dimanche 30 janvier 2022

Convoi de la liberté : un Trudeau poltron, des personnalités divisées, nos médias hostiles…

Le convoi de la liberté qui, selon le premier ministre Justin Trudeau, ne représenterait qu’une infime minorité de dissidents qui tient « un discours inacceptable », s’échelonnerait en fait, selon certains observateurs, sur une centaine de kilomètres, du jamais vu à ce jour, et regrouperait plus de 60 000 camionneurs, auxquels se seraient joint 12 000 collègues américains.  Il est encore trop tôt pour confirmer ces chiffres alors que les médias y vont de leur côté de données trop volatiles.

Il est pour le moins déconcertant de constater que le Canada, ce pays jusqu’ici si tranquille dont rien ne semblait devoir un jour troubler la quiétude, est devenu le centre d’une attention médiatique et politique mondiale.  Quand on songe que notre beau pays reste bon deuxième en superficie à l’échelle planétaire, un convoi de plusieurs milliers de manifestants qui le traversent d’ouest en est peut difficilement passer inaperçu…

Une tension à son paroxysme

La tension est présentement à son paroxysme, puisque ces manifestants, soutenus par de nombreux supporters tout au long de leur parcours parti de Vancouver en direction d’Ottawa, n’entendent pas rebrousser chemin de sitôt. 

Une cagnotte de plus de 7 M $, obtenue par le biais d’un go fund me, leur donnerait les moyens de rester sur place plusieurs jours, au grand dam du frileux Trudeau, qui s’est dérobé à toute confrontation en invoquant un risque de covid malgré un test négatif.  Difficile de masquer plus évidente démonstration de lâcheté et de désertion devant l’adversaire. 

Propos haineux

Ce « leader » aurait-il peur des conséquences de ses propos haineux sur les non vaccinés, tenus lors d’une entrevue à la désormais mondialement célèbre Semaine des 4 Julie :

« On en connaît tous, des gens qui sont en train d’hésiter, on va continuer d’essayer de les convaincre. Mais il y a aussi des gens qui sont farouchement opposés à la vaccination, qui ne croient pas en la science, qui sont souvent misogynes, souvent racistes. C’est un petit groupe mais qui prend de la place. Et là, il faut faire un choix, en tant que leader, en tant que pays : est-ce qu’on tolère ces gens-là ? »

Brandir le spectre de l’extrême droite raciste et misogyne et des événements survenus au Capitole le 6 janvier 2021 est devenu l’arme suprême pour démoniser tout discours contraire à la doxa sanitaire gouvernementale.

Au-delà de l’obligation vaccinale…

L’objectif de ce convoi n’est cependant pas seulement de faire sauter l’obligation vaccinale imposée aux camionneurs par le gouvernement fédéral à des travailleurs qui restent le plus souvent seuls dans leur camion, mais constitue une véritable rébellion pacifique contre les mesures sanitaires excessives, fumeuses et arbitraires qui font du Canada la risée de certains médias américains. 

Il faut préciser que, hormis quelques États dirigés par des gouverneurs démocrates, la plupart des États américains sont peu à peu revenus à ce qui est devenu à nos yeux une mythique vie normale, une inaccessible étoile, pourrait dire Jacques Brel.

Nos médias subventionnés sont à l’évidence unanimement hostiles aux manifestants tandis que des Laura Ingraham et Tucker Carlson, de Fox News, notamment, font preuve d’ouverture d’esprit et soutiennent leurs revendications.  Les médias conservateurs américains et les médias wokes québécois : deux solitudes.

Un amalgame biodégradable

Comme il fallait s’y attendre, nos chroniqueurs soudoyés ont sauté sur l’occasion de formuler des amalgames entre les événements survenus au Capitole le 6 janvier 2021 et le convoi. 

Quiconque a suivi cet événement ailleurs qu’à TVA ou Radio-Canada sait pertinemment que le grabuge survenu au Capitole a été rendu possible avec la collaboration de ses propres services de sécurité, que lesdits actes de vandalisme avaient débuté bien avant le discours énergique mais inoffensif de Donald Trump, que des antifas avaient infiltré les manifestants et géré la casse, que les services de sécurité du Capitole avait été réduits à 25 % de leurs effectifs, bien que les démocrates aient été mis au courant de la manif des semaines avant son déroulement, que la présidente de la chambre de représentants, Nancy Pelosi, était responsable de la sécurité du Capitole, et que, comme par hasard, c’est la même présidente qui avait demandé l’impeachment de Donald Trump, alors président sortant.

En clair, on appelle ce genre de manipulation un coup monté.  Tout amalgame entre le 6 janvier 2021 et le convoi s’avère donc aussi biodégradable que les accusations de Pelosi, mais nos médias détournent les yeux.

Des appuis internationaux et locaux

On ne se surprendra donc pas de voir Donald Trump à nouveau démonisé par nos médias pro-démocrates, quand celui-ci a manifesté son soutien aux camionneurs :

« « Les routiers canadiens qui résistent bravement à ces mandats anarchiques font plus pour défendre la liberté américaine que nos propres dirigeants », a-t-il (Trump, NDA) déclaré sous les acclamations de la foule présente. »

Le multimilliardaire Elon Musk appuie lui aussi énergiquement le mouvement :

« Farouchement opposé à de nombreuses restrictions gouvernementales anti-Covid, Elon Musk a apporté, jeudi, son soutien au « convoi de la liberté » des camionneurs canadiens qui se rapprochent d’Ottawa. »

Malgré certains bémols de leur chef, les conservateurs fédéraux soutiennent également les camionneurs :

« Réitérant son opposition à la vaccination obligatoire pour les camionneurs dont il comprend la « frustration », M. O’Toole a dit qu’ils sont un « symbole de la fatigue et la division » qui plombent les Canadiens après deux ans de pandémie et de mesures sanitaires.

Des conservateurs bien en vue comme Pierre Poilièvre, Candice Bergen et même l’ancien chef Andrew Scheer ont pour leur part publiquement appuyé la manifestation. »

Démoniser à partir de cas isolés

Bien sûr, certaines personnalités politiques ou médiatiques ont jugé opportun de formuler des amalgames à partir de cas isolés.  C’est le cas de Jagmeet Singh, qui a poussé le délire jusqu’à traiter les organisateurs du convoi de suprémacistes blancs :

« Jagmeet Singh a pour sa part dénoncé sur Twitter le fait que des élus.es conservateurs cautionnent un convoi mené par des gens qui promeuvent la suprématie blanche et qui décrivent l'islam comme une maladie», et ce, le jour de la commémoration de l’attentat à la grande mosquée de Québec, perpétré il y a cinq ans. »

Dans la même optique, le ministre fédéral Dominic LeBlanc en a rajouté une couche :

« Le convoi a été un peu pris en otage par les gens qui ont des points de vue extrémistes, qui ne représentent pas la très grande majorité des Canadiens », selon le ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités, Dominic LeBlanc, en entrevue à l'émission Les faits d'abord samedi. »

Je pourrais ajouter ici les délires de Patrick Lagacé et d’Isabelle Hachey, mais je ne tiens pas à alourdir ce texte avec leurs niaiseries.  Si leur propos vous intéresse, vous n’avez qu’à cliquer sur leurs noms en rouge.

Legault étrangement discret

En ce début d’année si morose, plombé au Québec par un premier ministre qui donne l’impression de se réveiller la nuit pour trouver des mesures plus répressives, irrationnelles et arbitraires les unes que les autres, le convoi de la liberté arrive comme un sévère avertissement.  Pour le moment, François Legault se montre étrangement discret, comme en témoigne cette manchette :

« Habituellement les réunions des élus du gouvernement comme les caucus avant le début des sessions de l’Assemblée sont très suivies par la presse parlementaire et donnent lieu à des conférences de presse. Mais cette fois, la Coalition avenir Québec (CAQ) n’a organisé aucune conférence de presse au cours de ce caucus de deux jours, ce qui est inédit. »

À l’instar de son homologue fédéral, Legault se trouvera-t-il un prétexte pour se défiler ?  À l’évidence, le convoi pour la liberté fait trembler nos décideurs. Il leur faudra bien un jour fléchir.

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