Martine Ouellet |
Une feuille de route cahoteuse
Le passage en politique de Martine
Ouellet, d’abord en tant que ministre péquiste des Ressources naturelles,
devenue ensuite indépendante de son propre parti, puis en tant que chef d’un bloc
québécois qui lui a montré la porte après qu’elle a eu perdu en 2018 un vote de
confiance, n’a rien d’un parcours particulièrement édifiant.
D’où l’importance de garder un
devoir de mémoire envers pareil cyclone ambulant avant de voter pour elle…
Un comportement erratique,
instable et despotique…
Tout au long de son passage en
politique, Martine Ouellet s’est démarquée par un caractère difficile et peu
conciliant, pour dire le moins. J’avais
relaté l’un de ses faits d’armes dans un billet publié le 23 mars 2017 dans
dixquatre.com. Je le reproduis ici :
Martine
Ouellet poursuit TVA car sa mère et elle ont eu de la peine…
Imaginez
qu’un homme, chef de parti politique, envoie une mise en demeure aux
commentateurs d’un média main stream en leur demandant une rétractation publique parce que sa
mère et lui-même ont eu de la peine à la suite de critiques défavorables
essuyées par le rejeton de maman. Quelle opinion en auriez-vous ?
Afin
d’illustrer mon propos, je conserverai mot à mot des extraits de l’article
que Le Devoir a consacré à l’événement en titre de ce billet, en remplaçant le nom
original de Martine Ouellet par celui de Jean-François Lisée, choisi en raison
de ses affinités souverainistes avec celle-ci. Je remplacerai aussi le nom du
Bloc par celui du PQ. Voici :
« Selon les informations obtenues auprès de six sources
distinctes, le célèbre avocat Guy Bertrand a été retenu par M. Lisée pour
contester certains commentaires des participants, Bernard Drainville, Paul
Larocque, Luc Lavoie et Caroline St-Hilaire. La mise en demeure stipulerait,
indique-t-on en coulisses, que leurs propos ont fait de la peine à M. Lisée,
ainsi qu’à sa mère. »
Poursuivons
– sans jeu de mots – notre exercice avec des commentaires reprochés :
« Jean-François Lisée, entouré de sa garde rapprochée, de sa
garde républicaine », disait Paul Larocque en guise d’introduction au segment
de huit minutes de l’émission. « Jean-François Lisée s’inspire de René Lévesque
avec un “J-F-rendum” (Martine-rendum dans l’original) pour aller consulter les
membres du PQ », ajoutait-il.
« Son collègue Bernard Drainville disait pour sa part que la
question du référendum « va être rédigée pour obtenir le résultat qu’il
souhaite. […] Le problème fondamental, c’est le chef. Le problème fondamental,
c’est le leadership. Et il passe à côté ».
« Caroline St-Hilaire ajoutait quant à elle que le chef péquiste
était « en train d’inventer une façon de poser des questions sans jamais poser
la question et se remettre en question. Et la base du leadership, c’est un peu
d’humilité et oser poser les bonnes questions ».
« Luc Lavoie concluait que c’était « tellement stupide comme
question » que c’en était « absurde ». Tous les quatre pensaient plutôt que le
chef du parti québécois devait se soumettre à un vote de confiance — ce qu’il a
décidé de faire cette semaine. »
Que penseriez-vous de Jean-François Lisée ?
Que penseriez-vous de Jean-François Lisée s’il avait vraiment décidé de poursuivre
ces commentateurs en raison de propos certes critiques, mais ni haineux et
encore moins calomniateurs ? Auriez-vous confiance en sa stabilité émotionnelle
pour rester chef de parti ? Le trouveriez-vous suffisamment mature et réfléchi
pour encaisser des coups nettement plus durs que des critiques dûment méritées
?
N’auriez-vous
pas l’impression, dans l’éventualité improbable où il collectionnerait autant
de gaffes que Martine Ouellet, de vous trouver devant un pantin désarticulé,
victime de ses émotions, incapable d’admettre ses erreurs et d’accepter de se
les faire servir ?
Quelle
serait votre perception d’un chef qui aurait réussi la douteuse prouesse de
faire fuir plus des deux tiers de ses troupes, de refuser toute remise en
question sur son leadership, de rester sourd à toute demande de quitter son
poste pour le bien du parti, de voir ses membres le déserter et de constater
que ses derniers appuis lui tournent désormais le dos ?
Les
hommes politiques ont bien leurs défauts. Mais je ne me rappelle pas en avoir
vu un seul se conduire comme un adolescent attardé en envoyant une mise en
demeure parce que sa mère et lui-même ont eu de la peine devant les critiques
d’analystes dont c’est le travail de commenter l’actualité politique avec
professionnalisme et sans complaisance. Aucun commentaire cité plus haut
n’était ni grossier, ni vulgaire, ni diffamatoire, ni même injustifié.
Une
réaction qui n’aide pas sa cause
Le
comportement de Martine Ouellet ne rend aucunement service aux femmes en
politique. Il entretient les préjugés qui les présentent comme de fragiles
petites choses qui n’admettent pas la critique et qui ne peuvent donc pas en
tirer parti. En s’offusquant de boutades sans malice comme celle de Paul
Larocque sur le « Martine-rendum », Ouellet passe pour une adulescente immature
et facilement frustrée.
Cette
nouvelle s’inscrit dans la continuité de cet autre incident, que j’ai relaté
dans ce billet[i],
impliquant un journaliste de Radio-Canada accusé sans motif de harcèlement
criminel par une femme ayant pratiqué le droit sans diplôme. Le chef de police
ayant procédé à son arrestation injustifiable s’est dit
inspiré de #metoo…
Martine
Ouellet invoquera-t-elle à son tour ce mouvement pour justifier sa poursuite ?
La victimite féministe qui s’intensifie depuis l’automne dernier (2016, NDA) connaîtra-t-elle une fin ? À partir du moment où les médias si souvent
complices de ces dérives en deviendront pour une fois des – vraies – victimes,
qui sait ? Peut-être bien…
En conclusion…
Personnellement,
j’ai toujours éprouvé une souveraine – toujours sans jeu de mots – difficulté à
supporter les primas donnas, qu’elles soient masculines ou féminines. Vous me direz que l’incident que j’ai évoqué
dans ce billet datant de 2017 est bien insignifiant et vous n’aurez pas tort.
C’est précisément en raison de son insignifiance même que ce « haut fait » reste, paradoxalement, important puisqu’il est plus qu’évocateur de la personnalité même de Martine Ouellet : difficile, infantile, instable et conflictuelle. Personne n’a besoin de pareille joueuse sur la scène politique actuelle, qui ne ferait que diviser le vote souverainiste et favoriser le retour de l'autocrate qui nous sert de premier ministre.
[i] BLOGUE | Eh oui, une
femme peut faire arrêter un homme pour des « niaiseries » !
Dans
une récente chronique dénonçant les accusations sexistes de Manon Massé envers
les hommes politiques, Joseph Facal n’hésitait pas à affirmer que les femmes aussi pouvaient dire des niaiseries.
Un fait divers, ayant mené à l’arrestation sans motif d’un journaliste de
Radio-Canada, vient de prouver qu’elles peuvent aussi en faire, et plus souvent
qu’on veut bien le croire.
La «
niaisante », en l’occurrence, s’appelle Yvonne Dubé. Elle est directrice de
l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs (GFGS) de l’Outaouais. Après des études
en droit et un stage dans le cabinet d’un criminaliste d’Ottawa, elle a réussi…
à ne jamais devenir avocate, on ne sait pourquoi.
Le
journaliste accusé par Mme Dubé, Antoine Trépanier, avait révélé que le Barreau
de l’Ontario avait obtenu une injonction permanente contre elle pour pratique
non autorisée du métier d’avocat. Cette femme avait néanmoins trouvé le moyen
de représenter des accusés dans des procès criminels entre septembre 2011 et
mars 2012…
Or,
Mme Dubé s’est bien gardée de mentionner ce douteux exploit lors de son
entrevue d’embauche pour son poste actuel, ce qui allait entraîner ses
problèmes judiciaires.
Après
avoir découvert ce pot aux roses impliquant une personnalité publique locale,
le journaliste Trépanier lui offre, au cours d’un entretien téléphonique
enregistré, de s’expliquer lors d’une entrevue télévisée. Elle accepte, mais ne
se présente pas. Il envoie donc, le lendemain, un courriel réitérant son
invitation. Il s’agirait, selon Radio-Canada, du troisième contact du
journaliste avec son accusatrice, après deux appels téléphoniques. En incluant
un appel de Mme Dubé elle-même, quatre prises de contact en tout auraient été
effectuées en deux jours.
Le
soir même du courriel, Mme Dubé ne trouve rien de mieux à faire que de porter plainte contre le journaliste pour harcèlement
criminel, rien de moins, et la police, de procéder instantanément à
l’arrestation du journaliste, aussitôt relâché sur promesse de comparaître.
Facile
de faire arrêter un homme
Dans un topo assez bien ficelé sur cet événement,
le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé, avoue candidement son étonnement
devant une arrestation aussi arbitraire qu’injustifiable. S’il s’informait
davantage sur certaines mesures étatiques quasi inquisitoriales comme la politique gouvernementale d’intervention en violence conjugale, il serait à même de constater à quel point il est facile
pour une femme de faire arrêter un homme, qu’il soit son conjoint ou non,
d’ailleurs.
Les
corps policiers et notre magistrature ne l’admettront jamais publiquement, mais
il y a belle lurette que la présomption d’innocence n’existe plus dans les cas
d’accusation de violence conjugale, sexuelle ou de harcèlement. Du moment qu’un
homme est impliqué, il peut se voir arrêté sans motif sur simple accusation de
la part d’une femme. C’est là qu’on est rendu…
Lagacé
écrit d’ailleurs : « Un
avocat, hier, m’a dit : « On en parle parce que c’est un journaliste. Mais la
vérité, c’est que chaque jour, des citoyens sont traités de cette façon-là par
la police. La police ne veut plus faire d’enquêtes pour des causes semblables –
je parle de chicanes de voisins, de harcèlement, de bousculades de stationnement
: on arrête et on laisse la Couronne décider… »
Ce
qui n’est pas clair dans la chronique de Lagacé, et qui gagnerait à être
approfondi, c’est de déterminer à quel point l’arbitraire des arrestations vise
surtout les hommes, du moment que les accusations sont portées par une femme.
Imaginons
la même situation, mais avec une journaliste de Radio-Canada et une
personnalité publique masculine qui aurait pratiqué le droit illégalement.
Pensez-vous, ne serait-ce qu’une seconde, qu’il aurait suffi à cet homme de porter
plainte pour que la journaliste soit automatiquement arrêtée pour harcèlement
criminel ? Si vous croyez ça, c’est que le pot est déjà légal et que vous en
avez fumé du bon.
Saluons
tout de même ce moment de lucidité de Patrick Lagacé : « Ce n’est donc pas comme journaliste
que je suis stupéfait par la saga Dubé-Trépanier. Oui, comme journaliste, c’est
insultant. Mais Antoine Trépanier a l’appui moral, professionnel et juridique
de Radio-Canada. C’est comme citoyen, d’abord et avant tout, que je suis inquiet.
»
Et vous pourriez préciser, M. Lagacé, « comme citoyen de sexe masculin »…
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