samedi 23 avril 2022

Avant de réélire la CAQ, rappelez-vous de l’hécatombe de 6700 aînés…

Marie Rinfret, protectrice du citoyen
Je ne peux pas croire que notre bon peuple soit suffisamment inconscient pour reporter au pouvoir un gouvernement aussi indifférent au sort de la population qu’il a la tâche de servir, à commencer par celui des 6700 aînés, morts dans des conditions terribles qui défient l’entendement dans un État dit civilisé.

Nous sommes toujours en attente du rapport de la coroner Géhane Kamel, qui suit ce triste dossier depuis juin 2020.  Il serait intéressant d’en connaître les conclusions avant la tenue des prochaines élections provinciales prévues pour le 3 octobre. 

La protectrice du citoyen, Marie Rinfret, avait déposé, fin novembre 2021, un rapport pour le moins « dévastateur » qui contredisait carrément la version gouvernementale des événements.  Peut-on s’étonner que François Legault, notre si bienveillant premier ministre, ne tienne pas tellement à ce qu’une enquête publique additionnelle vienne à nouveau démontrer l’incompétence criminelle de son gouvernement ?  Et il a eu l’arrogance, sa marque de commerce, d’affirmer parler au nom de tous les Québécois :

« « Je pense que, si on demande aux Québécois, est-ce que vous voulez une quatrième ou une cinquième enquête ou si vous voulez qu’on agisse pour mieux donner les services aux aînés, moi je pense que les Québécois souhaitent surtout qu’on agisse », a commenté le premier ministre vendredi, lors de son bilan de fin de session. »

Les orphelins de Duplessis, les aînés de Legault

Euh, comment peut-on agir « pour mieux donner les services aux aînés » si on ne tire pas les conclusions qui s’imposent à la suite des nombreuses bévues ayant entraîné une hécatombe sans précédent ?  Si l’on se souvient de Duplessis pour le drame de ses orphelins, Legault passera immanquablement à l’histoire pour le sort qu’il a réservé à ses aînés. 

Une différence essentielle entre ces deux premiers ministres, toutefois : malgré tous ses défauts, Duplessis a contribué à bâtir le Québec d’aujourd’hui avec le concours du clergé.  Ce dernier lui a permis d’économiser une considérable masse salariale en assumant la gestion des écoles et des hôpitaux.  L’argent ainsi épargné aura permis non seulement la construction de ces établissements, mais aussi de nos infrastructures routières.

Le bilan de Legault, quant à lui, reste catastrophique.  Toute personne sensée se demande encore comment une majorité de gogos pourrait réélire un dirigeant aussi calamiteux que mortifère. 

Le fossoyeur du Québec

Son bilan, en dehors de l’hécatombe des CHSLD ?  Qu’on en juge :

Destruction et faillites de nos PME, dépressions et suicides, divisions au sein des familles et des milieux professionnels, mesures « sanitaires » aussi excessives que fantaisistes et inutiles, pour ne pas dire toxiques, vague de dépression et de suicides chez nos jeunes masqués huit heures par jour sans raison et privés de sports, instauration, par le biais des médias subventionnés, d’un climat de panique perpétuelle et de démonisation de toute voix contraire à la doxa gouvernementale, propagande haineuse et mesures répressives envers les non vaccinés, prolongation injustifiée de l’état d’urgence permettant le copinage et l’octroi de contrats sans appel d’offre, gouvernance autocrate et arbitraire par décrets, dilapidation des fonds publics en publicités médiatiques, gaspillage encore plus éhonté en contrats offerts à la firme McKinsey, dont la réputation de corruption n’est plus à établir.  Qui se ressemble s’assemble.

Nous n’avons pas le droit à l’ignorance

Revenons au rapport de la protectrice du citoyen, déposé en novembre dernier :

« La protectrice du citoyen, Marie Rinfret, contredit le gouvernement Legault dans un rapport d’enquête dévastateur sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD lors de la première vague. Il n’y a eu aucune directive ou initiative de Québec en début d’année 2020 pour préparer les CHSLD à la COVID-19, contrairement à ce qu’a soutenu le gouvernement Legault devant la coroner Géhane Kamel la semaine dernière. »

En clair, non content d’avoir été d’une aberrante incompétence, ce gouvernement tente de la dissimuler :

« « Les faits ne mentent pas », a déclaré Marie Rinfret en conférence de presse, après le dépôt de son rapport au Salon bleu mardi. Il aura fallu attendre la mi-avril, alors que c’était déjà le « chaos », pour que des « actions [soient] prises » par Québec pour les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD). « Ça a été une somme inouïe d’absence de prises en compte, et c’est pour ça qu’on en conclut que les CHSLD n’ont été pris en compte dans aucun des scénarios de préparation de la pandémie », a-t-elle lâché. »

Avis aux confinés mentaux qui chantent encore les louanges d’un premier ministre qui semble s’être inspiré d’un célèbre chancelier allemand ayant abandonné personnes handicapées et aînées dans des mouroirs : ça va vous prendre quoi pour enfin allumer sur la sévère négligence criminelle de la CAQ ?  Quand donc allez-vous comprendre l’étendue de sa glaciale indifférence envers ces démunis ?

Une démonstration éloquente

Le rapport de Mme Rinfret est implacable :

« On a dit et répété que les CHSLD ont été dans l’angle mort des préparatifs, mais l’enquête de ce chien de garde relevant de l’Assemblée nationale en fait une démonstration éloquente et inédite qui plonge le gouvernement dans l’embarras. »

Mais pour combien de temps ?  Les Québécois restent des Alzheimer politiques, quand, bien sûr, ils acceptent de prendre connaissance des faits, ce qui n’est pas la tasse de thé de la majorité.  On comprendra cependant pourquoi la ministre de la Santé de l’époque, Danielle McCann, et celle des aînés, Marguerite Blais, aient décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections quand on lit ce qui suit :

« C’est seulement à la mi-mars 2020, au moment où Québec décrète un confinement, que les CHSLD font partie d’un plan. Or, ils sont alors essentiellement sollicités pour accueillir des patients afin de libérer des lits dans les hôpitaux, un transfert massif auquel ils n’étaient pas du tout préparés et qui a contribué à la crise.


« Ce n’est qu’à la deuxième semaine d’avril [2020], avec la confirmation de la crise en CHSLD », en particulier la catastrophe au CHSLD Herron, « que la ministre de la Santé et des Services sociaux [Danielle McCann] et la ministre responsable des aînés [Marguerite Blais] ont présenté des mesures renforcées de protection dans les milieux de vie », écrit la protectrice du citoyen. Elle dénonce une « sous-évaluation par les autorités de la vulnérabilité au virus » des résidants des CHSLD. »

Mensonges par-dessus mensonges

La protectrice du citoyen a décapé toutes les affirmations des représentants du gouvernement, énoncées devant la coroner Kamel :

« La version du gouvernement sur ses préparatifs à la crise est contredite. Jeudi, lors de son passage devant la coroner Kamel qui enquête sur les morts de la COVID-19 dans les CHSLD, l’ex-ministre de la Santé Danielle McCann a soutenu qu’il avait été demandé dès janvier 2020 aux PDG des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et des centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) de préparer leurs plans de lutte contre la pandémie, y compris dans leurs CHSLD, en prévision de la venue de la COVID-19. Le sous-ministre à la Santé de l’époque, Yvan Gendron, avait lui aussi expliqué que le mot d’ordre de se préparer avait été transmis dès janvier. Ils avaient ajouté que les PDG étaient responsables de préparer les CHSLD. Le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, avait tenu des propos allant dans le même sens. »

 Implacable, Mme Rinfet a rétorqué :

« Or, la protectrice du citoyen démontre clairement que les CHSLD n’étaient pas du tout au centre des préoccupations à ce moment. Il n’y avait aucune directive et initiative de Québec les concernant en janvier 2020. À ce moment, les autorités de sécurité civile et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’affairent à « une préparation axée sur le dépistage, la recherche d’EPI [des équipements de protection individuelle] et la capacité du réseau de la santé à soigner, dans ses hôpitaux les usagères et les usagers atteints ». »

Incompétents, imprévoyants, menteurs, tels sont les dirigeants entre les mains desquels nous avons placé notre sort collectif il y a quatre ans.  Les reporter au pouvoir ce 3 octobre équivaudrait à cautionner leur criminelle indifférence.  Nous n’avons pas le droit moral de nous faire les complices de ces psychopathes.  Et de leur permettre de récidiver impunément. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

https://twitter.com/asso_SFAP/status/1623245165618929664?s=20

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...