samedi 5 mars 2022

Poutine le tyran, Zelensky le héros : la réalité est-elle si simple ?

Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky
Il semble bien que la planète soit menacée par un volcan dont l’épicentre trône en Ukraine depuis que Vladimir Poutine en a envahi les frontières.  Du coup, la presse mondiale a distribué les rôles de ce nouveau psychodrame planétaire de façon tranchée et sans nuances : Poutine joue le personnage de tyran sanguinaire, et le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, lui-même ancien acteur, celui de héros unificateur.  Ces attributions sont-elles représentatives de la réalité ?

Les faits nous sont présentés comme si la vie en Ukraine, l’un des pays les plus corrompus de la planète, s’écoulait comme un long fleuve tranquille tandis que sa population bienheureuse s’y baignait jusqu’alors avec euphorie.  La réalité est toute autre et ce pays agité n’a pas attendu l’arrivée de Poutine pour subir nombre d’abus de pouvoir.  L’invasion russe n’a fait qu’empirer une situation déjà problématique.

La Russie encerclée

En rupture de ban d’avec le narratif dominant, certains observateurs, dont le candidat aux présidentielles françaises Éric Zemmour, tout en condamnant la violence des troupes russes, constatent que la Russie, encerclée par les pays de l’OTAN, n’avait pas le choix de contester l’adhésion de l’Ukraine à cette organisation créée en 1949 afin de lutter contre ce qui était alors l’Union soviétique :

« L'Alliance voit le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques. Elle a pour vocation initiale d'assurer la sécurité de l'Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Selon le mot de son premier secrétaire généralLord Ismay, le rôle de l'OTAN consiste à « garder les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands sous tutelle »b. »

De l’Union soviétique à la Russie

La réalité géopolitique mondiale a considérablement changé depuis l’effondrement du mur de Berlin et le démantèlement de l’Union soviétique.  Depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de 20 ans, Poutine a tenté de sauver les meubles des splendeurs soviétiques passées tandis que l’OTAN, qui avait pourtant promis de ne jamais recruter d’ancien pays soviétiques, n’a pas hésité à renier sa parole. 

Or, l’Ukraine représente une zone tampon entre la Russie et la ceinture formée de pays de l’OTAN.  Supprimez cette zone, et ce pays devient plus vulnérable que jamais à une invasion de la part d’une organisation initialement créée afin de lutter contre l’Union soviétique.   Dans un tel contexte expansionniste, est-ce faire preuve de paranoïa d’envisager la thèse selon laquelle l’OTAN pourrait donner le coup de grâce à la Russie en se l’annexant, fut-ce par la force ?

On peut toujours condamner la Russie pour la violence de ses interventions, mais peut-on vraiment la blâmer de vouloir préserver son territoire ?  En insistant pour intégrer l’Ukraine à l’OTAN, le président Volodymyr Zelensky ne fait-il pas partie du problème ?  Travaille-t-il vraiment aux meilleurs intérêts de son peuple en risquant la sécurité de ses citoyens ?

L’ambiguïté de Biden

L’argent reste le nerf de la guerre et il en faut pour envahir un pays de façon aussi intensive.  Mais d’où vient l’argent de Poutine, sinon du pipeline qui lui permet d’approvisionner les États-Unis mêmes en plus de nombreux pays européens en commençant par l’Allemagne, qui lui a justement permis de contourner l’Ukraine.  Donald Trump avait toujours refusé au président russe ce passage. 

Biden, après avoir fermé le pipeline Keystone, autorisé par Trump, qui assurait l’autonomie énergétique des États-Unis par le biais du pétrole albertain, a renversé la décision de son prédécesseur et autorisé le pipeline de Poutine.  On peut se demander de quel pays Biden est le président…  

Depuis son élection frauduleuse, Biden, ou plutôt l’administration qui dirige ce vieillard sénile, n’a cessé de prendre des décisions catastrophiques pour les États-Unis, dont les obligations vaccinales imposées notamment aux camionneurs, les ruptures de chaînes d’approvisionnement qui en ont résulté, l’inflation galopante, le retrait désastreux d’Afghanistan, la crise migratoire sud-frontalière qui s’enlise, les masques obligatoires dans les écoles, entre autres faits d’armes.

N'est-il pas déconcertant de voir ensuite le président Biden jouer les vierges offensées en condamnant les exactions d’un dirigeant dont il a permis le financement, tout en continuant d’acheter son pétrole ?

Une intervention militaire condamnable mais…

Bien que la violence de l’intervention militaire russe soit condamnable, les revendications de son président restent légitimes.  L’invasion de Poutine semble de toute évidence bien davantage défensive qu’offensive, aussi paradoxale que cette situation puisse sembler.  Or, ni les chefs d’État, ni les médias à travers le monde ne semblent vouloir envisager la question sous cet angle pourtant primordial.

En attendant, ce sont les civils ukrainiens qui sont pris en otages entre la volonté de survie de son pays du président russe et l’obstination du président ukrainien à joindre une organisation justement néfaste pour la Russie.  L’impasse ne semble pas sur le point de se dénouer.

1 commentaire:

Le chroniqueur du 5e a dit…

Vous écrivez : "Les faits nous sont présentés comme si la vie en Ukraine, l’un des pays les plus corrompus de la planète,...."
Vous avez raison, car les données sur le degré de perception de corruption; l'Ukraine est au 122 rang sur 180,
Le Sud-Soudan est au dernier rang, le Canada au 13ième et les États-Unis au 27ième rang.

oooOoo

Ceci étant dit, écrire sur cette guerre lointaine doit vous changer d'écrire sur la pandémie si proche ?
J'espère que la pandémie ne vous a pas fait oublier que le féministe misandre et radical existe toujours, est-ce le cas ?

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