samedi 16 octobre 2021

Dubé renonce à son bluff sur la vaccination obligatoire des travailleuses de la Santé

Christian Dubé
La détermination des travailleuses de la Santé récalcitrantes à céder à l’obligation vaccinale du ministre de la Santé, Christian Dubé, aura porté fruit :  ce dernier a dû interrompre son bluff de les suspendre sans rémunération ce 14 octobre.  Il a toutefois reporté sa menace au 14 novembre.  Sera-t-il plus chanceux dans son chantage qu’il ne l’a été jusqu’à présent ? 

L’avenir le dira, mais il y a gros à parier que les infirmières et préposées qui étaient prêtes à perdre leur emploi plutôt que de céder aux pressions du ministre maintiendront leurs positions.  Réussira-t-il à réunir suffisamment de remplaçantes pour se passer des « délinquantes » ?  Ça reste à voir.  20 000 employées portées disparues dans un système de santé qui craque déjà de toute part, tout ça à cause de l’obsession vaccinale d’un ministre sans expertise en Santé, ça fait mal et ça fait dur.

Coup de poker stérile

On réalise à quel point Dubé s’est livré à un coup de poker des plus stériles sans carte maîtresse.  C’est d’ailleurs l’opinion d’EmmanuelleLatraverse :

« On se rend compte aujourd’hui que quand il a énoncé cette menace d’échéance ferme dans le réseau de la santé, c’est un peu comme s’il est allé à la guerre avec tire-poids. Il n’avait pas ce qu’il fallait pour mettre sa menace à exécution », estime la jouteuse, qui pense la crédibilité du M. Dubé est maintenant entachée. »

Quand même la chroniqueuse d’un média soumis aux diktats de la CAQ en arrive à une telle sévérité, il est aisé de conclure que le ministre a perdu des plumes depuis sa capitulation.  Il faut cependant admettre que, lorsque les commentateurs des médias subventionnés critiquent le gouvernement, c’est généralement pour affirmer qu’il n’en fait pas assez.  Ils jouent alors son jeu puisque nos dirigeants reçoivent alors une forme de caution morale de serrer la vis qui trouve écho chez un public impressionnable abonné aux propos catastrophistes des médias.   

C’est sans doute cette raison qui motive ce commentaire de Mathieu Bock-Côté :

« « Si lorsque vient le moment de l’échéance on capitule, on s’humilie et on s’affaiblit. Aujourd’hui, le gouvernement est affaibli. (...) À partir du moment où on engage l’autorité de l’État, il faut aller jusqu’au bout » croit-il, indiquant qu’il s’agit d’une « grosse gaffe » dans la gestion de la pandémie de la part de Québec. »

Vous avez dit « grosse gaffe » ?

Et si la « grosse gaffe » n’avait pas été de vouloir contraindre des travailleuses testées trois fois par semaine, équipées de masques, de visières, de gants et de blouses, donc ultra sécuritaires, à s’improviser cobayes d’un vaccin expérimental qui ne sera pas homologué avant 2022 pour Moderna et 2023 pour Pfizer ?

Vu les résultats déplorables rencontrés par ce dernier vaccin en Israël, où il a été le principal utilisé, n’est-il pas normal et légitime que des employées prudentes et sensées préfèrent attendre d’en savoir plus sur son efficacité et sa sécurité ?

Peut-on continuer à ignorer l’échec vaccinal israélien ?

Rappelons qu’Israël, « exemplaire » quand au taux de vaccination, est le pays qui a connu la pire flambée de cas de la planète :

« Avec plus de 1000 contaminations pour 100.000 habitants, Israël est le pays au monde ayant recensé le plus de nouveaux cas de Covid-19 cette semaine par rapport à sa population. 

(…) C’était aussi le troisième jour de suite où plus de 10.000 nouveaux cas ont été comptabilisés, ce qui fait dire à l’épidémiologiste français Antoine Flahault qu'"Israël connaît sa pire vague depuis le début de la pandémie". »

Si vraiment le vaccin le plus utilisé au monde doit signifier le plus que mythique « retour à la vie normale », quelque chose m’échappe.  Rappelons également que la situation est à ce point critique que l’Union européenne a interdit aux citoyens israélites de fouler son territoire :

« Face à la hausse du nombre de cas en Israël, l'Union européenne a décidé lundi de réimposer des restrictions aux voyages non essentiels depuis ce pays. »

Et l’on s’étonne du scepticisme de celles qu’on continue stupidement de qualifier d’« antivax » et que l’on traite d’irresponsables, d’égoïstes et de complotistes  ?

La parole aux travailleuses

Le quotidien Le Nouvelliste a donné récemment la parole à trois infirmières « récalcitrantes », initiative louable dans un contexte où toute contestation de l’intégrisme sanitaire du gouvernement se voit aussitôt rabrouée par les médias, son bras armé.  L’une d’elles affirmait :

« « Là où je travaille, j’ai vu des gens (vaccinés) faire une péricardite, des gens qui restaient essoufflés et des femmes qui n’ont pas eu leurs menstruations pendant un mois. Je me suis dit que j’attendrais un peu de voir l’évolution du vaccin avant de décider si je le prends ou non », précise-t-elle. »

Avons-nous affaire à une fanatique enragée qui traite toute personne vaccinée d’imbécile, de « brainwashée » ou d’ignorante ?  En aucun cas.  Il s’agit d’une professionnelle qui préfère se fier à son expérience sur le terrain plutôt qu’aux statistiques fédérales citées par le quotidien mauricien à l’effet que seulement 0,032 % des 56 millions de doses administrées auraient eu des effets secondaires et à peine 0,008 %, des effets secondaires jugés graves.  Elle ajoute :

« « Mme Mayer précise par ailleurs qu’elle n’est pas anti-vaccin: elle dit avoir reçu ceux contre la rubéole, la rougeole, l’hépatite et le tétanos. Elle craint cependant que le virus continue à muter et que les vaccins actuels ne soient plus efficaces contre les prochains variants. Elle affirme par ailleurs qu’elle pourrait éventuellement changer d’avis, mais pas pour des raisons financières. »

Oh surprise, cette autre infirmière non plus n’est pas une « antivax », comme nos médias mal intentionnés s’entêtent à vouloir présenter ceux et celles qui optent pour la prudence :

« Marjolaine Normandin, infirmière pour le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, assure aussi ne pas être opposée aux vaccins, qui ont permis, reconnaît-elle, d’éradiquer plusieurs maladies graves.

« Quand le vaccin est sorti, j’ai refusé de le prendre parce que je trouvais qu’on manquait de données, notamment sur les effets secondaires. Je voulais attendre qu’il y ait des études plus poussées », affirme-t-elle. »

Nous n’avons pas davantage affaire à une travailleuse persuadée que la mort l’attend au cours des prochains mois si elle se fait piquer pas plus qu’à une femme qui refuse obstinément toute vaccination future.  Elle fait simplement preuve de la bonne vieille prudence envers un vaccin expérimental.  Et il faudrait lui faire perdre son emploi pour ça ?

Le chantage, ça passe pas !

Mme Normandin, qui a reçu une première dose de vaccin, affirme qu’elle est peu encline à recevoir la deuxième puisqu’elle pense subir du chantage.  Comment lui donner tort ?  Elle ajoute :

« « On a suspendu nos conventions collectives, appliqué des décrets, rehaussé nos postes et on nous a enlevé nos vacances. J’ai été transférée dans une zone COVID, je fais des quarts de 12 heures avec des patients positifs. Et dans les dernières négociations, je trouve que le gouvernement nous a offert des conditions ridicules. Donc, me faire faire du chantage avec mon emploi après qu’on se soit fait dire pendant des mois qu’on était essentielles, ça ne passe pas pour moi », soutient-elle. »

Une troisième infirmière, elle aussi généralement favorable aux vaccins, fait valoir cet argument qui tombe sous le sens et qui fait tranquillement son chemin chez plusieurs esprits éveillés :

« Je considère qu’en étant dépistée régulièrement, et puisque je respecte les mesures sanitaires, je ne suis pas dangereuse (pour les patients). Alors que les infirmières vaccinées peuvent être porteuses du virus et être asymptomatiques, mais on ne le saura pas parce qu’elles ne se font pas dépister systématiquement », avance l’infirmière, qui a demandé à garder l’anonymat. »

Il reste à souhaiter que ces témoignages d’infirmières et de leurs motivations à refuser le vaccin viendront nuancer la portrait caricatural, injuste, grossier et injurieux que nos commentateurs s'acharnent à brosser d’elles.  Quand cette crise sera derrière nous et que la poussière sera retombée, espérons qu’ils auront alors l’humilité de reconnaître qu’ils auront été trop loin.  Mais ne soyons pas trop optimistes…

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