Maxime Gaget |
Son
histoire a fait le tour du monde. Il suffit de taper « Maxime Gaget » sur Google pour s’en rendre
compte. Évidemment, aucun média québécois n’en a parlé. Normal. Faut pas
énerver les néo-féministes. Et puis, lever le voile sur la violence conjugale subie
par les hommes, c’est banaliser celle vécue par les femmes (air connu…).
Ça,
c’est sans compter la désinformation étatique, comme celle du Secrétariat à la condition féminine
qui tente toujours aussi maladroitement de présenter des signalements de
violence conjugale comme des infractions avérées :
« En 2014, les services policiers du Québec ont enregistré 18
746 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal et les
victimes étaient majoritairement des femmes. »
Tout
en maintenant cette même vision biaisée des cas de violence conjugale, le
ministère de la Sécurité publique nous livre cependant cet énoncé
surprenant :
« Pendant que le nombre de victimes de sexe féminin fluctue au
fil des ans, une tendance plus précise se dégage quant aux victimes de sexe
masculin. En effet, le nombre de victimes masculines n’a cessé d’augmenter
durant la dernière décennie, et ce, en dépit d’une légère régression de 1,8 %
en 2013. Soulignons que le nombre de victimes masculines dans un contexte
conjugal a fait un bond remarquable de 35,4 % de 2006 à 2015. »
Comment
interpréter cette hausse « remarquable » ? Les femmes deviennent-elles de plus
en plus violentes ? Les hommes dénoncent-ils davantage ? Commence-t-on enfin à
les prendre au sérieux ?
« Le monstre »
C’est
dans ce contexte particulier qu’il faut situer le drame vécu
par Maxime Gaget,
bien qu’il soit survenu en France, pays où la violence conjugale subie par les
hommes reste par contre tout aussi ignorée qu’au Québec.
Maxime
fait la connaissance de sa future tortionnaire par le biais des réseaux
sociaux. Une première rencontre survient, et celle qu’il surnommera Nadia dans
son livre choc intitulé Ma compagne,
mon bourreau,
ne tarde pas à l’inviter à vivre avec elle et ses deux jumeaux de 11 ans. La
situation a vite fait de dégénérer :
« La déshumanisation de Maxime commence. Nadia casse ses
lunettes, lui ordonne d’emmener et de récupérer les enfants à l’école. Pour
déjeuner, elle ne lui donne que quatre euros. Les retards, les absences et sa
mauvaise vue lui coûtent son emploi. Maxime est livré à temps plein à la
perversité de son bourreau. Après s’être occupé des enfants, du ménage, des
courses, Maxime est assigné à dormir sur un tapis de sol avec un blouson pour
couverture. Il est privé de douche et de toilettes. Un soir d’hiver, Nadia lui
fait prendre une douche glaciale, fenêtre ouverte. « Comme des centaines
d’aiguilles ». Quelques jours plus tard, pour « se rattraper », il a le choix
entre une autre douche gelée ou une brûlure. Il tend docilement son avant-bras,
sur lequel elle pose un couteau chauffé sur la plaque électrique et qui lui
décolle la peau. Un autre jour, elle le frappe avec un manche à balai, lui
assène plusieurs coups, fait du trampoline sur son ventre. C’est d’abord le
goulot d’une bouteille d’acide chlorhydrique qui se retrouve plaqué sur ses
lèvres, puis un couteau de 20 cm sous la gorge. Les enfants, témoins
permanents, supplient leur mère, qui lâche prise. »
Au
cours d’une entrevue qu’il nous a accordée à Tant qu’il y
aura des hommes, (émission discontinuée depuis, NDA) émission que j’anime en compagnie de Lise Bilodeau sur Radio Média Plus.ca,
Maxime nous a confié que la lame du couteau avait avoisiné dangereusement sa
carotide…
Comment
expliquer qu’il ait accepté de subir pareil martyr ? Même sa famille, venue le
délivrer après que le frère de sa tortionnaire l’ait alertée, ne comprend pas,
comme en témoigne ce documentaire,
dont les images de blessures sont à peine soutenables. À Lise et à moi, Maxime
révélera qu’il était continuellement menacé de fausses allégations de
pédophilie à la police chez qui Nadia disait avoir des contacts, une tactique
plus courante qu’on ne voudrait l’admettre dans nos sociétés occidentales où la
présomption d’innocence n’existe plus, officieusement, bien sûr. La peur de
voir les enfants battus par leur mère le retenait également. Ils ne l’auraient
été « qu’une fois ».
Les
séquelles sont extrêmes : « Elle m’a rendu en puzzle, dans ma tête et dans mon corps. »
Maxime passe huit fois sur le billard. Son nez est refait à 100 %, comme son
oreille. Son œil droit ne se rouvre qu’au bout de quatre jours ; on remarque
alors que sa rétine est décollée. Certaines marques ne sont pas parties, même
six ans après. Entre ses sourcils, trois cicatrices forment un triangle. « Ça,
c’est l’embout de la bouteille de javel qu’elle m’avait collé entre les yeux. Un
peu de liquide est sorti, ça a mal cicatrisé. » Une infirmière de vingt
ans de métier lui lance qu’il est « le deuxième cas le plus grave qu’il m’ait
été donné de voir ».
Maxime
nous a affirmé vouloir ouvrir les yeux de la société française sur toutes les
formes de violence et précise qu’il ne vise pas exclusivement celle vécue par
les hommes. Toute forme de sévices doit être dénoncée et stoppée, affirme-t-il,
même celle infligée aux animaux, ce qui ne l’a pas empêché de préciser au Figaro :
« Au moment même où nous parlons, des hommes se font martyriser,
rabaisser plus bas que terre. Environ un homme meurt tous les treize jours sous
les coups de sa compagne », assure-t-il, évoquant les chiffres de
l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. »
Il serait temps de constater cette réalité, quitte à bousculer certaines susceptibilités…
4 commentaires:
Quand on clic sur votre blogue, nous pouvons voir dans la barre d'adresse un triangle et les mots non sécurisé
Serait-il possible d'ajouter et d'ajuster dans les Paramètres de votre blog la sécurité https ?
Un informaticien m'a confirmé que cette mention était sans danger puisqu'elle n'implique aucune transaction financière. Auparavant, j'avais essayé en vain de la supprimer.
Bonjour Olivier,
Un article dans le site Vigile vous concerne de près :
https://vigile.quebec/articles/l-autre-grand-remplacement-2e-partie-7967aa73-4198-4f5e-81b8-c92320e982f8
L'auteur se réfère souvent à vos articles.
@ L'indépendant Merci de l'information. Article instructif et très bien fait. J'ai été étonné de toutes ces références à des textes anciens. Faut croire qu'ils sont - hélas ! - toujours d'actualité. ;-)
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