vendredi 12 février 2010

Un père, un fils : l’hypersensibilisation

Trois mots me donnent depuis peu de l’urticaire : tournée de sensibilisation.  Surtout dans un contexte scolaire.  Nos jeunes ont assez de problèmes avec leur développement sans qu’on les mêle avec des clichés pires que ceux qu’on prétend dénoncer.  Deux calamités – notamment – menacent nos ados : le discours braillard sur l’hypersexualisation et l’autre, stéréotypé et déphasé, sur la violence « conjugale » des jeunes.  À en croire les oracles qui pérorent sur ces thèmes, les espaces réservés aux jeunes sont en voie de devenir des baisodrômes ou des arènes de combat extrême.  Bien sûr, les rôles sont distribués : gars prédateurs, filles victimes.  Et on accuse nos aînés de radoter…
Sentant de mon devoir de protéger ma progéniture contre ces avalanches de préjugés érigés en fausses évidences, j’abordais franchement le sujet :

-       Jérémie, as-tu déjà assisté à des tournées de sensibilisation à l’école ?

-       Ben, oui (concentré sur son ordinateur).

-       Sur l’hypersexualisation et la violence ?

-       Aha (air absent)…

-       T’en penses quoi ?

-       (S’interrompant soudain) Papa, je le sais qu’on est pas tous des obsédés pis que la violence, c’est aussi les filles (qui la commettent).

-       Tu sais ça, toi ?

-       (Les yeux au ciel) T’as écrit au moins quatre articles sur ton blogue là-dessus !

-      

-       Quand c’est clair, c’est clair !

-       Roger, message reçu.

Un bon investissement, finalement, d’avoir équipé mon gars d’un ordi à Noël.  Notre lectorat se trouve parfois plus près qu’on l’imagine…


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