Les forums de discussion peuvent susciter des réactions extrêmes... |
C’est à l’invitation d’un lecteur, lui-même participant à Agoravox, l’excellent Bertrand « Nash » Russel, que je tentais ma chance dans ce site avec un premier article, déjà paru dans mon blog, Entrefilets meurtriers et violence au féminin. Jusque-là, peu de réactions négatives, mais déjà un certain féminisme doctrinaire se manifestait. Ce n’est pas parce qu’il existe des femmes cruelles et sanguinaires que la majorité des femmes tue, viole, persécute, cogne et maltraite, écrivait l’une de ses représentantes, comme si de démontrer telle absurdité avait été mon propos. C’est avec mon troisième topo, que je devais voir confirmer qu’il existe un univers de dissonances entre ce que l’on écrit et l’interprétation que certains, en l’occurrence, certaines, en font, comme vous pourrez bientôt en juger.
Je suis un prédateur textuel…
Ayant donc décelé les prémices de l’intolérance à toute idée allant à l’encontre d’un féminisme victimaire, je me dis que l’occasion était trop belle pour ne pas diffuser Slutwalks : au moins, ça leur fait prendre l'air... anticipant avec une infernale délectation les cris de vierges offensées que cette ténébreuse diffusion allait susciter. En bref, mon article raillait le principe même des marches des salopes, selon lequel toute femme devrait pouvoir s’habiller de la façon la plus « cochonne » possible sans en assumer les risques, au nom de la lutte aux agressions sexuelles… Mon propos dépassait toutefois l’aspect strictement vestimentaire, qui peut être relatif, selon la saison, canicule oblige, pour s’arrêter aux comportements provocants.
Un malentendu est si vite arrivé... |
J’y allais d’un exemple où, après avoir excité un homme sur une piste de danse en frôlant de ses hanches ses parties génitales, une jeune femme l’avait soudainement repoussé, entraînant le geste déplacé de l’interpellé de saisir brusquement les seins de l’aguicheuse avant de la repousser à son tour. Sans excuser le moins du monde le comportement du malotru, je soulignais que sa partenaire avait manqué de discernement, ayant mis en péril son intégrité physique et sa sécurité. Elle détenait ainsi une part de responsabilité dans des événements qui autrement ne se seraient probablement jamais produits. Allez faire comprendre ça à des féministes radicales !
Quand la pire interprétation devient la meilleure…
Tandis qu’un ricanement sardonique retentissait en cascades de ma poitrine, que des orgues lucifériennes surgies d’on ne sait d’où déchiraient l’atmosphère, que des éclairs diaboliques lézardaient le ciel et qu’une pluie obscène martelait mes volets, c’est d’un index blasphémateur que j’appuyais sur « enter » afin d’autoriser la parution de ces propos damnés. Seigneur, ayez pitié de mon âme déchue ! Voici donc un « best of » des réactions outrées, mais d’autant plus savoureuses, de féministes bien pensantes européennes, à côté desquelles nos Québécoises ressemblent à de douces brebis. Leurs propos, copiés-collés (coquilles incluses) sont présentés en gras et les miens suivent en texte standard. Attachez vos tuques, on commence !
un article malfaisant qui veut soumettre les femmes à nouvel ordre moral digne des talibans j’ai eu l’occasion de discuter avec un type qui avait ce genre de raisonnement et qui allait régulièrement en Thaïlande. Je souligne ici le raffinement du sous-entendu ainsi que le fait que, comme chacun sait, les fausses accusations n’existent pas.
À l'homme seul, nous dit-on, incombe de s'adapter à la femme... |
Autre commentaire : Et ce n’est pas à la femme de s’adapter aux considérations des hommes en arrêtant leur comportement sous prétexte que ça pourrait être mal interprété en générant des « risques » parce que les messieurs ne savent pas contrôler les pulsions. Donc, évitons ici toute prévention, même devant un gang de rue, tant qu’à faire, au nom d’une idéologie vermoulue et déconnectée. Après un viol collectif, il sera toujours temps de remâcher un bon vieux discours victimaire.
Prévention ne fait pas partie du lexique féministe : Prévention... Tout ça, ce ne sont que des bons mots pour cacher de bien minables intentions : transférer la responsabilité du violeur sur sa victime (vous n'avez pas une impression de déjà-vu ?). Si vous voyez les femmes en mini-jupe comme des agresseurs, allez vivre en Arabie Saoudite. Rendu là, il ne me reste plus qu’à me faire accuser de vouloir imposer la burqa, moi qui à maintes reprises ai condamné le port de ces oripeaux, contrairement aux féministes radicales qui s’écrasent devant l’islamisme.
Du G-String à la burqa, pas de milieu... |
Et ce qui devait arriver, arriva : Faut pas déconner. Si vous voulez qu’on s’habille en Burka, faudra accepter l’abstinence en dehors du mariage, les gars ! Fait amusant, un islamiste particulièrement véhément m’a récemment accusé d’encourager les femmes à se vêtir en putes parce que je condamnais nigab et burqa. On ne peut décidément plaire à tout le monde ! Entre s’habiller et, surtout, se comporter en fille à matelot, d’une part, et porter la burqa, d’autre part, pas de milieu. Est-il si impensable qu’une femme puisse s’habiller de façon sexy et élégante sans s’afficher comme une salope, selon l’expression même des intéressées ?
Autre commentaire : Quant à l’argument « adolescente hystérique » (je disais « attardées », mais bon), il n’y a pas absolument pas lieu de généraliser à toutes les femmes (quand l’ai-je fait ? Trouvez le passage), c’est vraiment une projection toute personnelle de l’auteur qui n’appelle aucun commentaire (vous avez dit : projection ?). En effet, sans commentaire.
C’est dingue que l’on trouve toujours chez les misogynes, les racistes et les homophobes (on est frondeuse, derrière un pseudo…) un point commun : c’est l’ « autre » qui doit s’adapter à « moi » et faire comme bon me semble. N’est-ce pas exactement le discours même des slutwalks ? C’est à vomir.
Les mêmes participantes pourront désormais m'accuser d'exploiter honteusement le corps de la femme... |
Triste hobby, partagé dans ce troisième commentaire : Je plusse tout ce que dit Kiouty (la précédente), qui a explicité avec éloquence la malhonnêteté qui se dégage de cet article rétrograde, qui prétend accorder un « permis de violer » (c’est reparti pour un tour !) à l’homme dès lors qu’une femme a osé l’exciter de manière un peu trop insistante. A gerber (encore ?). Bref, si l’on ose parler de responsabilisation d’un nombre que j’espère minoritaire d’irresponsables, on excuse le viol, quand on ne l’encourage pas.
Je serais injuste si je passais sous silence la présence de commentaires pertinents ou décemment exprimés sur mon article, qui s’est mérité un vote de 50 % favorables, et 50 % défavorables. Le sujet, comme on voit, reste litigieux… J’ai gardé toutefois le commentaire le plus congruent, selon les votes, mais aussi selon moi, pour la fin. Je vous quitte sur le propos de cette dame :
À défaut de faire un dessin : une femme sexy, ni salope, ni intégriste... |
Entièrement d’accord avec vous. ce n’est pas du tout un article rétrograde. il y a dans la vie des notions de comportement et de responsabilité. non, on ne peut pas faire ce qu’on veut, parce qu’on en a envie, sans se soucier des circonstances. Oui, ce serait un comportement ado sans intérêt. J’ajouterai que la mode, influencée par ce qu’on appelle « le porno chic » a tendance à fringuer les femmes d’une manière qui ne se voyait autrefois qu’au bord des routes. je pense aux nuisettes sur jean, aux shorts hyper cours en ville. Sans oublier les fameux strings qui dépassent des pantalons. Pudeur, décence, sont des mots qui appartiennent à l’époque des catacombes. ce sont pourtant d’indispensables qualités. Par ailleurs votre article est plein d’humour et très plaisant à lire.
Ainsi soit dit !
4 commentaires:
En réalité elles ont été assez soft.
Mais au fait auriez vous put faire paraitre un tel article sur un gros sites communautaires québécois ?
Bonne question. J'avoue ne pas avoir essayé. Faut dire qu'il est déjà paru dans mon blogue, dans ma page publique Facebook et dans "La république de bananes" en plus d'Agora Vox.
Les réactions des féministes radicales québécoises diffèrent de celles des Européennes en ce qu'elles sont plus larmoyantes et culpabilisantes. En comparaison, les féministes radicales francophones d'outre-Atlantique deviennent vites haineuses, injurieuses et encore plus diffamatoires.
Qui sait, peut-être essaierais-je un jour un texte dans un forum québécois. La différence de mentalités vaudrait la peine d'être examinée.
Excellente analyse. Hélas, il n'y a aucune surprise, lorsque vous pénétrez les sites féministes vous vous apercevez que vous êtes censuré sous tous les prétextes. Certains sont même assez vicieux et revanchards pour pondre un article sur vous pour vous attaquer en-dessous de la ceinture, puérilement, et de tenter de vous humilier à la seconde où vous n'êtes plus conforme à leurs dogmes totalitaires suprématistes. C'est un fait, tous les endroits où ils sévissent en majorité sont ceux où l'impunité règne, ceux qui grouillent de propos misandres et obscurantistes, de mensonges éhontés, de tous les stéréotypes possibles, ceci sur fond de conspirationnisme total.
Tout est permis de leur côté, on s'aperçoit rapidement que c'est l'anarchie. Cela a au moins l'avantage de montrer toute leur aigreur, toute l'ampleur de leur problématique psychologique et leur narcissisme. Par ailleurs, cela donne un aperçu plutôt intéressant de la manière dont se comportent ces cas sociaux sur leur territoire, solidaires.
Là, seulement, vous découvrez ce qu'est le féminisme dans sa vraie nature, nu ; l'idéologie de la suprématie féminine déguisée en égalitarisme radical.
Ces gens ont tout de l'agresseur(e) victime. S'agit-il dans leur cas simplement de malveillance, ou le féminisme radical est-il devenu une forme de psychose paranoide, je ne saurais le dire, mais malade ou pas, ces activistes doivent être tenus responsables de leurs actes et de leurs propos et cesser de projeter sur nous leurs propres déviances. Nous ne sommes malheureusement pas à la veille d'assister à pareille prise de conscience....
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