Depuis le temps que je dénonce les dérives du néo-féminisme et de l’islam politique, je retrouve assez souvent un type de commentaires, perplexe devant ce qui apparaît à leurs auteurs comme une flagrante contradiction, pour ne pas parler d’incohérence. Si je devais les résumer en une phrase, ça donnerait ceci : « Comment ce gars-là, misogyne, homophobe, antiféministe, masculiniste, bref, sexiste, peut-il dénoncer l’islamisme ainsi que le sort que cette mouvance rétrograde réserve aux femmes et aux homosexuels ? »
Première
mise au point : depuis quand le néo-féminisme peut-il être considéré comme un
mouvement qui parle au nom de toutes les femmes, et même de toutes les
féministes ? Depuis quand s’en prend-t-on à toutes les femmes quand on ose
contester ses conclusions par trop souvent simplistes, extrémistes et misandres
? En clair, à mes yeux, le féminisme est une entité, un mouvement regroupant
plusieurs tendances souvent contradictoires pour ne pas dire antigonistes sur
des thèmes précis, qu’il s’agisse notamment de prostitution ou des études de
genres, et les femmes sont une autre entité, encore bien plus complexe.
Définir
les femmes en fonction des dogmes trop souvent caricaturaux et infantilisant du
discours féministe dominant est par trop réducteur envers celles-ci. Qui plus
est, comme le néo-féminisme stigmatise les hommes et la masculinité de toutes
les façons possibles, et refuse de reconnaître le droit des pères à la garde
partagée, je ne peux souscrire à un mouvement dont le discours ostracise ces derniers dans
les médias et prive les enfants de leur présence parentale
indispensable.
Ce
féminisme-là n’a rien d’humaniste. Pire encore, sous le fallacieux prétexte de
lutter contre l’homophobie, il va jusqu’à promouvoir le mariage gai et
l’homoparentalité, non pas comme des alternatives sociétales, mais comme le
modèle conjugal et parental par excellence, par opposition aux modèles
hétérosexuels, déconsidérés et démonisés. La lutte livrée par le lobby néo-féministe
et LGBT à la garde partagée, dont je parlais plus haut, est à cet égard plus
que révélateur.
Loin
de proposer une réelle égalité homme femme, ce féminisme préconise la
suprématie d’un sexe sur l’autre, et celle d’une orientation sexuelle sur une
autre, comme le révèle une affirmation de cette égérie militante, Ti-Grace
Atkinson : «
Le féminisme, c’est la théorie; le lesbianisme, c’est la pratique. »
Pas d’égalité sans réciprocité
Alors
comment puis-je, d’une part, condamner ce féminisme rétrograde et, d’autre
part, en faire autant pour l’islamisme ? Contrairement à ce que certaines
pourraient penser, il s’agit d’une simple question de cohérence. Dans mes
valeurs, on ne peut dénoncer les inégalités vécues par un sexe sans en faire
autant pour l’autre. Il ne peut y avoir d’égalité sans réciprocité.
Je
ne peux m’insurger contre les problématiques surtout masculines que sont le
décrochage scolaire, l’itinérance, le manque de ressources pour les hommes en
détresse, la violence subie par ces derniers, taboue dans notre société, les
gars ridiculisés dans la pub et les médias, la discrimination positive qui
efface peu à peu les hommes hétéros de la fonction publique et bien d’autres
thèmes sans dénoncer le sort qui attend les femmes et les homosexuels du Québec
devant la montée insidieuse, mais tenace de l’islam politique, dont
l’endoctrinement de nos jeunes parmi les plus vulnérables n’est que la pointe
de l’iceberg.
Ne
comptez pas sur moi cependant, pour hurler avec les louves sur une société
soi-disant patriarcale qui opprimerait les femmes au Québec, ces victimes dont
le sort n’aurait que peu évolué depuis la fondation de la FFQ en 1966 !
L’Afghanistan, l’Égypte, l’Iran, l’Irak, l’Algérie et l’Arabie saoudite sont des
« civilisations » patriarcales. Le Québec en particulier et l’Occident en
général sont d’obédience matriarcale et féministe au point où des hommes
risquent de perdre leur emploi s’ils hasardent une blague « sexiste », comme ce
fut notamment le cas en Angleterre pour un prix
Nobel de science.
Je
dois admettre que je connais des féministes qui se mobilisent contre l’islam
politique tout en reconnaissant les mêmes dérives que je dénonce chez le
féminisme militant. Après tout, une figure de proue du féminisme français,
Élisabeth Badinter, a fait école en 2003 avec son essai intitulé Fausse route, ouvrage de
référence dans lequel elle arrive aux mêmes constats d’échec que nombre de
militants de la cause des hommes. Pour mesurer l’impact d’une telle prise de
parole, imaginez Lise Payette, sortie de sa torpeur idéologique, et arrivant à
semblables conclusions. Voilà. Vous y êtes.
Je
dois par ailleurs constater que, si certaines féministes militantes trouvent
incohérentes mes positions sur le néo-féminisme et celles que j’adopte sur
l’islam politique, je retrouve moins de critiques similaires du côté des
défenseurs de la cause des hommes. Certains affichent même des positions très
voisines des miennes sur le radicalisme religieux.
On ne fait pas les choses à moitié…
Je
ne comprendrai jamais que l’on se prétende humaniste d’une part, tout en
rabaissant ou en démonisant aveuglément une moitié de l’humanité d’autre part,
qu’elle soit masculine ou féminine. Dans la même perspective, je ne comprendrai
pas davantage les positions de féministes étatiques qui font semblant de
s’insurger contre un patriarcat local fantomatique, tout en fermant les yeux
sur la montée de l’islam dans nos sociétés, comme ailleurs dans le monde.
L’attitude
de la FFQ, par exemple, qui s’est opposée à l’interdiction des signes religieux
dans la fonction publique, allant même jusqu’à préconiser la tolérance au niqab
dans les garderies familiales, a fait honte au mouvement féministe dont elle a
déjà constitué un regroupement emblématique.
N’en
déplaise à ces idéologues déconnectées tout comme aux fanatiques religieux,
tant qu’il y aura une humanité, elle restera composée des deux sexes, peu
importe l’âge, la profession, le statut social ou l’orientation sexuelle.
Préconiser la suprématie de l’homme sur la femme, comme l’édicte le coran, ne
vaut guère mieux que la tendance inverse mise de l’avant par un féminisme
misandre. Seule la reconnaissance du droit légitime des deux sexes à vivre dans
l’égalité de droits, la dignité et le respect des différences doit être admise
comme fondement inaliénable de notre humanisme individuel et collectif.
Une première version de ce billet est parue dans dixquatre.com le
2 commentaires:
Gilbert Claes de l'Après rupture a dit ceci en Commission Parlementaire :
"Puis il y a bien une chose importante dès le départ que je veux mentionner, nous faisons une nette distinction entre le féminisme, qui est une doctrine qui a ses bons et moins bons aspects, le mouvement féministe, c'est-à-dire le groupe de pression qui, comme tout groupe de pression, cherche à influencer en fonction de ses propres intérêts et à ce titre doit s'attendre à être contesté par d'autres groupes, et les femmes, avec lesquelles nous entretenons généralement des rapports cordiaux."
Des distinctions essentielles si l'on veut savoir de quoi l'on parle.
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