Stella O'Malley |
Une vigoureuse remise en
question
Il
s’agit en effet d’une vigoureuse remise en question de leur dogme selon lequel
le transfert du sexe d’origine vers le genre opposé reste l’ultime remède à la
dysphorie de genre. Rappelons que la dysphorie de genre est cette pathologie
selon laquelle une personne de sexe masculin ou féminin sent qu’il aurait dû
naître dans le sexe opposé. Or, ce trouble de l’identité sexuelle chez les
enfants et les adolescents est temporaire dans 80 à 95 %
des cas et se résorbe à la fin de l’adolescence.
Les
craintes de Mme O’Malley sont à l’effet qu’on diagnostique trop rapidement une
problématique de transgenre permanent alors que des jeunes ne souffriraient que
d’une dysphorie de genre passagère. Ses appréhensions sont renforcées par
l’approche dite « affirmative », selon laquelle dès qu’une personne se déclare
transgenre lors d’une première rencontre avec des intervenants « spécialisés »,
sa parole devra être prise pour argent comptant.
Parcours du combattant
Dès
lors, un traitement qui ressemble à un parcours du combattant commence. À 12
ans, le jeune peut prendre des bloqueurs d’hormones, qui l’empêcheront de
devenir garçon ou fille, à 16 ans, il pourra prendre des hormones du sexe
opposé et, à 18 ans, il pourra franchir l’étape d’une chirurgie génitale.
Mme
O’Malley se dit d’autant plus troublée qu’elle-même, étant enfant, était ce
qu’on appelle un garçon manqué. Elle s’identifiait sincèrement en tant que
garçon et malheur à celui qui voulait la traiter en fille ! Son
adolescence a été vécue très difficilement puisque sa féminité naissante
s’imposait à elle dans son corps même.
Elle
n’aurait pas hésité à changer de genre
Finalement,
elle a fini par assumer son sexe et se dit aujourd’hui très heureuse d’être une
femme. C’est visiblement une personne radieuse et rayonnante qui nous parle
tout au long du documentaire.
Or,
la psychothérapeute n’hésite pas à affirmer que, si elle avait été ado à notre
époque, elle n’aurait pas hésité à demander un changement de genre afin de
devenir un garçon. Dans son documentaire, elle nous présente une jeune fille,
qui a commencé des démarches pour devenir un garçon avec le soutien perplexe de
ses parents.
Double mastectomie avant de
redevenir femme
Plus
loin, on verra une jeune femme qui a subi une double mastectomie, en vue de
devenir un homme. Au bout d’un certain temps, elle s’est rendu compte qu’elle
faisait fausse route et a « détransitionné » vers son sexe biologique. Et
Stella O’Malley de s’exclamer avec un malaise certain qu’elle aurait pu vivre
la même expérience si les « ressources » pour devenir aisément transgenre lui
avaient été offertes.
La
documentariste rencontre également un chercheur qui a tenté d’enquêter sur le
phénomène des « détransitionneurs » dans son université avant de se faire dire
par la haute direction qu’il ne fallait pas qu’il poursuivre ses recherches, de
peur d’affronter la colère des transactivistes sur les réseaux sociaux.
Dialogue impossible
J’avoue
avoir été surpris de l’optimisme de Mme O’Malley devant la perspective d’un
débat « ouvert » sur le phénomène transgenre. Une chercheuse, affirmant
qu’on ne peut naître dans le mauvais corps, et des féministes, s’insurgeant
contre la présence de femmes transgenres dans les vestiaires et dans les
prisons, ont été vivement prises à partie par des « militants » masqués qui
ont, bien sûr, empêché la tenue de l’événement en scandant « Une femme trans
est une femme ! » ad nauséam.
Ce
dernier événement a fortement ébranlé la psychothérapeute quant à la
possibilité d’un dialogue intelligent avec les transactivistes pour lesquels
toute remise en question de leurs dogmes devient un « discours de haine ».
Nous
jouons aux apprentis sorciers
Le
documentaire de Stella O’Malley est venu confirmer mes appréhensions selon
lesquelles nous jouons, en tant que société, aux apprentis sorciers avec les
changements de genres. Nous ne savons rien encore des effets à long terme d’une
médication que ces cobayes devront prendre toute leur vie pour maintenir leur
sexe « d’adoption ». Mme O’Malley souligne que les jeunes qui s’orientent vers
cette voie difficile ne reçoivent pas toute l’information à laquelle ils ont droit
et que ce qui peut passer pour une dysphorie de genre peut cacher une toute
autre problématique.
J’ai
lu dans cet
article qu’on
retrouve chez les détransitionneurs un nombre important de femmes lesbiennes.
Se peut-il que l’homosexualité soit restée pour elles un tabou tel qu’il leur
apparaisse préférable de devenir un homme trans hétérosexuel que de rester une
femme lesbienne ? Pas évident.
Triste
conclusion
Tout
en reconnaissant qu’il existe bel et bien des transgenres permanents qui ne
pourront jamais correspondre à leur sexe, la documentariste pense qu’il s’agit
en fait d’une minorité encore plus réduite que ce que l’on croit, ce qui
n’exclut pas qu’ils méritent le respect.
La
conclusion du documentaire nous laisse cependant sur cette phrase, prononcée au
bord des sanglots par Stella O’Malley :
« Je crois qu’ils [les jeunes, enfants ou ados] sont perdus
et orientés dans une mauvaise direction ! »
Mon
opinion, également.
Publié précédemment dans le site dixquatre.com le 7 décembre 2019.
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