Justin Trudeau |
Alors que le premier ministre du Canada se vantait d’avoir
engagé par le passé le dialogue avec des groupes dont il partageait les
orientations, tel Black Lives Matter (sic !), il avait choisi de s’enfermer
dans le mutisme le plus lâche en refusant de dialoguer avec des camionneurs
pour la plus grande majorité civilisés, respectueux, mais déterminés et
combatifs.
On voit bien ici l’incongruence d’un idéologue déjanté et
déconnecté pour qui une organisation terroriste comme BLM, responsable de
morts, de vandalisme et de saccages divers, semble un interlocuteur plus
valable que d’honnêtes citoyens qu’il se plaît à démoniser en les traitant de
racistes et de misogynes dans la plus pure tradition de la gauche woke.
Une fausse note dans un concerto de haine
Nathalie Elgrably, salutaire fausse note dans le concerto de
haine et de désinformation interprété par les chroniqueurs de Quebecor, a fort judicieusement dénoncé cette totale incohérence :
« Or,
considérant qu’Ottawa est principalement assiégée par une marée de mâles alpha
exaspérés, reconnaissons que la manifestation est extrêmement pacifique.
S’ils voulaient faire du grabuge, ils pourraient aisément paralyser le système
routier de tout le pays. Avec leurs mastodontes, ils pourraient même
sérieusement saccager Ottawa en une matinée. Mais, contrairement aux émeutes
du mouvement BLM qui étaient le théâtre d’incendies volontaires et de pillages
sauvages, les camionneurs font figure de gentlemen. Pourtant, ce sont ces
derniers que Trudeau fustige alors qu’il s’était agenouillé devant BLM. »
La chroniqueuse ne manque pas de souligner le déni de réalité
de Trudeau qui prétend que les camionneurs ne représentent qu’un infime
minorité de mécontents alors qu’un sondage Angus Reid révèle que 54 % des
Canadiens désirent l’abolition de toutes les mesures sanitaires.
Un Canadien sur trois soutient les camionneurs
Pour ajouter au cauchemar du premier ministre, un sondage Léger
révèle qu’un Canadien sur trois appuie les camionneurs :
« Près du tiers de la population est
désormais d’accord avec le message du convoi des camionneurs, un appui qui
serait d’ailleurs en augmentation constante, selon le sondeur
Jean-Marc Léger.
(…) « Le taux d’appui est quand même assez
élevé. On pense que c’est un mouvement marginal de gens non vaccinés, mais
en réalité, il y a le tiers de la population qui dit être en faveur de ce
convoi. C’est énorme », analyse M. Léger. »
Et vlan, M’sieur Trudeau
! Comme l’appui aux camionneurs, de l’aveu
même de Léger, va en augmentant, qui sait, peut-être deviendra-t-il majoritaire
?
Critiqué par des membres de son propre parti
Trudeau doit être dans ses petits souliers et ne plus savoir à
quels bas se vouer. Véritable pavé dans
la marre d’un parti défendant mordicus la vaccination obligatoire infligée aux
camionneurs canadiens, la sortie de Joel Lightbound, député d’arrière-ban devenu
vedette nationale pour sa critique de la politisation de la crise sanitaire par
son chef, a suscité une onde de choc, tant au sein de son propre parti que dans
les médias.
S’il a dû essuyer des critiques de certains de ses collègues,
Lightbound semble bénéficier du soutien silencieux de plusieurs autres, à en juger par les propos du député québécois Yves Robillard :
« Selon ce qu’il (Robillard) a confié à la publication The Hill Times, plusieurs élus du caucus libéral « en ont assez »,
si bien qu’ils « ne passeront pas le reste du mandat comme ça ». »
Une autre de cloche confirme cette perception :
« Une source qui a travaillé de longues années chez les
libéraux fédéraux estime que « Joël met le doigt sur quelque chose de très
vrai ».
(…) « Avant, quand il y avait des manifs contre Trudeau,
qu’est-ce qu’il faisait? Il se retournait de bord et allait leur parler. Ce
n’est pas ça qu’on a vu dans la dernière campagne, au contraire. Il attisait la
flamme », a-t-elle ajouté.
« Ça me semblait parfaitement calculé. » »
Ouf…
Une autre source anonyme en rajoute :
« Une personne bien située dans la
hiérarchie libérale à Ottawa confirme la chose.
« Est-ce que c’est faux » de dire
que le bureau du premier ministre a politisé la question de la vaccination?
« N’est-ce pas ce que nous avons fait depuis le jour 1 de la campagne
électorale? »
« J’ai le même malaise que Joël
avec ça, depuis le début. Je trouve que c’est un jeu dangereux », croit ce
libéral. « Là-dessus, c’est dur de lui donner tort. » »
Enfin, une opposition qui fait son travail…
De son côté, la nouvelle cheffe de l’opposition officielle,
Candice Bergen, a exprimé son appui aux manifestants en réfutant les amalgames avec le racisme, la misogynie et l’extrême
droite si chers à Trudeau et à la gauche woke :
« Certains députés conservateurs ont
accusé M. O’Toole de ne pas avoir pris de position claire sur la
manifestation, tandis que Mme Bergen a offert son plein soutien au groupe et a
balayé les informations sur des gestes de racisme et de harcèlement comme étant
le fait d’un petit nombre. »
Pendant ce temps, le candidat à la chefferie conservatrice,
Pierre Poilievre, n’hésite pas à affirmer qu’il est fier des
camionneurs et qu’il les appuie. Il ajoute :
« Mais
soyons honnêtes. Si les Canadiens sont incommodés, ou souffrent
de quelque façon que ce soit de ces protestations, c’est parce que Justin
Trudeau les a suscitées et que son intransigeance les maintient. »
Québec niaise pendant que des provinces abolissent le passeport
de la honte
Toujours bon dernier de classe depuis le début de la crise
politico-sanitaire, Québec brette toujours au compte-goutte avec des allégements
ridicules et des mesures de « bulles » devenues de plus en plus absurdes
et indéchiffrables. Le passeport de la honte pourrait être suspendu à la
mi-mars, mais pas aboli. Ça dépendra des
sondages, faut croire…
Pendant ce temps, on se déniaise au Canada anglais :
« Le premier ministre saskatchewanais, Scott Moe, annonce
que la preuve de vaccination ne sera plus nécessaire à compter du 14 février en
Saskatchewan.
(…) Le port du masque demeurera quant à lui obligatoire
jusqu'à la fin du mois de février. »
On observe la même tendance du côté de l’Alberta :
« La
première étape du plan, entrée en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi, comprend
l'élimination du passeport vaccinal et la fin des restrictions sur le
nombre de personnes dans les lieux pouvant accueillir jusqu'à
500 personnes. »
La Colombie-Britannique pourrait cependant se montrer encore plus lente que le Québec, un phénomène que personne n’aurait cru possible :
« L’obligation
de montrer une preuve vaccinale dans certains lieux publics en
Colombie-Britannique pourrait être levée d'ici le 30 juin,
si la situation pandémique s’améliore, annonce la médecin-hygiéniste en chef,
Bonnie Henry. »
Trudeau et Ford, au bord de l’apoplexie…
Loin de faire preuve de bon sens dans ce bras de fer avec les camionneurs, Trudeau Jette de l’huile sur le feu et durcit le ton en les menaçant d’interventions policières « robustes » et de pertes d’emploi tandis que Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, décrète l’état d’urgence. Les camionneurs ne renonceront pas. Trudeau en arrivera-t-il a faire intervenir l’armée, sous le regard perplexe de l’opinion mondiale ? À suivre…
2 commentaires:
J'ai toujours dit que Nathalie Elgrably Levy est la journaliste la plus intelligente, la plus humaine et la plus honnête de Québecor. Une femme et une journaliste exceptionnelle de la même ligné, de la même qualité que l'auteur masculin de ce texte. Olivier Kaestlé. Je suis vacciné 3 fois, et je suis capable moi aussi de respecter l'opinion différente de ces gens qui ont de réels raisons de se questionner sur certaines mesures actuelles.
Entièrement solidaire de ton appréciation de Mme Elgrably. Pour ce qui est du passage qui me concerne, étant juge et partie, je m'abstiendrai de tout commentaire, mais te remercie du compliment. Bonne journée, Pierre.
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