mercredi 21 avril 2021

Un autiste de 5 ans, accusé « d’activités sexuelles »… pour un bec sur la joue ?

Nathan, cinq ans
Un jeune garçon autiste, élève de l’école élémentaire East Ridge, à Chattanooga, au Tennessee, aurait été accusé en septembre 2019 par son enseignante « d’activités sexuelles » pour avoir donné un baiser sur la joue d’un enfant et pour avoir fait un câlin à un autre.  Si tel a été le cas, la conscientisation dans cette école a tourné à la paranoïa.

Le jeune Nathan aurait été avisé à plusieurs reprises que son comportement était inapproprié, sans résultat. La situation a paru à ce point problématique à l’école que celle-ci aurait jugé nécessaire d’acheminer un signalement au Département des services à l’enfance (Department of Child Services), un département d’État.

Inutile de préciser que ni la tutrice, ni la grand-mère de l’enfant n’ont apprécié la situation qu’elles ont dénoncée dans les médias.

Toute cette saga a débuté quand Summery Putnam, la tutrice du garçon, a révélé, lors d’une interview télévisée, avoir reçu, début septembre, un appel de l’enseignante de son enfant lui apprenant qu’il était accusé « d’activités sexuelles » pour avoir embrassé un enfant sur la joue et serré un autre dans ses bras.  On semble prendre très au sérieux les comportements hors normes, dans cette école.

Les enfants autistes sont différents

Mme Putnam a expliqué que Nathan était autistique, ce qui lui rend difficile la compréhension des règles sociales :

« Si vous ne comprenez pas comment l’autisme fonctionne, vous allez croire qu’il défie les usages ou se montre difficile.  Mais ce n’est pas le cas. »

La grand-mère du gamin, Debi Amick, a placé le post suivant sur Facebook :

« Que faire quand un enfant de cinq ans se voit étiqueté en tant que prédateur sexuel et accusé d’harcèlement sexuel par le système scolaire ?  Il nous a été révélé que ça restera dans son dossier pour le reste de sa vie qu’il est un délinquant sexuel. Que pouvez-vous faire ?  À qui pouvez-vous vous demander de l’aide quand l’école refuse d’écouter le docteur du garçon lorsqu’il explique ses difficultés à comprendre des choses aussi simples que des limites ? »

Elle a par ailleurs déclaré :

« Il ne devrait pas être traité ainsi.  Le gamin ne sait même pas ce qu’est le sexe ! »

Aucune confirmation officielle

NewsChannel 9 a demandé à l’école de confirmer si l’enseignante de Nathan avait bel et bien acheminé un signalement au Département de services à l’enfance, mais un porte-parole a rétorqué que ces démarches restaient confidentielles.  Qui ne dit mot consent ?  Le même média s’est ensuite adressé directement au Département concerné pour obtenir plus de détails.  Aucun retour d’appel.  La transparence règne.

Il se pourrait bien qu’un signalement ait bel et bien été envoyé, puisqu’un porte-parole du département de l’Éducation de comté de Hamilton, Tim Hensley, s’est senti obligé de déclarer :

« Il est demandé au personnel scolaire d’acheminer les inquiétudes concernant les enfants au Département des services à l’enfance.  Il appartient ensuite à ce département de décider si ces signalements doivent donner suite à des démarches et quelle forme doivent prendre ces démarches. »

 L’école se défend

Réagissant à la médiatisation de l’affaire, l’école a nié les rumeurs selon lesquels le jeune autiste aurait été enregistré en tant que délinquant sexuel.  Il aurait pour cela fallu qu’il soit jugé et condamné selon les lois du Tennessee.  Il est plus qu’improbable qu’une telle chose survienne.  L’école ajoute :

« Ce n’est pas un câlin ou un bec qui a incité l’école à communiquer avec la famille.  De plus, à aucun moment la direction n’a-t-elle puni l’enfant, ni traité l’incident comme une question disciplinaire.  Surtout, personne à l’école n’a étiqueté l’enfant en tant que prédateur sexuel. »

Qui dit vrai ?

Difficile d’y voir clair dans cette affaire, dont on n’a depuis aucun développement.  Nous n’avons que le témoignage de la tutrice, qui affirme que l’enseignante de son fils a évoqué « des activités sexuelles ».

D’autre part, l’extrême discrétion entourant l’acheminement éventuel d’un signalement au Département des services à l’enfance pourrait bien en confirmer l’existence.  Dans le cas contraire, un démenti aurait été facile, et tellement préférable afin de désamorcer toute tempête médiatique.  Or, rien n’a été infirmé par les autorités concernées.

Le jeune a été changé d’enseignante et bénéficie pour le moment de services spécialisés.  C’est à se demander, vu son état particulier, si cette démarche n’aurait pas été préférable, à titre préventif, à toute autre pouvant nuire à l’insertion sociale d’un enfant déjà fragilisé par sa condition.  La médiatisation de cette affaire pourrait également lui nuire à moyen et à long terme.

Cet incident, survenu chez nos voisins du Sud, sans doute plus prompts que nous à une certaine pruderie, reste tout de même représentatif d’une « hyper sensibilisation » occidentale aux agressions sexuelles.  Il confirme aussi la réalité que les garçons sont tôt perçus comme suspects, aux yeux des autorités scolaires.  Mais déjà à cinq ans, en maternelle ?  Sidérant !

Est-ce qu’une telle situation pourrait se produire au Québec ?  Pour le moment, j’en doute.  Pour le moment…

2 commentaires:

Le chroniqueur du 5e a dit…

Vous avez raison de craindre l'importation ici au Québec de ce phénomène misandre. Déjà que nos médias s'alignent avec le wokisme,, il n'y aurait qu'un petit pas à faire.

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Nos universités, influencées par leurs consœurs américaines, sont déjà gangrénées par les études de genres, elles-mêmes issues d'une fumisterie odieuse dont j'ai parlé dans ce billet :
https://olivierkaestle.blogspot.com/2021/03/etudes-de-genres-une-fumisterie_21.html

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Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...