Seuls les idiots ne changent pas d'idées. Gageons que François Legault pense toujours les propos que je dénonçais dans ce billet du 15 juillet 2020, paru dans dixquatre.com.
François Legault |
« Une des façons pour communiquer rapidement et avoir de l’impact, ce sont les médias sociaux », devait-il déclarer étourdiment ce mardi, allant jusqu’à contredire sa ministre de la Condition féminine, Isabelle Charest, qui, nettement plus sensée, avait affirmé, une heure plus tôt :
« « J’encourage les victimes à se tourner vers les bonnes
ressources
pour pouvoir cheminer et avoir une certaine réparation », a déclaré la ministre
Isabelle Charest dans une entrevue à QUB radio, mardi après-midi. Selon elle, les médias
sociaux ne constituent pas la meilleure voie pour dénoncer des cas de violence
sexuelle. »
Tentative désespérée
Sans
doute l’infortunée ministre avait-elle désespérément tenté de corriger le tir
désastreux de son chef qui, la veille déjà, s’était
fourvoyé de façon sidérante :
« Je veux saluer les gens qui ont eu le courage de dénoncer,
parce que ça aide à ce que tout le monde soit plus sensible, d’une certaine
façon. C’est un peu plate que ça se passe comme ça, mais je veux saluer leur
courage. »
Maman a raison
Non
seulement la conjointe de François Legault, Isabelle Brais, ne s’est-elle pas
distanciée de son côté des propos ahurissants de son mari, mais elle est
allée jusqu’à interpeler les hommes afin qu’ils appuient les
dénonciatrices :
« Chers hommes, vous qui êtes des chevaliers, des princes, des
gentlemen… vous qui traitez les femmes avec respect et qui les aimez
véritablement… j’ai tellement envie de vous entendre vous insurger contre les
agissements de vos frères déviants… ceux-là mêmes qui salissent votre
réputation et qui vous embarquent dans leur bateau de merde…! »
Encourager l’illégalité
Que
des victimes d’agressions sexuelles éprouvent le besoin de témoigner de leur
expérience sur les réseaux sociaux, aucun problème. En revanche, à partir
du moment où des noms circulent, les risques de dérapage deviennent évidents…
mais pas pour tout le monde, semble-t-il.
Qu’un
chef de parti, de surcroit premier ministre du Québec, aille jusqu’à encourager
l’illégalité d’accusations publiques dépasse l’entendement. Doit-on
conclure que Legault a si peu confiance en son système judiciaire qu’il encouragerait
plutôt la « justice » populaire ? Une populace enragée et hystérique pour
qui « sitôt accusé, sitôt condamné » reste la devise lui parait-elle plus digne
de confiance que sa propre magistrature ?
Des poursuites en diffamation
sont possibles
François
Legault réalise-il que, même si les allégations sont fondées, les accusés
peuvent poursuivre, le plus souvent au civil, leurs accusatrices ? Plus
rares, des poursuites au criminel ne sont pas
exclues :
« Pour qu’une poursuite criminelle ait lieu, la personne
victime de diffamation – dans ce cas-ci, le présumé agresseur – doit porter
plainte à la police. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP)
devrait ensuite accepter de déposer une accusation et l’accusée – la victime
d’agression sexuelle – sera présumée innocente à moins que la
Couronne ne réussisse à prouver hors de tout doute raisonnable qu’il y a eu
diffamation. »
Climat social inquisitorial
Loin de faire avancer la cause des victimes d’agressions
sexuelles, les propos de François Legault encouragent la vengeance et les
vendettas par le biais de procédés inquisitoriaux. La présomption
d’innocence, cet irritant aux yeux des néo féministes, se trouve pulvérisée
sous l’amoncellement sans cesse croissant des règlements de compte de victimes
réelles ou fictives.
Des
plaignantes sans scrupules (eh oui, ça existe…) pourront utiliser ensuite des
accusations non fondées dans un contexte de lutte pour la garde des enfants, ou
simplement afin de nuire à un conjoint dont elles veulent se venger.
Notre société est en train de devenir le théâtre d’un cirque victimaire qui ne
satisfera même pas les dénonciatrices vraiment agressées.
Propos irresponsables
Quelle
satisfaction morbide et amère leur apportera de voir leur agresseur broyé par
une foule enragée et aveuglée par les instincts les plus médiocres ? Dans
le cas d’allégations mensongères, notre société ne connaîtra-t-elle pas un
recul effarant des droits légitimes à une justice impartiale ayant pour mandat
de ne condamner qu’avec preuves et d’acquitter des gens sans reproche ?
Par
ses propos irresponsables, François Legault vient d’ouvrir une nauséabonde
boîte de Pandore. Il ne sera pas évident de mesurer l’étendue des dégâts, mais
ils risquent d’être considérables.
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