Depuis le début de la pandémie mondiale qui nous ébranle, le nom de Bill Gates se retrouve sur toutes les tribunes. Certains voient en lui un philanthrope qui a sacrifié sa fortune pour soulager la misère des déshérités de la planète, d’autres, un personnage digne d’un film de James Bond qui cherche à éradiquer 10 % de la population mondiale, après avoir inoculé au plus grand nombre un vaccin empoisonné permettant dans la foulée le traçage informatique par micro-puce.
Où
ce situe la réalité entre ces deux portraits extrêmes d’un même personnage
? Étrange coïncidence, deux documents, parus dans le courant de 2019,
sont venus présenter deux visions pour le moins contrastées de Bill Gates.
Une minisérie complaisante
Le
premier, une minisérie intitulée Dans le cerveau de Bill Gates, présentée l’automne
dernier sur Netflix, a offert du multimilliardaire un portrait si élogieux, que
Le Point, dont la rigueur journalistique mérite d’être soulignée, a jugé
opportun de remettre les pendules à l’heure :
« Assez rapidement, le spectateur prend conscience d’être
dans un documentaire très complaisant sur le génie de l’informatique. L’homme
est montré comme une personne ambitieuse et solitaire devant se battre contre
le gouvernement américain. Dans le cerveau de Bill Gates ne donne la
parole qu’à des amis ou des proches (comme Warren Buffet) qui soutiennent son
action humanitaire. Pendant toute la minisérie, la fondation Bill et Melinda
Gates est portée au pinacle pour son combat contre la polio ainsi pour sa lutte
contre la contamination de l’eau potable. Aucune critique ne viendra interroger
la notion de philanthrocapitalisme et les multiples controverses qu’a
traversées la fondation. »
Un essai dévastateur
Un
journaliste, du nom de Lionel Astruc, d’ailleurs cité dans l’article du Point,
a publié dans le même temps un brulot dévastateur intitulé L’art de la
fausse générosité. La Fondation Bill et Melinda Gates. L’auteur, cité ici dans
Le Devoir,
y dénonce notamment la promesse de Gates de léguer 95 % de sa fortune à des
œuvres humanitaires avant sa mort :
« Astruc montre qu’il n’en est rien.
En fait, les « dons » de Bill et Melinda Gates à leur Fondation sont
investis dans un fonds opaque géré uniquement par le couple et Warren Buffett.
Dans ce fonds, « seuls les dividendes sont utilisés afin que le capital
soit protégé ». Gates donne donc très peu de sa poche. »
Selon
le magazine Forbes, la fortune de Gates
serait passée de 54 milliards en 2011 à 96,5 milliards de dollars en 2019; il
s’agit d’une augmentation spectaculaire de 42,5 milliards de dollars en 8 ans !
Des secteurs aux activités peu
éthiques
Toujours
selon Le Devoir :
« Des secteurs aux activités peu éthiques profitent de
cette manne financière : armement, énergies fossiles, malbouffe,
extraction minière, OGM. Ce faisant, la Fondation alimenterait les fléaux
contre lesquels elle prétend lutter.
Avec son lot « d’évitements fiscaux, de conflits
d’intérêts, de pratiques illicites, […] et d’emprises sur des enjeux
vitaux », la Fondation servirait d’abord les multinationales. Gates n’y
voit ni malice ni duperie, car il croit en un système économique où ces
dernières dominent. »
La magie des paradis fiscaux
La
fondation permettrait toujours à Microsoft de faire des affaires d’or par la magie
des paradis fiscaux :
« D’après le Sénat américain, plus de 92 milliards de
dollars de recettes sont dispersés dans des paradis fiscaux pour éviter les
taxes, dont une partie dans le budget de la fondation. L’argent que la
fondation récolte n’est pas donné à d’autres ONG. Elle est reversée à un trust
(un fonds d’investissement) adossé à la fondation Bill et Melinda Gates. »
Échec à un médicament
efficace, mais pas cher, contre le paludisme
Dans une
entrevue donnée en mai dernier à We Demain, Astruc révèle comment un médicament
efficace contre le paludisme a été écarté par la fondation Gates au profit d’un
vaccin plus onéreux :
« On sait aujourd’hui que l’absorption de l’artémisia –
plante qui a fait l’objet d’études, de thèses – sous forme de tisanes, est
aussi efficace pour lutter contre cette maladie infectieuse qu’un vaccin. Malgré cela, l’OMS,
sous l’influence de la Fondation Bill et Melinda Gates, principal contributeur
du budget de l’organisation mondiale ces dernières années – en 2015,
elle lui fournissait 15 % de son budget, soit quatorze fois plus d’argent
que le gouvernement britannique –, a interdit l’artémisinine et favorisé le
déploiement du vaccin antipaludique, nommé Mosquirix, développé par une
société, GSK, qui a l’appui financier indirecte de la Fondation Gates. »
Devient-on complotiste dès
qu’on s’interroge ?
Ce
dernier incident a de quoi laisser songeur devant le débat actuel entourant
l’hydroxy chloroquine et le scepticisme affiché au sujet de ce médicament par
l’OMS. Devant le fatras d’études contradictoires à propos de cette
possibilité de remède, il est difficile d’avoir l’heure juste. Il semble
cependant improbable que l’hydroxy chloroquine soit un remède universel tout
terrain contre le coronavirus.
De
l’avis même de son principal promoteur, l’infectiologue Didier Raoult, elle ne
pourrait être efficace que lors des premiers symptômes et n’est pas sans risque
envers les personnes ayant des problèmes cardiaques. En revanche, l’article
frauduleux de The Lancet qui visait à disqualifier ce médicament laisse place à
bien des suppositions.
L’histoire, un perpétuel
recommencement ?
S’il
est si inefficace, voire dangereux, il devrait être facile de faire la
démonstration de son inutilité honnêtement et en respectant une démarche
scientifique rigoureuse. Or ce n’est pas la première fois qu’on tente de
discréditer l’hydroxy chloroquine en faussant – délibérément ? – le protocole
Raoult.
L’histoire étant un perpétuel recommencement, il est permis de se demander si le scénario survenu à propos de l’artémisia n’est pas en train de se reproduire avec l’hydroxy chloroquine. Ce qui me ramène au questionnement en titre de mon billet : Bill Gates, « philanthrocapitaliste », mécène ou fumiste ?
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