Un ami lecteur de Racine, de la
municipalité régionale de comté du Val-Saint-François, Québec, vient de m’en
apprendre une bonne. En se rendant à sa
pharmacie cette semaine, il aperçoit deux affiches pour le moins sexistes. Il me les a envoyées. Regardez.
Une fille, une victime. Un gars, un problème... |
La
première, montrant, sur fond pâle, une jeune adolescente pour le moins
songeuse, est accompagnée de la mention suivante : « Tu vis des difficultés
avec tes parents ? Appelle ton CSSS 24H/24, 7 JOURS /7.
La
seconde, montrant, sur fond foncé, un jeune adolescent tout aussi songeur, est
accompagnée de la mention suivante : « Vous vivez des difficultés avec
votre jeune ? » Appelez votre CSSS
24H/24, 7 JOURS /7.
Cherchez l’erreur…
Difficile
de faire plus sexiste. Je n’aurais
jamais pu imaginer qu’un message d’intérêt public, même gouvernemental, tomberait
aussi bas dans la misandrie, en présentant les filles, toujours victimes d’un
problème, sans doute occasionné par un père incestueux, violent et bipolaire,
et les garçons, immanquablement délinquants, caractériels, agressifs et
dysfonctionnels, certainement le cauchemar d’une mère aimante et attristée.
Comme
si la délinquance des adolescentes n’était pas devenue une problématique de
plus en plus cruciale et reconnue, non seulement au Québec, mais partout en
Occident ! Comme si le phénomène n’était pas amplement
documenté, étude gouvernementale sur étude gouvernementale !
L'une d'elle, que
j’avais rendue publique l’an passé, présentait une approche sexuée des plus intéressantes, qui
démontrait notamment que, contrairement à la croyance populaire qui veut que
les filles soient les premières victimes d’intimidation, à cause du phénomène
dopé de la cyberintimidation, ce sont les garçons qui, en fait, occupent cette
position :
«
Contrairement aux prétentions d'un discours trop connu, les filles ne sont pas
les premières victimes de ce fléau (l’intimidation). Sur 63 200 élèves
interrogés, 42 % des garçons ont déclaré avoir été intimidés à l'école ou sur
le chemin de l'école à la maison, en comparaison de 29 % des filles.
Connaissant la tendance naturelle de certains garçons à banaliser la violence
subie afin de ne pas passer pour des mauviettes, et celle, inverse, chez
certaines filles, à dramatiser des incidents anodins afin d'attirer
l'attention, il ne serait pas impossible que l'écart entre les sexes quant aux
sévices subis soit encore plus grand.
«Alors que
l'on pense spontanément, «sensibilisation» aidant, que la cyberintimidation est
devenue un phénomène endémique, à peine 7 % des filles et 4 % des garçons ont
affirmé en être victimes. Soulignons tout de même que la gent féminine reste la
première cible de ce type d'agression. »
On voit tout de
suite à quel point les méchants garçons sont délinquants
et ne sauraient en aucun cas passer pour victimes, mais ce n’est pas tout…
La violence « conjugale », d’abord féminine…
Faut-il se
surprendre qu’avec la prolifération des gangs de filles qui, de plus en plus, intimident,
insultent et frappent le plus souvent des adolescentes, on puisse voir la violence des filles s’exercer également envers les garçons ?
Dans cette perspective, la différence entre
les sexes quant à la violence conjugale adolescente dont il était question dans
l’étude était plus que surprenante. Je
la cite textuellement :
«La violence infligée dans les relations amoureuses au secondaire varie
selon le sexe: 83 % des garçons déclarent ne pas en avoir infligé, par rapport
à seulement 68% des filles. En s'attardant à la forme de violence, la
proportion de filles ayant fait subir à l'autre de la violence psychologique
(21 % c. 13 %) ou physique (19% c. 6%) est bien plus élevée que celle des
garçons. En revanche, les garçons semblent infliger un peu plus de violence
sexuelle que les filles (3,4% c. 2,0%). Par ailleurs, les filles sont, en
proportion, plus nombreuses que les garçons (10% c. 4,1%) à déclarer avoir
infligé deux ou trois formes de violence.»
Le mythe du jeune loup et de la douce brebis…
À la lumière
de ces données, il est facile de conclure au sexisme misandre du CSSS du
Val-Saint-François, dont les pubs restent introuvables sur le web. S’agit-il d’une initiative locale ou
orchestrée à l’échelle provinciale ?
J’aurais tendance à pencher pour la seconde hypothèse, mais il me
faudrait des preuves.
J’invite
d’ailleurs tous les lecteurs qui trouveraient de tels messages d’intérêt public
dans leur localité à m’en informer et si possible à me les faire parvenir, par
exemple en les photographiant avec leur téléphone intelligent.
Carte pâle et pure pour les filles, carte foncée et lugubre pour les garçons... |
Une publicité
aussi biaisée, perpétuant le mythe du
jeune loup et de la douce brebis, reste d’autant plus inexcusable qu’elle émane
d’une instance représentant des intervenants qui devraient avoir une approche
dénuée de tout préjugé envers les sexes, les races, les religions et les
générations. En se comportant aussi
bassement, les responsables de cette publicité biaisée, en plus de stigmatiser
injustement et indument les garçons, ne leur reconnaissent implicitement pas, comme aux
filles, le droit de demander de l’aide.
Après, on feindra de s'étonner que la gent masculine ne consulte pas… Quelle société hypocrite que la nôtre, et
quels responsables sociaux médiocres, à force d’être niaisement et
féministement colonisés avec des stéréotypes aussi aberrants !
6 commentaires:
Le milieux de la psychologie et travail social est un des milieux les plus feministe...donc misandre anti-homme.
Comme vous dites....Et apres on se demande pourquoi les hommes ne vont pas consulter!
Des publicité du genre, des gouvernements et entreprises, ca existe a la tonne.
J'ai vu un publicité de recrutement d'une université..on y voit 2 filles et un gars...et en plus..hazard.. on choisi un homme *ethnique* ...mais les 2 filles sont blanches... Déjà que les filles represente 65% des étudiantes.
Bref ca representait bien le projet de société des marxiste-culturel.
Vos perceptions confirment les miennes sur la misandrie étatique et institutionnelle.
Effectivement, les perceptions misandre son bien réel. Nous vivons présentement dans une gynécocratie, une société dominée par et pour les femmes.
Même les publicités de recrutement de nos Forces (Forces.ca), l’homme blanc est quasiment inexistant (des fois il apparaît dans le fonds d’une publicité, derrière une femme blanche, d'un homme de couleur et d'une femme Asiatique.
J’ai été membre régulier pendant 18 années dans un métier de combats et servie à un total de 6 missions avec l’OTAN (IFOR, KFOR, SFOR et ISAF) et je peux vous confirmer, l’homme blanc (l’item dispos- able) est belle et bien en grande majorité dans les rangs de combat !
La commanderie me manque, mais très heureux de passer à autre chose.
Merci Olivier,
Bonjour Olivier,
Lors du deuxième congrès "Paroles d'hommes" tenu du 22 au 24 avril 2005, à l'Université de Montréal, M. Denis Laroche, de l'ISQ, était venu nous présenter l'étude sociale générale pan-canadienne, réalisée en 1999. Il y mentionnait, entre autres, que la violence faite aux femmes par les hommes se situait autour de 29%, consistant avec ceux avancés par votre document.
Par ailleurs, l'étude établissait à 39% la prévalence de la violence faite aux hommes par les femmes! Les chiffres de votre document suggèrent une aggravation du phénomène.
Rappelez-vous le cas de Mme Erin Pizzey. Elle a ouvert le premier refuge pour femmes victimes de violence domestique à Londres, dans les années '70. Fruit de ses observations et de ses interventions à ce refuge, elle a publié "Prone to violence" (enclines à la violence), un essais qui lui a valu d'être persécutée et menacée de mort par les organisations féministes de la planète. Pourquoi? Elle ne propageait pas l'image de la femme victime et de l'homme agresseur.
Après la clôture de ce congrès, le cinaste Serge Ferrand avait invité des personalités européennes chez lui pour visionner son documentaire "La machine à broyer les hommes". Cet événement avait attiré des manifestantes féministes brandissant pancartes et slogans misandres. On voyait côte à côte deux féministes affichant "Le féministe n'a jamais tué personne" et "À mort, les masculinistes!"
En plus de trente-cinq ans, force est de constater que les choses changent peu.
Merci, Alain, de ce rappel d'événements qui n'ont pas fait la manchette, mais qui auraient dû, comme ils auraient dû entrainer des sanctions pour leurs auteures et leurs mâles laquais.
« L’homme blanc (l’item dispos- able) est belle et bien en grande majorité dans les rangs de combat ! »
Oui, l'homme blanc, de souche et hétéro, « the disposable sex », comme le soulignait Warren Farrell
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