Ce billet a été précédemment publié le 8 août 2017 dans dixquatre.com.
Je vous ai relaté récemment l’aventure pour le moins dramatique de Pierre Turbide, traîné en cour à trois reprises à la suite d’accusations mensongères de son ex-conjointe par une magistrature misandre et incompétente. Je me suis entretenu avec cet homme qui en avait long à dire sur la façon dont il a été traité au cours de trois procès qui n’auraient jamais dû avoir lieu et qui ont confirmé une fois de plus que la présomption d’innocence pour les hommes accusés par une femme n’existe plus au Québec, un secret de Polichinelle pour quiconque connait un tant soit peu le milieu juridique.
Je
passerai outre les deux premiers procès inutiles subis par monsieur Turbide,
déjà évoqués dans un
billet précédent,
pour relater ses plus récents déboires qui ont commencé le 8 mars 2014,
ironiquement Journée internationale de la femme. Il avait annoncé peu de temps
auparavant à sa bien-aimée avec qui il avait fait 12 ans de vie (peu) commune
qu’il allait la quitter et elle semblait avoir accepté la situation. Il dormait
dans la chambre d’amis quand la porte s’est ouverte brusquement, des lampes de
poche se sont braquées sur lui, et deux policières peu engageantes lui ont
annoncé qu’il était en état d’arrestation pour violence conjugale et menaces de
voies de fait.
L’homme
eût beau dire que sa femme, qui était déjà suivie en psychiatrie dès leur
rencontre et qui avait perdu la garde de ses enfants issus d’une première
union, avait menti à deux reprises lors de procès inutiles dont il avait été
acquitté, il s’est entendu dire : « Ferme ta gueule sinon on va te poivrer
! »
Après avoir été arrêté devant le voisinage interloqué, il a passé deux jours au
poste du parc Victoria, à Québec, avant d’être expédié à Orsainville, où on lui
a répété rien de moins que de « fermer sa gueule », puis, au palais de
justice de Québec, où il a comparu comme un criminel, menottes aux chevilles et
aux poings.
Sa
mère était prête à se porter garante pour lui et à l’héberger. Elle s’est
entendue dire, par un juge d’une suffisance peu commune : « Madame, je vais vous
protéger contre vous-même et l’envoyer en prison ! » Présomption
d’innocence, avez-vous dit ? Le même juge, tout à fait indigne de ses fonctions
et qui devrait se voir sanctionné sévèrement, si la magistrature devait
répondre de ses actes, a écouté avec une flasque complaisance la plaignante et
a ordonné à monsieur Turbide de garder le silence. « Ferme ta gueule ! », semble avoir été le
mot d’ordre intimé à la victime de fausses allégations.
Il
passera donc quatre mois en détention préventive jusqu’à ce que son avocat lui
recommande de se laisser accuser, ce qui lui permettra, lui dit-il, de porter
sa cause en appel. Cette formalité réglée, il est relâché 24 heures plus tard,
en juillet 2014… «
Comment un homme considéré dangereux au point de faire quatre mois de détention
préventive, peut-il cesser de représenter un risque pour la société, du moment
qu’il se laisse accuser ? », questionne-t-il, fort à propos.
Le poing américain
Lors
de son arrestation du 8 mars 2014, l’ex-conjointe de monsieur Turbide a tiré un
poing américain de sa sacoche et l’a remis aux policières. L’homme jure ses
grands dieux qu’il n’avait jamais vu cette arme prohibée selon la loi, qui lui
a valu une condamnation le 3 août dernier. « C’est un coup monté par elle, affirme monsieur
Turbide.
Comment pouvait-elle savoir qu’un poing américain était une arme prohibée? Je
ne le savais pas moi-même ! »
Il
ajoute : «
Ils [les autorités] ne se sont même pas donnés la peine de relever les
empreintes ou de faire un test d’ADN avant de me condamner. » Il semble que la
parole d’une femme qui avait déjà été condamnée en 2002 pour avoir tenté de
poignarder Pierre Turbide, qui avait des problèmes de santé mentale
(narcissique histrionique), qui avait menti à trois reprises et suscité autant
de procès inutiles, était plus crédible que sa victime avec qui elle avait fait
12 ans de vie commune.
L’histoire
du poing américain nuit considérablement à Pierre Turbide, qui ne peut
reprendre son ancien emploi d’opérateur de machinerie lourde, pour lequel il
doit présenter un dossier criminel nickel. Depuis trois ans, il est condamné à
des petits boulots de laveur de vaisselles ou d’aide-cuisinier pour un salaire
famélique. Même au sein de sa famille, qui pourtant ne pouvait sentir son ex,
un doute insidieux semble planer chez certains.
Dans
cette épreuve, monsieur Turbide a toutefois trouvé une aide salutaire en Lise
Bilodeau, présidente de l’Association des nouvelles conjointes et des nouveaux
conjoints du Québec.
« Après que je lui ai parlé, j’ai pleuré dans mon auto pendant une heure.
Enfin, quelqu’un me croyait ! » m’a-t-il confié avant d’ajouter : « Je tiens aussi à
souligner le grand soutien que j’ai reçu de la part de l’organisme AutonHommie.
»
Aussi
dramatique qu’elle soit, l’histoire de Pierre Turbide n’est pas exceptionnelle.
Ils sont plusieurs à vivre pareilles situations injustifiables. Mais comment
réformer une justice aussi obsessionnellement malveillante envers les hommes en
l’absence de toute instance habilitée à le faire ? Comment sanctionner les
magistrats et les policiers qui la déshonorent ? Faudra-t-il en arriver à tenir
un registre public les identifiant ?
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