lundi 15 mai 2017

Pervers narcissiques : apprendre ET à laisser…

Il existe de nos jours des réalités qui deviennent vite des modes à un point tel qu’on les voit partout et même là où elles n’existent pas.  Prenez par exemple les cas d’Asperger.  Depuis la série de romans et de films Millenium, mettant en vedette le personnage de Lisbeth Salander, on a l’impression d’en retrouver chez notre voisin, notre collègue de travail, notre ami ou notre blonde.  Pour paraphraser un livre à succès, on pourrait finir par publier un essai ayant pour titre « Les Asperger sont parmi nous ! »

Ces perverses et pervers ne sont pas si évidents...
Or, une nouvelle psycho-mode est en train de faire son chemin dans l’imaginaire populaire : celle des pervers narcissiques.  C’est à croire qu’il y en a partout.  Ils ressemblent à des islamistes tapis dans l’ombre et pratiquant la taqiya, cette tactique consistant à dissimuler leurs noirs desseins au sein d’une société où l’islam est sous-représenté en attendant l’avènement du grand califat.

Les pervers narcissiques ne représenteraient toutefois que de deux à trois pour cent de la population, mais certains avancent tout de même le chiffre de 10 %.  Quoi qu’il en soit, il reste difficile de cerner et d’identifier les individus atteints de cette pathologie, tant ils possèdent à un rare degré l’art de cacher leur jeu mortifère sous des dehors sympathiques, charismatiques et serviables.  On leur donnerait le bon dieu sans confession et il est souvent trop tard quand on constate l’étendue et la gravité des dégâts qu’ils laissent derrière eux. 

On peut dire que si tout manipulateur n’est pas nécessairement un pervers narcissique, tout pervers narcissique est forcément un manipulateur et, sans conteste, le pire qui soit.  De très loin.
 
Sous des dehors qui anesthésient toute méfiance, ils peuvent revêtir l’aspect du patron qui, tout en vous donnant une tâche irréalisable, accentue sur vous la pression pour mieux vous écraser.  Il peut également s’agir de cette femme adorable dont vous êtes devenu l’amoureux qui tentera de vous monter contre son ex dans l’espoir de provoquer un affrontement en hommage à sa féminitude.  Vous pouvez aussi avoir affaire à cette amie qui, au décès d’un de vos parents, se rapproche avec un dévouement factice du parent survivant pour mieux l’amener à vous déshériter à son profit.
 
Les pervers narcissiques ressemblent à des vampires relationnels.  Bien qu’ils simulent avec brio les plus nobles qualités de cœur, ces individus sont en fait incapables d’empathie, de compassion, de générosité, d’attachement véritable et de respect.  Ils peuvent devenir amoureux, au sens de développer une fixation souvent morbide pour leur proie, mais sont incapable d’aimer de façon altruiste.

Avec eux, manipulation, jalousie, possessivité, crises à répétition, procès d’intention, culpabilisation, mensonges, dissimulation, hypocrisie, critiques incessantes et insultes deviendront peu à peu votre lot quotidien, entrecoupés toutefois de moments de grâce au cours desquels vous vivrez l’illusion d’avoir trouvé votre âme sœur, celle ou celui avec qui vous finirez vos vieux jours.

Méfiez-vous de sa jalousie et de sa suspicion.  Le ou la perverse narcissique a tendance à projeter sur vous ses propres comportements.  Si elle ou il vous accuse d’infidélité, il y a de fortes chances que vous deveniez le bouc émissaire de ses propres incartades.  Vous serez toujours le coupable, celui qui triche, ment, trompe, dissimule, même et surtout si vous n’avez rien à reprocher.  Vous deviendrez systématiquement l’empêcheur de tourner en rond, la nuisance du couple, et elle, ou lui, la victime de votre turpitude…  Ces gens possèdent un rare talent pour inverser les rôles.

La source du problème reste un mystère...
La recherche sur cette pathologie n’a pas encore cerné comment une personne devient pervers narcissique.  Plusieurs voix penchent en faveur d’un traumatisme infligé dès l’enfance, moment au cours duquel l’enfant a été sur valorisé et dévalorisé par l’un de ses parents, ou par les deux.  D’autres sources parlent de lien incestuel, même platonique.  Se sentant le jouet de son père ou de sa mère, l’enfant en arriverait à « chosifier » ses futurs partenaires amoureux.

Il n’existe pas plus de portrait type des victimes du pervers narcissique.  Il peut s’agit d’être faibles et vulnérables comme de personnalités fortes qui représentent un défi pour le manipulateur, qui cherche à se nourrir de la dépendance affective qu’il tente de développer chez sa proie.

Si vous êtes en couple avec quelqu’un qui vous dit : « J’ai pas de prise sur toi, t’es comme un petit cochon graissé ! », commencez à vous méfier, ce n’est pas l’attitude d’une femme ou d’un homme normal qui appréciera d’autant plus votre relation qu’il vous sentira libre de la partager.
  
Si en prime, votre partenaire s’exclame « Ah !  Pouvoir enfin posséder une homme ( ou une femme ) ! », envisagez au plus vite un plan de repli !  Pour le pervers narcissique, l’autre est une possession, une chose qui lui appartient en propre.  Ce que vous ressentez vraiment ne l’intéresse que dans la mesure où vos états d’âme lui assurent le contrôle de votre personne. 

Les pervers narcissiques sont des morts vivants.  Inutile d’espérer les changer.  Il est très rare qu’ils réalisent l’étendue de leurs problèmes, et n’iront en thérapie que si leur partenaire les y oblige.  Encore là, ils tenteront d’embobiner leur thérapeute et de contrôler le jeu.
 
En clair, si vous constatez que vous êtes en relation avec un pervers narcissique, le mieux reste de mettre vos jambes à votre cou.  Si, ce faisant, vous avez l’impression de vous désintoxiquer, c’est à coup sûr la confirmation que vous étiez dans une relation toxique.  Donnez-vous alors du temps, le venin du pervers narcissique met longtemps à se dissoudre.  Pendant le processus de rupture, vous comprendrez peu à peu, au fur et à mesure que vous renaîtrez, le sens profond de l’expression « reprendre sa liberté »…

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Intéressant point de vue Olivier. Mais soyons honnête, lorsqu’on parle de gens narcissique “pervers”, ici la société semble cataloguer Presque tous les hommes comme étant des êtres narcissique pervers.

Mon approche est très simple, éliminer et entretenir aucune relations ou contacts avec ces gens-là !

Eliminer les sangsues, les drains-eux, et croyez-moi, votre vie en bénéficiera, peu importe le sexe que vous êtes. Faut faire une rupture pour votre propre bien-être, même si sa doits etre membres de votre famille.

FreeHappyBob

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

C'est souvent par l'impact qu'ils ont sur nos vies qu'on finit par démasquer les PN. Trop souvent, au début d'une relation, ils sont indétectables et on leur donnerait le bon dieu sans confession.

mi a dit…

bonjour
j'ai connu un pn et au début de notre relation il me disait qu'il était un vampire ...je ne comprenais pas !! au début de la relation : la période de séduction ,puis isolation puis puis tout le reste de la machination ,alors je me suis rappelée la phrase "je suis un vampire" et là j'ai compris qu'il était temps de fuir ,cela fait 2 ans ;je suis détruite et chaque jours il hante mes pensées ,j'ai vraiment du mal vraiment

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ Mi Pour être passé par là moi aussi, je peux vous dire qu'il faut donner du temps au temps. C'est un travail de reconstruction et de désintoxication relationnelle qui vous attend. Vous vous sentirez peu à peu cicatriser et guérir. Deux conditions : apprendre à prendre soin de vous et éviter à tout jamais de renouer avec ce triste sire. Bonne chance, vous y arriverez !

Anonyme a dit…

bonjour, un pervers narcissique peut il en début de relation dire à l'autre "guéris tout le mal qu'il y a en moi" ? je viens de rompre avec un homme dont je n'arrive pas encore à dire "qui" il est, je pense beaucoup à une personnalité abandonnique, il est menteur, mythomane (avec ses amis, pas avec moi), manipulateur, colérique; je l'ai quitté à cause de ses colères, et de ses addictions; et parce qu'il est dans le déni complet de ses problèmes, qui selon lui venaient de moi, merci de me lire, Valérie

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Difficile de répondre à votre question à savoir si oui ou non votre ex est un PN, mais « Guéris tout la mal qu'il y a en moi, » pourrait être une devise de ce genre d'individu. Les PN souffrent d'un mal de vivre qui leur rend impossible de se regarder en face. Plutôt que d'affronter leurs turpitudes, ils préfèrent les projeter sur leur victime et les en accuser. C'est peut-être cette raison qui fait que cet homme se trouve dans un déni constant de ses problèmes et qu'il vous en rend responsable.

Une chose est sûre, s'il n'est pas un pervers narcissique, il en possède des traits importants. Si, en vous éloignant de lui, vous avez l'impression de vous désintoxiquer, de vous reconstruire et de cicatriser votre âme, vous avez autant d'indices de plus. Dans ce cas, la dernière chose à faire serait de renouer avec lui. Bonne chance.

Anonyme a dit…

Il y a quelques années j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari. Au bout d'1 an 1/2 accompagnées de multitudes lettres plus romantiques les unes que les autres, il m'a avoué avoir déjà quelqu'un dans sa vie par une lettre encore plus enflammée. Il disait qu'il préférait me quitter plutôt que me voir souffrir car il m'aimait trop etc...
Nulle n'y aurait résisté, il représentait pour moi "Le prince charmant". Donc notre relation à continué comme ça. Je lui demandais souvent quand il allait la quitter et c'était des crises à chaque fois. Puis après il me téléphonait et était tellement gentil que je ne pouvais me résigner à le quitter.
Et c'est seulement 5 ans après, qu'il a enfin réussi à la quitter que nous avons vécus ensemble (pour dire à quel point j’étais déjà sur son emprise, attendre autant de temps une personne...) J'ai déménagé et changé de département.
Au début c'était un pur Bonheur, puis rapidement la vie à commencée à être moins agréable car il était souvent absent et moi seule, je ne connaissais personne, (tout ça était calculé, c'était de façon à ce qu'il me manque, maintenant je l'ai compris).
Et comme je commençais à faire une petite dépression 1 an après nous avons acheté une maison dans le département d'où je venais et je suis partie y vivre et lui venait me rejoindre que les WE.
Il était charmant avec mon entourage, famille et amis tout le monde le trouve super gentil et l'apprécie.
Puis ont commencé les disputes il était agressif verbalement (quand nous étions seuls bien sur)c'était toujours de ma faute, soit mon comportement soit mes paroles qui lui déplaisaient, il disait que je lui mettais la honte devant les autres, en faite je n’ai pas le droit de m'exprimer devant les autres si je ne vais pas dans le même sens que lui.
Quand on s'engueulait si nous avions de la visite il avait la faculté de redevenir charmant en 1 seconde, moi je ne peux pas, il faut que la pression redescende.
Ça arrivait également quand nous étions seuls qu'il soit agréable un peu après une dispute et ça c'est très perturbant car on se dit il peut être tellement adorable qu'on passe au dessus de cette agression (car s'en est une) jusqu'à la prochaine crise. Il fait le yoyo avec mes émotions ce qui est destructeur en profondeur.
Puis les années ont passées et comme le dimanche soir il repartait j'arrivais à me ressourcer la semaine. je devais absolument lui téléphoner le matin en me levant et le soir en me couchant, il disait que ça le rassurait...
Il a aussi tendance à tout ramener à lui.
Mais maintenant nous vivons ensemble toute la semaine et là je ne peux plus supporter tout ça, c'est trop éprouvant et en plus il veut tout savoir de ce que je fais qui me téléphone ce que l'on se dit qui m'envoie des SMS... Je ne lui réponds pas mais tout ça m'étouffe.
Et un jour en me regardant dans la glace je n'ai pas supporté de me voir, le visage complètement éteint, j'avais celui d'une personne qui est en deuil, et là je me suis dit "tu as vu la tête que tu as..." Je ne me supportais pas et j'ai fini par lui demander le divorce.
Au début j'ai regretté car c'était pire, mais aujourd'hui je sais que je vais revivre quand nous serons séparés. Mais actuellement je me sens tellement mal dans ma peau, je me sens usée et je me demande si un jour je retrouverais un bien être moralement et physique.
Si vous avez des conseils je suis preneuse.
J'ai mis longtemps avant de mettre un mot sur ce qu'il m'arrivait, mais je pense avoir trouvé, je vis avec un pervers narcissique.
Je partage mon histoire pour que peut être d'autre personne se retrouve et mette un mot sur ce qui leur arrive et surtout se déculpabilise.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

@ Anonyme Pas de doute, Madame, vous êtes bel et bien en instance de divorce avec un PN. On retrouve dans son comportement toutes les étapes d'une relation avec ce type d'individu : lune de miel, emprise et manipulation, où le pervers narcissique souffle le chaud et le froid alternativement, jusqu'à nous rendre fou.

Vous prenez la bonne décision en vous séparant de cet individu. Une fois cette étape franchie, tenez-vous en au no contact; un PN est incurable, il n'y a aucune chance de le voir s'humaniser. Tel il est, tel il restera.

Le mieux, dans l'immédiat, est de vous séparer physiquement de lui, de renouer avec des amitiés significatives dont il vous a visiblement éloignée, de redevenir votre priorité, de prendre soin de vous, de bien manger, dormir, faire de l'exercice, vous adonner à des activités qui vous plaisent, etc.

D'après ce que je lis, vous n'avez pas d'enfants et c'est une bénédiction. La rupture a davantage de chances d'être définitive.

Je vous suggère de continuer à vous documenter sur les PN, si vous en sentez le besoin, consultez. Il existe une page Facebook très pertinente sur la question :

https://www.facebook.com/groups/violenceperverse/

Aussi ce site You Tube, fort intéressant dans lequel une psychologue s'est longuement penchée sur la question des pervers narcissique :

https://www.youtube.com/watch?v=vKKPEPltuec

Accrochez-vous, Madame, vous le méritez sûrement et vous verrez que vous pouvez vous reconstruire plus solidement qu'avant. Vous vous trouverez peu à peu une force intérieure qui fera de vous un être plus sain, plus serein, et la fragilité que vous ressentez en ce moment deviendra un radar par lequel vous arriverez à dépister les PN avant qu'il ne vous nuisent.

Sur ce, je vous souhaite une super années 2018 !

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