Mohamed Mehdi Ghanmi, faussement accusé |
Un
vent de folie inquisitoriale souffle sur
les universités américaines aux prises avec le diktat de la « culture du viol ». Oui,
je sais, ça se passe chez nos voisins, mais déjà depuis quelques années, les social justice warriors qui hantent nos campus
fourbissent leurs armes en vue d’une lutte à finir contre tout suspect d’inconduite
sexuelle, qu’il soit coupable ou non.
Le
Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel squatte
régulièrement les universités, dénonçant la « culture du viol » avec son
slogan, qui ne laisse que peu de latitude à la présomption d’innocence : « On vous croit ! »
Le
contexte américain, qui déteint si souvent sur le nôtre dans plus d’un domaine,
est devenu à ce point toxique que les amendements répressifs ajoutés par
l’administration Obama à la loi régissant les agressions sexuelles sur les campus auraient été abrogés par son
successeur, Donald J Trump. Une centaine d’hommes accusés ont en effet intenté
des poursuites pour en contester la validité qui établit que les universités n’ont besoin
de n’être sûres qu’à 51 % que les agressions ont bien eu lieu pour sévir…
Dès 2013, une féministe avait sonné l’alarme…
Après
avoir admis avoir toujours soutenu inconditionnellement les mesures punissant
les agressions sexuelles sur les campus américains, Judith Grossman, féministe
et avocate, devait
réviser ses positions
quand
son fils fut lui-même victime d’allégations mensongères de la part d’une
ex-petite amie délaissée.
Elle
décrivait ainsi le comportement des autorités :
« Aucune enquête
préliminaire n’a été menée par qui que ce soit à l’école à propos d’accusations
en lien avec des agissements supposés qui seraient survenus quelques années
plus tôt, pas plus que n’ont été envisagés des motifs de jalousie ou de
vengeance qui auraient pu motiver une ex-amante délaissée à sévir. Le pire,
dans toute cette aventure, c’est que mon fils ne bénéficiait d’aucune
présomption d’innocence.
« […] Les allégations
n’étaient étayées par aucune preuve, en dehors de la parole de l’ex-copine
», précisait-elle.
« On vous croit… »
Le
jeune homme n’en dû pas moins subir un interrogatoire féroce de deux heures
infligé par le comité de l’école, pendant lequel on lui refusa tout droit de se
voir représenté ou conseillé par un avocat ! Un enfer de plusieurs semaines
allait commencer.
Madame
Grossman devait découvrir que les mesures qu’elle avait tant soutenues avait
été modifiées, peu de temps avant le drame vécu par son fils, par une directive
émanant du ministère américain de l’Éducation. Cet ajout invalidait la
présomption d’innocence, « si fondamentale dans notre tradition de justice », de relever la mère de
famille. De haute lutte, madame Grossman a aidé son fils à se sortir de ce
mauvais pas. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir un parent avocat…
Ça a commencé chez nous…
À
moins d’avoir vécu dans une caverne, il est impossible de ne pas avoir entendu
parler de Mohamed Mehdi Ghanmi, cet étudiant qui a été lâchement expulsé de l’université
Laval après avoir été accusé en février dernier d’une
agression sexuelle sur une jeune femme qu’il avait délaissée. Je dis «
lâchement », car il est évident que les autorités à l’origine de ce geste
déplorable ont cédé aux diktats féministes de leur institution.
Le
cas du jeune homme se corsait puisque la menteuse à l’origine de ses déboires
avait porté plainte à la police qui l’a aussitôt considéré comme un coupable,
selon ses dires :
« L’enquêteur m’a traité
comme si j’étais déjà coupable, pas comme si j’étais un accusé, dit Mohamed
Mehdi Ghanmi. J’essayais de lui
expliquer, mais je ne comprenais pas pourquoi il la croyait elle et pas moi.»
Heureusement
pour lui, le jeune homme disposait dans sa messagerie Facebook d’une pléthore
de messages de son accusatrice réclamant des relations sexuelles. Cette preuve
a pesé lourd dans l’abandon des procédures.
Sophie
Durocher devait commenter
ainsi la déroute des
autorités universitaires et policières :
« Ceux qui, sur toutes les
tribunes, dénoncent la supposée « culture du viol » qui règne au
Québec, peuvent-ils mettre un centième de leur énergie à dénoncer les
conséquences horribles des fausses accusations ?
« Ce matin, à mon émission
de radio Sophie sans
compromis sur les ondes de BLVD 102,1 fm à Québec, j’ai interviewé Jean-François
Bertrand avocat, qui me disait que ces fausses accusations étaient
« fréquentes », qu’elles sont utilisées dans des cas de séparation
houleuse, par exemple.
« Quand est-ce qu’on va arrêter de croire une femme sur parole juste parce que c’est une femme ? Et de croire un homme coupable juste parce que c’est un homme ? » Voilà un questionnement bien « antiféministe»…
Faudra-t-il attendre que la situation dégénère comme sur les campus américains avant de reconnaître et de consolider la présomption d’innocence dans nos institutions ?
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