Ce billet, paru précédemment le 5 mars 2018 dans dixquatre.com reste - hélas ! - plus que jamais d'actualité.
Dans la
Pravda féministe du Conseil du statut de la femme, la Gazette des femmes, Marie Lachance, afin
de s’assurer que ses lectrices comprennent bien son propos, fait cette
distinction essentielle : « On a toutes et tous tendance à confondre courtoisie et
galanterie. Si l’une aide au mieux vivre ensemble, l’autre siège à la table du
sexisme ordinaire. Explications en mots. Et en dessins à colorier! » Vous avez bien lu, «
en dessins à colorier » ! Voici à quel niveau didactique en arrive le CSF.
Quelle marque de respect envers l’intelligence de ses lectrices !…
Si
bien partie, Mme Lachance enchaîne avec le concept de « sexisme bienveillant »,
une nouveauté du même acabit que la « culture du viol », si populaire par les
temps qui courent : «
Messieurs, si vous portez systématiquement les paquets d’une amie, mais que
vous ne le faites pas forcément pour un ami, vous reproduisez – peut-être
inconsciemment – une forme de sexisme bienveillant. Un sexisme ordinaire pas
facile à détecter, parce que confondu avec la politesse, la courtoisie, la
générosité… »
À
la veille de la nouvelle année, Raphaëlle Rémy-Leleu (non, ce nom n’est pas une
blague…), porte-parole d’Osez le féminisme (celui-là non plus) renchérissait
dans LCI :
«
La galanterie instille, préserve et développe l’idée que les femmes sont
inférieures. Elle fait partie de ces incessantes cordes de rappel qui mettent
l’homme dans une position de pouvoir, très valorisée, sous couvert d’être
protecteur. Et si ça n’était qu’une question de politesse : qu’on nous explique
en quoi la politesse devrait dépendre du sexe d’une personne. On peut être
bienveillant envers tout le monde. Être bienveillant et poli envers tout le
monde, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, c’est peut-être le conseil à
retenir, en guise de résolution pour la nouvelle année. »
Je
suis d’accord avec la fin de son énoncé : pourquoi ne pas développer la
gentillesse envers tout le monde ? Mais il y a un hic. Comment Mme Rémy-Leleu
et ses semblables feront-elles la différence entre un homme qui leur tiendra la
porte par gentillesse et un autre par galanterie ? Y aura-t-il quelque indice
dans le mouvement même du suspect qui aidera la féministe avertie à faire la
différence entre les deux attitudes ? Faudra-t-il enquêter sur le passé de
l’individu afin de déterminer s’il tient tout autant la porte à des hommes ou à
des enfants ? Tout un défi, à la mesure du discernement féministe…
Le sexisme « ambivalent »…
Dans
le même article, on peut s’instruire sur le concept si éclairant de sexisme «
ambivalent » : «
[…] C’est la théorie du « sexisme ambivalent », et on la doit à Susan
Fiske et Peter Glick, professeurs de psychologie. En clair, ils estiment dans
leurs travaux que le sexisme existe sous différentes formes. La première, le
sexisme hostile, est celui qui est visible et qui affiche une discrimination
aux yeux de tous : par exemple, un salaire moindre pour une femme ou des
commentaires rabaissants. Mais il existe aussi, selon ces chercheurs, un
« sexisme bienveillant », qui part d’une bonne intention, mais qui
ramène quand-même la femme à un statut d’infériorité : exemple, la galanterie.
»
Je
me demande où en serait notre pauvre humanité sans la contribution essentielle
de tels penseurs. On ne les payera jamais assez pour nous ouvrir les yeux sur
tant de turpitudes…
Bien
sûr, toute symphonie victimaire comporte à l’occasion quelques fausses notes,
comme en témoigne cette opinion
dissidente de Virginie Girod, auteure et historienne sur la condition féminine
:
« Je ne me sens pas attaquée par un homme qui porte ma valise ou
qui me tient une porte parce que je ne me suis jamais sentie inférieure à un
homme, je n’ai pas ce complexe qu’on beaucoup de féministes radicales adeptes
de la théorie du genre. L’homme et la femme sont complémentaires en bien des
domaines, ce qui n’implique pas forcément une subordination de l’un à l’autre.
La vraie égalité n’est pas l’égalitarisme mais la reconnaissance des qualités
de l’autre dans le respect de ses différences. »
Finalement, la confiance en soi et l’épanouissement personnel dans le « respect des différences » seraient-ils des concepts antiféministes ? Faut croire que oui, selon nos idéologues chéries, pour qui mieux vaut vivre frustrée et « conscientisée » que radieuse et féminine…
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