Le convoi de la liberté qui, selon le premier ministre Justin Trudeau, ne représenterait qu’une infime minorité de dissidents qui tient « un discours inacceptable », s’échelonnerait en fait, selon certains observateurs, sur une centaine de kilomètres, du jamais vu à ce jour, et regrouperait plus de 60 000 camionneurs, auxquels se seraient joint 12 000 collègues américains. Il est encore trop tôt pour confirmer ces chiffres alors que les médias y vont de leur côté de données trop volatiles.
Il est pour le moins déconcertant de constater que le Canada,
ce pays jusqu’ici si tranquille dont rien ne semblait devoir un jour troubler
la quiétude, est devenu le centre d’une
attention médiatique et politique mondiale. Quand on songe que notre beau pays
reste bon deuxième en superficie à l’échelle planétaire, un convoi de plusieurs
milliers de manifestants qui le traversent d’ouest en est peut difficilement
passer inaperçu…
Une tension à son paroxysme
La tension est présentement à son paroxysme, puisque ces
manifestants, soutenus par de nombreux supporters tout au long de leur parcours
parti de Vancouver en direction d’Ottawa, n’entendent pas rebrousser chemin de
sitôt.
Une cagnotte de plus de 7 M $, obtenue par le biais d’un go fund
me, leur donnerait les moyens de rester sur place plusieurs jours, au grand dam
du frileux Trudeau, qui s’est dérobé à toute confrontation en invoquant un
risque de covid malgré un test négatif.
Difficile de masquer plus évidente démonstration de lâcheté et de désertion
devant l’adversaire.
Propos haineux
Ce « leader » aurait-il peur des conséquences de
ses propos haineux sur les non vaccinés, tenus lors d’une entrevue à
la désormais mondialement célèbre Semaine des 4 Julie :
« On en connaît tous, des gens qui sont en train d’hésiter,
on va continuer d’essayer de les convaincre. Mais il y a aussi des gens qui
sont farouchement opposés à la vaccination, qui ne croient pas en la science,
qui sont souvent misogynes, souvent racistes. C’est un petit groupe mais qui
prend de la place. Et là, il faut faire un choix, en tant que leader, en tant
que pays : est-ce qu’on tolère ces gens-là ? »
Brandir le spectre de l’extrême droite raciste et misogyne et
des événements survenus au Capitole le 6 janvier 2021 est devenu l’arme suprême
pour démoniser tout discours contraire à la doxa sanitaire gouvernementale.
Au-delà de l’obligation vaccinale…
L’objectif de ce convoi n’est cependant pas seulement de faire
sauter l’obligation vaccinale imposée aux camionneurs par le gouvernement
fédéral à des travailleurs qui restent le plus souvent seuls dans leur camion,
mais constitue une véritable rébellion pacifique contre les mesures sanitaires excessives,
fumeuses et arbitraires qui font du Canada la risée de certains médias
américains.
Il faut préciser que, hormis quelques États dirigés par des
gouverneurs démocrates, la plupart des États américains sont peu à peu revenus à
ce qui est devenu à nos yeux une mythique vie normale, une inaccessible étoile,
pourrait dire Jacques Brel.
Nos médias subventionnés sont à l’évidence unanimement hostiles
aux manifestants tandis que des Laura Ingraham et Tucker Carlson, de Fox News, notamment, font preuve
d’ouverture d’esprit et soutiennent leurs revendications. Les médias conservateurs américains et les
médias wokes québécois : deux solitudes.
Un amalgame biodégradable
Comme il fallait s’y attendre, nos chroniqueurs soudoyés ont
sauté sur l’occasion de formuler des amalgames entre les événements survenus au Capitole le 6
janvier 2021 et le convoi.
Quiconque a suivi cet événement ailleurs qu’à TVA ou
Radio-Canada sait pertinemment que le grabuge survenu au Capitole a été rendu
possible avec la collaboration de ses propres services de sécurité, que lesdits
actes de vandalisme avaient débuté bien avant le discours énergique mais
inoffensif de Donald Trump, que des antifas avaient infiltré les manifestants
et géré la casse, que les services de sécurité du Capitole avait été réduits à
25 % de leurs effectifs, bien que les démocrates aient été mis au courant de la
manif des semaines avant son déroulement, que la présidente de la chambre de
représentants, Nancy Pelosi, était responsable de la sécurité du Capitole, et
que, comme par hasard, c’est la même présidente qui avait demandé l’impeachment
de Donald Trump, alors président sortant.
En clair, on appelle ce genre de manipulation un coup
monté. Tout amalgame entre le 6 janvier
2021 et le convoi s’avère donc aussi biodégradable que les accusations de
Pelosi, mais nos médias détournent les yeux.
Des appuis internationaux et locaux
On ne se surprendra donc pas de voir Donald Trump à nouveau
démonisé par nos médias pro-démocrates, quand celui-ci a manifesté
son soutien aux camionneurs :
« « Les routiers canadiens qui
résistent bravement à ces mandats anarchiques font plus pour défendre la
liberté américaine que nos propres dirigeants », a-t-il (Trump, NDA) déclaré
sous les acclamations de la foule présente. »
Le multimilliardaire Elon Musk appuie lui aussi
énergiquement le mouvement :
« Farouchement opposé à de nombreuses restrictions
gouvernementales anti-Covid, Elon Musk a apporté, jeudi, son soutien au « convoi
de la liberté » des camionneurs canadiens qui se rapprochent
d’Ottawa. »
Malgré certains bémols de leur chef, les conservateurs
fédéraux soutiennent également les camionneurs :
« Réitérant
son opposition à la vaccination obligatoire pour les camionneurs dont il
comprend la « frustration », M. O’Toole a dit qu’ils sont un « symbole de la
fatigue et la division » qui plombent les Canadiens après deux ans de pandémie
et de mesures sanitaires.
Des
conservateurs bien en vue comme Pierre Poilièvre, Candice Bergen et même
l’ancien chef Andrew Scheer ont pour leur part publiquement appuyé la
manifestation. »
Démoniser à partir de cas isolés
Bien sûr, certaines personnalités politiques ou médiatiques
ont jugé opportun de formuler des amalgames à partir de cas isolés. C’est le cas de Jagmeet Singh, qui a poussé le délire jusqu’à traiter les
organisateurs du convoi de suprémacistes blancs :
« Jagmeet
Singh a pour sa part dénoncé sur Twitter le fait que des élus.es
conservateurs cautionnent un convoi mené par des gens qui promeuvent
la suprématie blanche et qui décrivent l'islam comme une maladie», et ce, le
jour de la commémoration
de l’attentat à la grande mosquée de Québec, perpétré il y a cinq ans. »
Dans la même optique, le ministre fédéral Dominic LeBlanc en
a rajouté une couche :
« Le convoi a été un peu pris en otage par les
gens qui ont des points de vue extrémistes, qui ne représentent pas la très grande
majorité des Canadiens », selon le ministre des Affaires intergouvernementales,
de l’Infrastructure et des Collectivités, Dominic LeBlanc, en entrevue à
l'émission Les
faits d'abord samedi. »
Je pourrais ajouter ici les délires de Patrick Lagacé et d’Isabelle Hachey, mais je ne tiens pas à alourdir ce
texte avec leurs niaiseries. Si leur
propos vous intéresse, vous n’avez qu’à cliquer sur leurs noms en rouge.
Legault étrangement discret
En ce début d’année si morose, plombé au Québec par un
premier ministre qui donne l’impression de se réveiller la nuit pour trouver
des mesures plus répressives, irrationnelles et arbitraires les unes que les
autres, le convoi de la liberté arrive comme un sévère avertissement. Pour le moment, François Legault se montre
étrangement discret, comme en témoigne cette
manchette :
« Habituellement les réunions des élus du
gouvernement comme les caucus avant le début des sessions de l’Assemblée sont
très suivies par la presse parlementaire et donnent lieu à des conférences de
presse. Mais cette fois, la Coalition avenir Québec (CAQ) n’a organisé
aucune conférence de presse au cours de ce caucus de deux jours, ce qui est
inédit. »
À l’instar de son homologue fédéral, Legault se trouvera-t-il un prétexte pour se défiler ? À l’évidence, le convoi pour la liberté fait trembler nos décideurs. Il leur faudra bien un jour fléchir.
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