierre est la preuve vivante de la mauvaise foi inhérente aux "intellectuelles" du féminisme.
Si les tours de passe-passe statistiques avaient été livrés par une illustre inconnue promue au rang de ministre afin de remplir un quota égalitaire, elle aurait droit au bénifice du doute. Malheureusement, Mme St-Pierre est une professionelle de l'information: une journaliste de longue date, rompue aux diktats de l'information juste, de la vérification des sources et de la corroboration. Les torchons qu'elle signe en tant que Ministre de l'Information (ahahaha!) et de la Condition Féminine m'assurent que la propagande et le spin sont plus importants aux féministes que la vérité ou le bon sens.
Cette femme est la honte de sa profession.
Encore une fois, Malthus, nous avons une pensée siamoise sur une même question et je pense bien que votre opinion de Mme St-Pierre ne prendra pas du mieux avec ma dernière chronique. J'y fais le bilan de mes - très peu nombreuses - réponses des Calacs et de la désinformation continue de Mme St-Pierre. Je n'en reviens pas de l'incongruité de ces militantes et de cette ministre de la condition "féminime".
La vraie question est : pourquoi le Conseil du statut de la femme existe-t-il encore avec sa petite armée de féministes répartie dans tous les ministères et officines du gouvernement...et le Ministère de la Condition féminine fédéral...complètement anachronique, sexiste et non conformeaux chartres tant fédérale que provinciale??!!??
J'ai beaucoup aimé l'appui à remise en question du statut du fœtus par la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose. Qu'on aime les conservateurs ou pas, la question se pose : à partir de quand un fœtus cesse d'en être un pour devenir un bébé. Seulement quand il sort du ventre de la mère, comme le veut le code criminel canadien ? Ce document devrait seul définir un statut biologique et éthique ?
C'est bien là l'unique fois où, à ma connaissance, le ministère fédéral de la Condition féminine a posé un questionnement incontournable et intègre. Pour le reste, cette instance comme son homologue québécois peuvent prendre une retraite qui n'a rien d'anticipée.
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