De tous les traits charmants qui différencient les sexes, quand ils ne les opposent pas, leur attitude respective envers le détail, entité minimale entre toutes, fascine toujours. Cette infime partie d’un tout, au choix futile ou mésestimée, retient également l’attention ou pas selon l’âge, le tempérament, le cheminement de vie ou les priorités. Son importance volatile peut de plus se voir confirmée ou amoindrie par les amis, les parents, les enfants, l’être aimé ou les collègues. Nous nous arrêtons toutefois rarement à examiner ce discret pour ce qu’il est en soi. Pas étonnant. Peu importe sa fonction, le détail reste, par sa nature même, accessoire, voire facultatif ou insignifiant.
Cette perception, un rien désinvolte, se révèle largement répandue chez bon nombre d’hommes. Quand l’un d’eux s’exclame, sur un ton définitif : « C’est un détail ! », il a tout dit. Inutile d’y revenir. Chez de nombreuses femmes, au contraire, existe une culture de valorisation du détail. Celui-ci, par définition, est important par sa discrétion même. Quand une femme vous affirme que les représentantes de son sexe travaillent mieux que les hommes, quelle est la première raison invoquée ? « Une fille a le sens du détail. » Là encore, l’énoncé semble aller de soi.
Ces deux approches, tour à tour complémentaires ou antagonistes, ont leurs forces et leurs limites. Les hommes pourront passer à côté du détail qui inversera favorablement le cours d’une situation, voire d’une destinée. Les femmes, de leur côté, perdront parfois de vue la globalité d’une situation, et privilégieront le détail accessoire sur celui qui est essentiel.
Imaginons, pour illustrer ce propos révélateur, un train, lancé à grande vitesse, et menacé de déraillement par un obstacle apparemment anodin. Il pourrait tout de même finir dans le décor, peu importe qu’un homme ou une femme soit là pour le prévenir. La raison variera cependant selon le sexe.
À la vue de l’obstacle, un homme pourra penser : « Cette roche, en travers des rails, est trop petite pour que le train dérape. » Et passera son chemin. Peu après, une tragédie évitable sera survenue.
Identifiant le même danger, une femme, ayant prévu par exemple un pic-nique d’amoureux, s’immobilisera avant d’aménager son décor. Elle esquissera probablement un mouvement pour retirer le caillou, avant de s’interrompre à la vue de son soupirant. « Les ustensiles sont de travers, s’exclamera-t-elle. Et le vin qui n’est pas servi !» Après une courte hésitation, elle pourrait privilégier les couverts. L’irréparable s’ensuivra tout de même, inexorablement.
Bien sûr, cette illustration n’a aucune prétention scientifique, encore moins statistique. Une vaste majorité d’hommes ou de femmes sera sans doute intervenue, bien sûr… Des doutes ? Laissez tomber, voyons ! Après tout, c’est un détail.
11 novembre 2008
2 commentaires:
Comme je le mentionnais dans ma chronique, elle n'a aucune prétention scientifique... Mais vous avez raison, si une roche mal placée suffisait à faire dérailler un train, nous ne parlerions de ce moyen de transport qu'au passé. Ça non plus, dans l'histoire des moyens de transports, ça n'aurait pas été un détail. ;-)
Mes excuses au lecteur qui avait laissé un message disant que, ayant été chemineau, il pouvait affirmer qu'il fallait bien davantage qu'un caillou pour faire dérailler un train. Je le crois sur parole. Son commentaire a malheureusement été effacé par inadvertance.
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